HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LVI

ἐποίησε



Texte grec :

[56,41] εἴρηκα, ὦ Κυιρῖται, τὰ μέγιστα καὶ ἐκπρεπέστατα, ὥς γε ἐν κεφαλαίοις διελθεῖν, ἐπεὶ ἄν γε τις πάντα ἀκριβῶς καθ´ ἕκαστον ἀναριθμήσασθαι ἐθελήσῃ, παμπόλλων ἂν ἡμερῶν δεηθείη. πρὸς δὲ καὶ εὖ οἶδ´ ὅτι παρ´ ἐμοῦ μὲν μόνα ταῦτα ἀκηκοότες ἔσεσθε, παρ´ ἑαυτοῖς δὲ δὴ καὶ τἆλλα ἐξ αὐτῶν πάντα ἀναμνησθήσεσθε, ὥστε τρόπον τινὰ καὶ ἐκεῖνα ἐμὲ δοκεῖν εἰρηκέναι. οὐδὲ γὰρ ἄλλως κόμπου τινὸς ἐν ἑτέροις τοῖς περὶ αὐτοῦ λόγον οὔθ´ ὑμεῖς τὴν ἀκρόασιν πεποίησθε, ἀλλ´ ὅπως τὰ πεπραγμένα αὐτῷ πολλὰ καὶ ἀγαθὰ ὄντα ἀειμνήστου παρὰ ταῖς ψυχαῖς ὑμῶν εὐκλείας τύχῃ. τίς μὲν γὰρ οὐκ ἂν τῶν βουλευτῶν αὐτοῦ μνημονεύσειεν, ὧν τὸ φαῦλον τὸ ἐκ τῶν στάσεων ἐπιπολάσαν ἀλύπως ἀφελὼν τὸ λοιπὸν αὐτῷ τε τούτῳ ἐσέμνυνε καὶ τῇ αὐξήσει τοῦ τιμήματος ἐμεγάλυνε τῇ τε δόσει τῶν χρημάτων ἐπλούτισεν· οἷς ἐξ ἴσου καὶ αὐτὸς τὴν γνώμην ἐδίδου, καὶ μεθ´ ὧν συμμεθίστατο· οἷς πάντα τὰ μέγιστα καὶ ἀναγκαιότατα ἀεί ποτε ἢ ἐν τῷ συνεδρίῳ ἢ καὶ οἴκοι διά τε τὴν ἡλικίαν καὶ διὰ τὴν ἀσθένειαν τοῦ σώματος, παραλαμβάνων ἄλλοτε ἄλλους, ἐπεκοίνου. τίς δ´ οὐκ ἂν τῶν λοιπῶν Ῥωμαίων, οἷς ἔργα χρήματα ἀγῶνας πανηγύρεις, ἄδειαν ἀφθονίαν τῶν ἐπιτηδείων ἀσφάλειαν οὐκ ἀπὸ τῶν πολεμίων οὐδ´ ἀπὸ τῶν κακούργων μόνον, ἀλλὰ καὶ ἀπὸ τῶν ἐκ τοῦ δαιμονίου οὐχ ὅτι μεθ´ ἡμέραν ἀλλὰ καὶ νύκτωρ συμπιπτόντων, παρεσκεύασε. τίς τῶν συμμάχων, οἷς ἀκίνδυνον τὴν ἐλευθερίαν, οἷς ἀζήμιον τὴν συμμαχίαν ἐποίησε. τίς τῶν ὑπηκόων, ὧν οὐδεὶς οὔθ´ ὑβρίσθη ποτὲ οὔτε ἐπηρεάσθη. πῶς δ´ ἄν τις ἐπιλάθοιτο ἀνδρὸς ἰδίᾳ μὲν πένητος δημοσίᾳ δὲ πλουσίου, καὶ πρὸς ἑαυτὸν μὲν οἰκονομικοῦ πρὸς δὲ τοὺς ἄλλους ἀναλωτικοῦ γενομένου, καὶ αὐτοῦ μὲν πάντα ἀεὶ καὶ πόνον καὶ κίνδυνον ὑπὲρ ὑμῶν ὑπομείναντος, ὑμᾶς δὲ δὴ μηδ´ ὅσον προπέμψαι ποι αὐτὸν ἀπιόντα ἢ καὶ ἀπαντῆσαί οἱ ἐπανιόντι ταλαιπωρήσαντος, καὶ ἐν μὲν ταῖς ἑορταῖς καὶ τὸν δῆμον οἴκαδε προσδεξαμένου, ἐν δὲ ταῖς ἄλλαις ἡμέραις καὶ τὴν γερουσίαν ἐν αὐτῷ τῷ βουλευτηρίῳ ἀσπασαμένου; πῶς τοῦ τε πλήθους καὶ τῆς ἀκριβείας ἅμα τῶν νόμων τῶν τοῖς μὲν ἀδικουμένοις αὔταρκες παραμύθιον τοῖς δ´ ἀδικοῦσιν οὐκ ἀπάνθρωπον τιμωρίαν ἐχόντων; πῶς τῶν γερῶν τῶν τοῖς γαμοῦσι καὶ τεκνοῦσι προκειμένων; πῶς τῶν ἄθλων τῶν τοῖς στρατιώταις ἄνευ τινὸς ἑτέρου βλάβης δεδομένων; τί δέ; τὸ τοῖς ἅπαξ ἀναγκαίως κτηθεῖσιν ἀρκεσθῆναι αὐτὸν καὶ μηδὲν ἕτερον προσκατεργάσασθαι ἐθελῆσαι, ἐξ οὗ πλειόνων ἂν δόξαντες ἄρχειν καὶ τὰ ὄντα ἀπωλέσαμεν, ἢ τὸ τοῖς μὲν πάνυ φίλοις καὶ συνησθῆναι ἀεί ποτε αὐτὸν καὶ συλλυπηθῆναι καὶ συμπαῖξαι καὶ συσπουδάσαι, πᾶσι δ´ ἁπλῶς τοῖς ὠφέλιμόν τι ἐπινοῆσαι δυνασθεῖσι παρρησιάσασθαι ἐπιτρέψαι, καὶ τοὺς μὲν ἀληθιζομένους τινὰ ἐπαινέσαι, τοὺς δὲ κολακεύοντας μισῆσαι, καὶ πολλὰ μὲν καὶ ἐκ τῶν οἰκείων πολλοῖς χαρίσασθαι, πάντα δὲ τὰ καταλειφθέντα αὐτῷ ὑπό τινων παῖδας ἐχόντων αὐτοῖς ἐκείνοις ἀποδοῦναι, ποίᾳ ἂν ἐπιλησμοσύνῃ φθαρείη; τοιγαροῦν διὰ ταῦτα εἰκότως καὶ προστάτην αὐτὸν καὶ πατέρα δημόσιον ἐποιήσασθε, καὶ ἄλλοις τε πολλοῖς καὶ ὑπατείαις πλείσταις ἐπεγαυρώσατε, καὶ τὸ τελευταῖον καὶ ἥρωα ἀπεδείξατε καὶ ἀθάνατον ἀπεφήνατε. οὔκουν οὐδὲ πενθεῖν αὐτὸν ἡμῖν πρέπει, ἀλλὰ τὸ μὲν σῶμα αὐτοῦ τῇ φύσει ἤδη ἀποδοῦναι, τὴν δὲ ψυχὴν ὡς καὶ θεοῦ ἀεὶ ἀγάλλειν."

