Texte grec :
[56,39] ποιήσας δὲ ταῦτα, καὶ τὸ μὲν στασιωτικὸν πᾶν τὸ περιλειφθὲν
φιλανθρωπίᾳ καταστήσας, τὸ δὲ στρατιωτικὸν τὸ κρατῆσαν εὐεργεσίᾳ
μετριάσας, καὶ δυνηθεὶς ἂν ἐκ τούτων καὶ ἐκ τῶν ὅπλων
τῶν τε χρημάτων μόνος ἀναμφιλόγως κύριος ἁπάντων, ὧν γε καὶ
ὑπ´ αὐτῶν τῶν πραγμάτων ἐγεγόνει, εἶναι, οὐκ ἠθέλησεν, ἀλλ´ ὥσπερ
τις ἰατρὸς ἀγαθὸς σῶμα νενοσηκὸς παραλαβὼν καὶ ἐξιασάμενος,
ἀπέδωκε πάντα ὑμῖν ὑγιᾶ ποιήσας. καίτοι τοῦτο ἡλίκον ἐστί, μάλιστα
ἂν ἐξ ἐκείνου τεκμήραισθε ὅτι καὶ τὸν Πομπήιον καὶ τὸν Μέτελλον
τὸν τότε ἀνθήσαντα ἐπῄνεσαν οἱ πατέρες ἡμῶν, ἐπειδὴ τὰς δυνάμεις
μεθ´ ὧν ἐπολέμησαν ἐθελονταὶ διαφῆκαν. εἰ γὰρ ἐκεῖνοι μικράν
τινα ἰσχὺν καὶ ταύτην πρόσκαιρον ἔχοντες, καὶ προσέτι καὶ
ἀντιπάλους τοὺς οὐκ ἐπιτρέψοντάς σφισιν ἄλλο τι ποιῆσαι κεκτημένοι,
τοῦτό τε ἔπραξαν καὶ ἐπ´ αὐτῷ ἔπαινον ἔσχον, ποῦ δὴ δύναιτ´
ἄν τις τῆς Αὐγούστου μεγαλοφροσύνης ἐφικέσθαι, ὅστις πάσας
μὲν τὰς δυνάμεις ὑμῶν τηλικαύτας οὔσας ἔχων, πάντων δὲ τῶν
χρημάτων πλείστων ὄντων κρατῶν, καὶ μήτε φοβούμενός τινα μήθ´
ὑποπτεύων, ἀλλ´ ἐξὸν αὐτῷ πάντων συνεπαινούντων μόνῳ ἄρχειν,
οὐκ ἠξίωσεν, ἀλλὰ καὶ τὰ ὅπλα καὶ τὰ ἔθνη καὶ τὰ χρήματα ἐς
τὸ μέσον ὑμῖν κατέθηκεν; ὅθενπερ καὶ ὑμεῖς, καλῶς ποιοῦντες
καὶ ὀρθῶς φρονοῦντες, οὐκ ἠνέσχεσθε οὐδὲ ἐπετρέψατε αὐτῷ ἰδιωτεῦσαι,
ἀλλ´ ἅτε εὖ εἰδότες ὅτι δημοκρατία μὲν οὔποτ´ ἂν τηλικούτοις
πράγμασιν ἁρμόσειεν, προστασία δὲ ἑνὸς ἀνδρὸς μάλιστ´ ἂν
αὐτὰ σώσειεν, οὔτε λόγῳ μὲν ἐπανελθεῖν ἐς τὴν αὐτονομίαν ἔργῳ
δὲ ἐς τοὺς στασιασμοὺς ἠθελήσατε, καὶ ἐκεῖνον, ὃν αὐτοῖς τοῖς
ἔργοις ἐδεδοκιμάκειτε, προκρίναντες ἠναγκάσατε χρόνον γέ τινα
ὑμῶν προστῆναι. ἐξ οὗ δὴ πολὺ μᾶλλον αὐτοῦ πειραθέντες, καὶ
δεύτερον αὖθις καὶ τρίτον τέταρτόν τε καὶ πέμπτον ἐξεβιάσασθε
αὐτὸν ἐν τῇ τῶν κοινῶν διαχειρίσει ἐμμεῖναι.
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Traduction française :
[56,39] « Après avoir fait ces choses et avoir apaisé par
sa douceur tout ce qui survivait des factions, avoir modéré
par des bienfaits les soldats victorieux, lorsqu'il
pouvait, à la suite de cela, par ses armes et ses trésors,
ètre sans conteste seul maître de tous, puisqu'il l'était
déjà devenu par la force même des choses, il ne le voulut
pas; loin de là, semblable à un bon médecin, qui prend
un corps malade et le guérit, il vous a tout rendu après
avoir ramené tout à la santé. La grandeur de ce mérite,
vous pouvez l'apprécier en songeant que Pompée, que
Métellus, qui était florissant à cette époque, ont reçu des
éloges de nos pères pour avoir volontairement licencié les
armées avec lesquelles ils avaient combattu. Si donc des
citoyens qui avaient des forces peu considérables, et ne
les avaient que pour un temps, des citoyens à qui leurs
adversaires n'auraient pas permis de tenir une conduite
différente, en ont agi ainsi, et ont obtenu des éloges pour
l'avoir fait, qui pourrait atteindre à la grandeur d'âme
d'Auguste, qui, ayant à sa disposition toutes vos armées
si nombreuses, maître de tous vos trésors si considérables,
ne craignant et ne suspectant personne, lorsqu'il
pouvait commander seul avec l'approbation de tous, au
lieu d'y consentir, a remis à votre disposition les armes,
les provinces et les trésors? C'est pour cela que, dans
votre sagesse et votre prudence, vous n'avez pas souffert,
vous n'avez pas même permis qu'il fût simple particulier;
et que, dans votre ferme conviction qu'un gouvernement
républicain ne serait jamais en harmonie avec la grandeur
de l'empire, au lieu que la souveraineté d'un seul
homme était le moyen de salut le plus efficace, vous n'avez
pas voulu retourner, en apparence à la liberté, en
réalité aux dissensions, et, préférant au reste des citoyens
celui que vous connaissiez par ses oeuvres, vous
l'avez forcé de rester un certain temps à votre tête. Après
l'avoir par là bien mieux éprouvé encore, vous l'avez
une seconde, une troisième, une quatrième et une cinquième
fois contraint de garder la direction des affaires publiques.
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