HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LVI

αὐτοῖς



Texte grec :

[56,3] ὥστε ὀρθῶς μὲν ἐποιήσατε τοὺς θεοὺς μιμησάμενοι, ὀρθῶς δὲ καὶ τοὺς πατέρας ζηλώσαντες, ἵν´ ὥσπερ ὑμᾶς ἐκεῖνοι ἐγέννησαν, οὕτω καὶ ὑμεῖς ἄλλους τεκνώσητε, καὶ καθάπερ ἐκείνους ὑμεῖς προγόνους καὶ ἡγεῖσθε καὶ ὀνομάζετε, οὕτω καὶ ὑμᾶς ἕτεροι καὶ νομίσωσι καὶ προσείπωσι, τά τε ἔργα ὅσα ἐκεῖνοι καλῶς πράξαντες ὑμῖν μετ´ εὐκλείας παρέδοσαν, καὶ ὑμεῖς ἄλλοις παραδῶτε, καὶ τὰ κτήματα ὅσα αὐτοὶ κτησάμενοι κατέλιπον ὑμῖν, καὶ ὑμεῖς ἑτέροις ἐξ ὑμῶν αὐτῶν γεγονόσι καταλίπητε. πῶς μὲν γὰρ οὐκ ἄριστον γυνὴ σώφρων οἰκουρὸς οἰκονόμος παιδοτρόφος ὑγιαίνοντά τε εὐφρᾶναι καὶ ἀσθενοῦντα θεραπεῦσαι, εὐτυχοῦντί τε συγγενέσθαι καὶ δυστυχοῦντα παραμυθήσασθαι, τοῦ τε νέου τὴν ἐμμανῆ φύσιν καθεῖρξαι καὶ τοῦ πρεσβυτέρου τὴν ἔξωρον αὐστηρότητα κεράσαι; πῶς δ´ οὐχ ἡδὺ ἀνελέσθαι τέκνον ἐξ ἀμφοῖν συμπεφυκὸς καὶ θρέψαι καὶ παιδεῦσαι, εἰκόνα μὲν τοῦ σώματος εἰκόνα δὲ καὶ τῆς ψυχῆς, ὥστε ἐν ἐκείνῳ αὐξηθέντι ἕτερον αὐτὸν γενέσθαι; πῶς δ´ οὐ μακαριστόν, ἀπαλλαττόμενον ἐκ τοῦ βίου, διάδοχον καὶ κληρονόμον οἰκεῖον ἐξ ἑαυτοῦ γεγονότα καὶ τοῦ γένους καὶ τῆς οὐσίας καταλιπεῖν, καὶ τῇ μὲν φύσει τῇ ἀνθρωπίνῃ διαλυθῆναι τῇ δὲ ἐκείνου διαδοχῇ ζῆσαι, καὶ μήτ´ ἐπ´ ἀλλοτρίοις ὥσπερ ἐν πολέμῳ γενέσθαι μήτε ἄρδην ὥστε ἐν πολέμῳ γε ἀπολέσθαι; καὶ ταῦτα μὲν τὰ κέρδη ἴδιά που τοῖς γαμοῦσι καὶ τεκνοποιοῦσιν ὑπάρχει· τῷ δὲ δὴ κοινῷ, οὗπερ ἕνεκα καὶ παρὰ γνώμην πολλὰ ποιεῖν ὀφείλομεν, πῶς μὲν οὐ καλὸν πῶς δ´ οὐκ ἀναγκαῖον, εἴπερ αἵ τε πόλεις καὶ οἱ δῆμοι ἔσονται, καὶ ὑμεῖς τε ἑτέρων ἄρξετε καὶ οἱ ἄλλοι ὑμῖν ὑπακούσουσι, πολυπληθία ἔν τε εἰρήνῃ γῆν ἐργάσασθαι καὶ ναυτιλίας ναυτίλασθαι τέχνας τε ἀσκῆσαι καὶ δημιουργίας ἐπιτηδεῦσαι, καὶ ἐν πολέμῳ τά τε ὄντα προθυμότερον διὰ τὰ γένη σῶσαι καὶ ἀντὶ τῶν ἀπολλυμένων ἑτέρους ἀντικαταστῆσαι; ὑμᾶς μὲν οὖν, ὦ ἄνδρες, (μόνοι γὰρ ἂν ἄνδρες δικαίως ὀνομάζοισθε), καὶ ὦ πατέρες, (καὶ γὰρ ταύτην ἄξιοι τὴν ἐπωνυμίαν ὁμοίως ἐμοὶ ἔχειν ἐστέ) καὶ φιλῶ διὰ ταῦτα καὶ ἐπαινῶ, καὶ τούτοις τε οἷς ἔθηκα ἄθλοις ἀγάλλω, καὶ προσέτι καὶ ἄλλαις καὶ τιμαῖς καὶ ἀρχαῖς ἐπιγαυρώσω, ὥστ´ αὐτούς τε μεγάλα καρπώσασθαι καὶ τοῖς παισὶ μὴ ἐλάττω καταλιπεῖν. μεταβήσομαι δὲ δὴ καὶ ἐπὶ τοὺς ἄλλους τοὺς οὔτε τι τῶν ὁμοίων ὑμῖν πεποιηκότας καὶ πάντων διὰ τοῦτο τῶν ἐναντίων τευξομένους, ἵνα μὴ μόνον ἐκ τῶν λόγων ἀλλὰ καὶ ἐκ τῶν ἔργων ἔτι καὶ μᾶλλον καταμάθητε ὅσον αὐτῶν διαφέρετε."

