HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LVI

ἐκ



Texte grec :

[56,38] ὁ τοίνυν Αὔγουστος οὗτος, ὃν δι´ αὐτὰ ταῦτα καὶ τῆς ἐπωνυμίας ταύτης ἠξιώσατε, ἐπειδὴ τάχιστα τῶν ἐμφυλίων πολέμων ἀπηλλάγη καὶ πράξας καὶ παθὼν οὐχ ὅσα αὐτὸς ἤθελεν ἀλλ´ ὅσα τῷ δαιμονίῳ ἔδοξεν, πρῶτον μὲν τοὺς πλείους τῶν ἀντιστάντων οἱ καὶ περιγενομένων ἐκ τῶν παρατάξεων ἔσωσεν, ἐν μηδενὶ τὸν Σύλλαν μιμησάμενος τὸν εὐτυχῆ ὀνομαζόμενον. καὶ ἵνα μὴ πάντας αὐτοὺς καταλέγω, τίς οὐκ οἶδε τὸν Σόσσιον, τίς τὸν Σκαῦρον τὸν ἀδελφὸν τοῦ Σέξτου, τίς τὸν Λέπιδον αὐτόν, ὃς καὶ ἐπεβίω τοσοῦτον τῇ ἥττῃ χρόνον καὶ ἀρχιέρεως διὰ παντὸς αὐτοῦ ὢν διετέλεσεν; ἔπειτα δὲ τοὺς συνεξετασθέντας οἱ πολλαῖς καὶ μεγάλαις δωρεαῖς τιμήσας οὔθ´ ὑπερήφανόν τι πράττειν οὔθ´ ὑβρίζειν εἴασεν. ἀλλ´ ἴστε γὰρ ἀκριβῶς καὶ ἐν τούτῳ τούς τε ἄλλους καὶ τὸν Μαικήναν καὶ τὸν Ἀγρίππαν, ὥστε με μηδὲν μηδὲ τούτους ἐξαριθμήσασθαι δεῖσθαι. δύο μὲν δὴ ταῦτ´ ἔσχεν οἷα ἐν οὐδενὶ ἄλλῳ ἑνὶ ἐγένετο. ἤδη γὰρ οἶδ´ ὅτι καὶ ἐχθρῶν τινες ἐφείσαντο καὶ ἕτεροι τοῖς ἑταίροις ἀσελγαίνειν οὐκ ἐπέτρεψαν· ἀλλὰ ἀμφότερα τῷ αὐτῷ ἅμα διὰ πάντων ὁμοίως οὐκ ἔστιν ὅτῳ ποτὲ ἄλλῳ ὑπῆρξε. τεκμήριον δέ, Σύλλας μὲν καὶ Μάριος καὶ τοὺς παῖδας τῶν ἀντιπολεμησάντων σφίσιν ἤχθηραν· τί γὰρ δεῖ τῶν ἄλλων ἀνδρῶν τῶν μικροτέρων μνημονεύειν; Πομπήιος δὲ καὶ Καῖσαρ τούτου μὲν ἀπέσχοντο ὥς γε ἐπίπαν εἰπεῖν, τοῖς δὲ δὴ φίλοις οὐκ ὀλίγα παρὰ τὰ ἑαυτῶν ἤθη ποιεῖν ἐφῆκαν. ἀλλ´ οὗτος οὕτως ἑκάτερον αὐτῶν ἔμιξε καὶ ἐκέρασεν ὥστε τοῖς τε ἐναντιωθεῖσίν οἱ νίκην τὴν ἧτταν ἀποφῆναι καὶ τοῖς συναγωνισαμένοις εὐτυχῆ τὴν ἀρετὴν ἀποδεῖξαι.

Traduction française :

[56,38] « Cet Auguste donc, que, pour ces motifs, vous avez jugé digne d'un tel surnom, aussitôt délivré des guerres civiles, où il fit et souffrit non pas ce qu'il voulut, mais ce qu'il plut aux dieux, commença par donner la vie à la plupart de ceux qui s'étaient rangés contre lui et qui avaient survécu à la lutte, sans rien imiter de Sylla surnommé l'Heureux. Pour ne pas tous les citer, qui ne connaît Sossius, Scaurus, frère de Sextus? Lépidus lui-même, qui a survécu si longtemps à sa défaite et qui, toute sa vie, a continué d'être grand pontife ? Puis, après avoir honoré de grandes et nombreuses récompenses ceux qui avaient suivi son parti, il ne les a laissés se livrer ni à l'orgueil ni à aucun excès. A cet égard, vous connaissez trop, entre autres, Mécène et Agrippa, pour qu'il soit utile de les compter. Voilà, certes, deux mérites qui ont existé chez lui comme ils n'ont jamais existé chez aucun autre. Je sais certains hommes qui ont fait grâce à leurs ennemis, d'autres qui n'ont pas permis à leurs amis de se livrer à l'insolence; mais ces deux mérites ne se sont jamais trouvés pareillement réunis à la fois dans la même personne en toute circonstance. Une preuve, c'est que Sylla et Marius firent sentir leur haine jusqu'aux enfants de ceux qui avaient combattu contre eux. Qu'est-il besoin, en effet, de rappeler des hommes qui ont joué un rôle moins important? Pompée et César se sont, pour tout dire, abstenus d'une telle mesure, mais ils ont laissé leurs amis faire des choses contraires à leur caractère. Auguste a tellement mêlé et fondu le vainqueur et le vaincu, qu'il a converti pour ses adversaires leur défaite en une victoire, et rendu heureux de leur courage ceux qui avaient combattu dans ses rangs.





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Dernière mise à jour : 23/05/2006