Texte grec :
[56,23] τότε δὲ μαθὼν ὁ Αὔγουστος τὰ τῷ Οὐάρῳ συμβεβηκότα τήν τε
ἐσθῆτα, ὥς τινές φασι, περιερρήξατο, καὶ πένθος μέγα ἐπί τε τοῖς
ἀπολωλόσι καὶ ἐπὶ τῷ περί τε τῶν Γερμανιῶν καὶ περὶ τῶν Γαλατιῶν δέει
ἐποιήσατο, τό τε μέγιστον ὅτι καὶ ἐπὶ τὴν Ἰταλίαν τήν τε Ῥώμην αὐτὴν
ὁρμήσειν σφᾶς προσεδόκησε,
καὶ οὔτε πολιτική οἱ ἡλικία ἀξιόλογος ὑπελέλειπτο,
καὶ τὰ συμμαχικά, ὧν τι καὶ ὄφελος ἦν, ἐκεκάκωτο. ὅμως
δ´ οὖν τά τε ἄλλα ὡς ἐκ τῶν παρόντων παρεσκευάσατο, καὶ ἐπειδὴ
μηδεὶς τῶν τὴν στρατεύσιμον ἡλικίαν ἐχόντων καταλεχθῆναι ἠθέλησεν,
ἐκλήρωσεν αὐτούς, καὶ τῶν μὲν μηδέπω πέντε καὶ τριάκοντα
ἔτη γεγονότων τὸν πέμπτον, τῶν δὲ πρεσβυτέρων τὸν δέκατον ἀεὶ
λαχόντα τήν τε οὐσίαν ἀφείλετο καὶ ἠτίμωσε. καὶ τέλος, ὡς καὶ
πάνυ πολλοὶ οὐδ´ οὕτω τι αὐτοῦ προετίμων, ἀπέκτεινέ τινας. ἀποκληρώσας
δὲ ἔκ τε τῶν ἐστρατευμένων ἤδη καὶ ἐκ τῶν ἐξελευθέρων
ὅσους ἠδυνήθη, κατέλεξε, καὶ εὐθὺς σπουδῇ μετὰ τοῦ Τιβερίου ἐς
τὴν Γερμανίαν ἔπεμψεν. ἐπειδή τε συχνοὶ ἐν τῇ Ῥώμῃ καὶ Γαλάται
καὶ Κελτοί, οἱ μὲν ἄλλως ἐπιδημοῦντες οἱ δὲ καὶ ἐν τῷ δορυφορικῷ
στρατευόμενοι, ἦσαν, ἐφοβήθη μή τι νεοχμώσωσι, καὶ τούτους μὲν ἐς νήσους
τινὰς ἀπέστειλε, τοῖς δ´ ἀόπλοις ἐκχωρῆσαι τῆς πόλεως προσέταξε.
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Traduction française :
[56,23] Auguste, en apprenant la défaite de Varus,
déchira ses vêtements, au rapport de plusieurs historiens,
et conçut une grande douleur de la perte de son armée,
et aussi parce qu'il craignait pour les Germanies et pour
les Gaules, et, ce qui était le plus grave, parce qu'il se
figurait voir ces nations prêtes à fondre sur l'Italie et sur
Rome elle-même, et qu'il ne restait plus de citoyens en
âge de porter les armes ayant quelque valeur, et que
ceux des alliés dont le secours eût été de quelque utilité
avaient souffert. Néanmoins il prit toutes les mesures
qu'exigeait la circonstance ; et comme aucun de ceux
qui avaient l'âge de porter les armes ne voulait s'enrôler,
il les fit tirer au sort, et le cinquième parmi ceux
qui n'avaient pas encore trente-cinq ans, le dixième
parmi ceux qui étaient plus âgés, était, par suite de
ce tirage, dépouillé de ses biens et noté d'infamie. Enfin,
comme, malgré cela, beaucoup refusaient encore
de lui obéir, il en punit plusieurs de mort. Il enrôla
ainsi par la voie du sort le plus qu'il put de vétérans et
d'affranchis, et se hâta de les envoyer immédiatement
en Germanie rejoindre Tibère. Comme il y avait à
Rome un grand nombre de Gaulois et de Germains, les
uns voyageant sans songer à rien, les autres servant dans
les gardes prétoriennes, il craignit qu'ils ne formassent
quelque complot, et il envoya les derniers dans des îles,
tandis qu'à ceux qui n'avaient pas d'armes, il enjoignait
de sortir de la ville.
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