HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LVI

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Texte grec :

[56,43] τὸ δὲ δὴ πένθος τὸ μὲν ἐκ τοῦ νόμου οἱ μὲν ἄνδρες οὐ πολλαῖς ἡμέραις αἱ δὲ γυναῖκες ἐνιαυτῷ ὅλῳ κατὰ ψήφισμα ἐποιήσαντο, τὸ δ´ ἀληθὲς ἐν μὲν τῷ παραχρῆμα οὐ πολλοὶ ὕστερον δὲ πάντες ἔσχον. εὐπρόσοδός τε γὰρ πᾶσιν ὁμοίως ἦν, καὶ ἐς χρήματα πολλοῖς ἐπήρκει, τούς τε φίλους ἰσχυρῶς ἐτίμα, καὶ ταῖς παρρησίαις αὐτῶν ὑπερέχαιρε. τεκμήριον δὲ πρὸς τοῖς εἰρημένοις ὅτι τοῦ Ἀθηνοδώρου ἐν δίφρῳ ποτὲ καταστέγῳ ἐς τὸ δωμάτιον αὐτοῦ ὡς καὶ γυναικός τινος ἐσκομισθέντος, καὶ ἐξ αὐτοῦ ξιφήρους ἐκπηδήσαντος, καὶ προσεπειπόντος "οὐ φοβῇ μή τίς σε οὕτως ἐσελθὼν ἀποκτείνῃ;" οὐχ ὅπως ὠργίσθη, ἀλλὰ καὶ χάριν αὐτῷ ἔγνω. ταῦτά τε οὖν αὐτοῦ ἀνεμιμνήσκοντο, καὶ ὅτι καὶ τοῖς λυπήσασί τι αὐτὸν οὐκ ἀκρατῶς ὠργίζετο, τήν τε πίστιν καὶ πρὸς τοὺς οὐκ ἀξίους αὐτῆς ἐτήρει· Κοροκότταν γοῦν τινα λῃστὴν ἐν Ἰβηρίᾳ ἀκμάσαντα τὸ μὲν πρῶτον οὕτω δι´ ὀργῆς ἔσχεν ὥστε τῷ ζωγρήσαντι αὐτὸν πέντε καὶ εἴκοσι μυριάδας ἐπικηρῦξαι, ἔπειτ´ ἐπειδὴ ἑκών οἱ προσῆλθεν, οὔτε τι κακὸν εἰργάσατο καὶ προσέτι καὶ τῷ ἀργυρίῳ ἐκείνῳ ἐπλούτισε. διά τε οὖν ταῦτα, καὶ ὅτι τὴν μοναρχίαν τῇ δημοκρατίᾳ μίξας τό τε ἐλεύθερόν σφισιν ἐτήρησε καὶ τὸ κόσμιον τό τε ἀσφαλὲς προσπαρεσκεύασεν, ὥστ´ ἔξω μὲν τοῦ δημοκρατικοῦ θράσους ἔξω δὲ καὶ τῶν τυραννικῶν ὕβρεων ὄντας ἔν τε ἐλευθερίᾳ σώφρονι καὶ ἐν μοναρχίᾳ ἀδεεῖ ζῆν, βασιλευομένους τε ἄνευ δουλείας καὶ δημοκρατουμένους ἄνευ διχοστασίας, δεινῶς αὐτὸν ἐπόθουν.

Traduction française :

[56,43] Le deuil dura, suivant la loi, peu de jours pour les hommes ; pour les femmes, un décret le prolongea une année tout entière ; mais, pour dire le vrai, le deuil, très restreint dans le moment, fut général dans la suite. Auguste, en effet, était d'un abord également facile pour tous, et aidait bien des citoyens de son argent; il accordait de grands honneurs à ses amis et se plaisait à les entendre lui parler librement. Un exemple à joindre à ceux qui ont été cités plus haut, c'est qu'Athénodore, s'étant fait porter, comme une femme, en litière couverte dans son appartement et s'étant tout à coup élancé de cette litière l'épée à la main, en lui disant : « Ne crains-tu pas que quelqu'un ne vienne ainsi pour te tuer? » Auguste, loin d'en témoigner de la colère, lui en sut gré. Voilà des traits qu'on citait d'Auguste; on disait aussi que sa colère contre ceux qui l'avaient offensé n'était pas sans bornes, et qu'il tenait fidèlement sa parole, même à des gens indignes. Ainsi, Corocottas, brigand fameux d'Espagne, excita tout d'abord sa colère à un tel point qu'il promit deux cent cinquante mille drachmes à celui qui le prendrait vif; mais Corocottas étant venu volontairement se livrer, loin de lui faire aucun mal, il lui donna la somme promise. C'est pour cela, et aussi parce qu'en mêlant le gouvernement monarchique de formes républicaines, il conserva aux Romains leur liberté, leur procura l'honneur et la sécurité, au point qu'également à l'abri de la fougue populaire et des excès de la tyrannie, ils vécurent dans une sage liberté, sous une monarchie inoffensive, soumis à un prince sans être ses esclaves, gouvernés avec les formes de la république, sans être en butte aux discordes; c'est pour tout cela, dis-je, qu'il fut amèrement pleuré.





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Dernière mise à jour : 23/05/2006