Traduction française :

[56,41] "J'ai dit, Quirites, comme en un rapide sommaire, ses plus grandes et ses plus nobles actions; car, si on voulait les énumérer toutes exactement une à une, il faudrait plusieurs jours. En outre, je sais que si ces choses sont les seules que vous entendez de ma bouche, elles vous rappelleront à vous-mêmes, du moins intérieurement, toutes les autres, de telle façon que je semblerai, en quelque sorte, les avoir aussi racontées. D'ailleurs, dans tout mon discours à son honneur, mon intention n'a pas été de débiter au hasard de pompeuses paroles, pas plus que la vôtre n'a été d'en entendre, mais seulement de lui faire obtenir dans vos âmes pour ses belles et nombreuses actions une gloire dont le souvenir dure toujours. Qui des sénateurs ne s'en souviendrait, lorsqu'après avoir retranché de cet ordre le vil résidu des séditions, sans faire de mal à personne, il a, par cet acte même, relevé la dignité des autres membres, les a grandis par l'augmentation du cens et enrichis par l'argent qu'il leur a donné; lorsqu'il a rendu leurs voix égales à la sienne dans les délibérations, et qu'il a su se ranger à leurs avis ; lorsqu'il leur a toujours communiqué toutes les affaires les plus importantes, toutes les mesures les plus nécessaires, soit dans la curie, soit aussi dans sa demeure, en s'adjoignant tantôt les uns, tantôt les autres, à cause de son âge et de l'affaiblissement physique de son corps? Qui des autres Romains n'y songerait sans cesse, lorsqu'il leur a procuré édifices, richesses, combats de gladiateurs, jeux, immunités, abondance des choses utiles à la vie, sûreté non pas seulement contre les ennemis et contre les malfaiteurs, mais aussi contre les accidents envoyés, tant le jour que la nuit, par les dieux? Qui des alliés n'en garderait la mémoire, lorsqu'il a fait pour eux la liberté exempte de danger, l'alliance exempte de dommages? Qui des peuples soumis ne se le rappellerait, lorsqu'aucun d'eux n'a subi ni insulte ni outrage? Comment, en effet, oublier un homme pauvre en son particulier, riche pour le bien public, économe pour lui-même, prodigue envers les autres; qui, lorsqu'il bravait sans cesse toutes les fatigues, tous les périls pour vos intérêts, se trouvait malheureux de vous voir l'escorter à son départ, ou, à son retour, aller au-devant de lui ; qui, dans les fêtes, admettait jusqu'au peuple dans sa maison, et, les autres jours, saluait le sénat dans la salle même de ses délibérations ? Comment oublier ces lois si nombreuses et en même temps si précises, qui ont apporté à ceux qui souffraient de l'injustice une suffisante consolation, sans pour cela infliger à ceux qui la commettaient une punition inhumaine? ces récompenses établies en faveur des citoyens qui se mariaient et procréaient des enfants? ces prix donnés aux soldats sans nuire à personne ? Le mérite d'avoir su se contenter des pays que nous avions été contraints de subjuguer, sans vouloir y en ajouter de nouveaux, ambition qui, augmentant en apparence notre empire, nous ferait perdre même nos conquêtes actuelles ; d'avoir toujours partagé la joie et la peine de ses amis, comme leurs amusements et leurs occupations sérieuses; d'avoir accordé la liberté de parole indistinctement a tous ceux qui étaient capables de trouver une idée utile; d'avoir eu des louanges pour la vérité, de la haine pour la flatterie, d'avoir distribué à beaucoup des largesses de ses propres deniers, et rendu tous les biens légués par des citoyens qui avaient des enfants à ces mêmes enfants, dans quel oubli pourrait-il jamais être enseveli? Aussi, vous l'avez à juste titre appelé le patron et le père de la patrie, vous l'avez, entre autres honneurs, mainte fois élevé au consulat; et, en dernier lieu, vous êtes allés jusqu'à le proclamer héros, jusqu'à le déclarer immortel. Il n'est donc pas convenable à nous de le pleurer, mais de rendre présentement son corps à la nature et de révérer son àme comme celle d'un dieu. »





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Dernière mise à jour : 23/05/2006