Traduction française :

[56,3] « Vous avez donc raison d'imiter les dieux, vous avez raison de suivre l'exemple de vos pères, afin que, de même que vos pères vous ont engendrés, vous donniez, à votre tour, naissance à des enfants; et, de même que ceux qui vous ont précédés, vous les regardez et vous les appelez ancêtres, ainsi d'autres, après vous, vous considèrent comme les leurs et vous saluent de ce titre; que tous les exploits dont vos pères vous ont transmis la gloire soient par vous transmis à d'autres ; que les biens dont ils vous ont laissé la possession soient par vous laissés à des enfants nés de vous. N'est-ce pas, en effet, le meilleur des biens, qu'une épouse sage, se tenant dans sa maison qu'elle dirige, et élevant ses enfants ? faisant notre joie, quand nous sommes en santé ; nous prodiguant ses soins, lorsque nous sommes malades ? prenant sa part de notre bonheur et nous consolant de l'adversité? retenant la violence du jeune homme et tempérant l'austérité du vieillard épuisé? N'est-ce pas une douce chose de soulever dans ses bras, de nourrir et d'instruire un enfant qui, né de l'un et de l'autre, reproduit l'image de notre corps, l'image de notre âme, de sorte qu'on voit croître en lui un autre soi-même ? N'est-ce pas un bonheur, quand on quitte la vie, de laisser dans sa maison un successeur et un héritier de sa fortune et de sa race {né de son sang}? de trouver, quand la nature humaine se dissout, une nouvelle existence dans cette succession? de ne jamais, comme à la guerre, tomber au pouvoir d'un étranger, de ne point périr tout entier ? Voilà les avantages des particuliers qui se marient et qui procréent des enfants. Quant à l'État, pour lequel nous sommes obligés de faire bien des choses, même contre notre gré, n'est-il pas honorable pour lui, n'est-il pas nécessaire, si les villes et les peuples doivent subsister, si vous devez commander aux autres nations et si elles doivent vous obéir, qu'il y ait beaucoup de monde, dans la paix, pour travailler la terre, pour se livrer au commerce maritime, pour cultiver les arts, pour s'occuper des métiers; dans la guerre, pour défendre avec plus d'ardeur ses possessions, au nom de sa famille, et remplacer par d'autres les soldats qui ont péri? Aussi, hommes (seuls, en effet, vous êtes justement appelés hommes), pères (vous méritez ce nom, à l'égal de moi), j'ai pour vous de l'amour et des éloges; je suis fier de vous accorder les prix établis par moi, et, de plus, je me ferai une gloire de vous élever aux autres charges et dignités, afin que vous-mêmes vous puissiez amplement recueillir les fruits de votre conduite, et n'en pas laisser de moindres à vos enfants. Je vais maintenant m'adresser aux citoyens qui n'ont en rien agi comme vous, et qui, pour cette raison, obtiendront des résultats tout opposés : je veux que mes actes, bien plus encore que mes paroles, vous apprennent combien vous leur êtes supérieurs. »





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Dernière mise à jour : 23/05/2006