HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LVI

Ἀρμήνιος



Texte grec :

[56,20] τά τε γὰρ ὄρη καὶ φαραγγώδη καὶ ἀνώμαλα καὶ τὰ δένδρα καὶ πυκνὰ καὶ ὑπερμήκη ἦν, ὥστε τοὺς Ῥωμαίους, καὶ πρὶν τοὺς πολεμίους σφίσι προσπεσεῖν, ἐκεῖνά τε τέμνοντας καὶ ὁδοποιοῦντας γεφυροῦντάς τε τὰ τούτου δεόμενα πονηθῆναι. ἦγον δὲ καὶ ἁμάξας πολλὰς καὶ νωτοφόρα πολλὰ ὡς ἐν εἰρήνῃ· παῖδές τε οὐκ ὀλίγοι καὶ γυναῖκες ἥ τε ἄλλη θεραπεία συχνὴ αὐτοῖς συνείπετο, ὥστε καὶ κατὰ τοῦτ´ ἐσκεδασμένῃ τῇ ὁδοιπορίᾳ χρῆσθαι. κἀν τούτῳ καὶ ὑετὸς καὶ ἄνεμος πολὺς ἐπιγενόμενοι ἔτι καὶ μᾶλλόν σφας διέσπειραν· τό τε ἔδαφος ὀλισθηρὸν περί τε ταῖς ῥίζαις καὶ περὶ τοῖς στελέχεσι γενόμενον σφαλερώτατα αὐτοὺς βαδίζειν ἐποίει, καὶ τὰ ἄκρα τῶν δένδρων καταθραυόμενα καὶ καταπίπτοντα διετάρασσεν. ἐν τοιαύτῃ οὖν δή τινι ἀμηχανίᾳ τότε τῶν Ῥωμαίων ὄντων, οἱ βάρβαροι πανταχόθεν ἅμα αὐτοὺς ἐξαπιναίως δι´ αὐτῶν τῶν λοχμωδεστάτων, ἅτε καὶ ἔμπειροι τῶν τριμμῶν ὄντες, περιεστοιχίσαντο, καὶ τὸ μὲν πρῶτον πόρρωθεν ἔβαλλον, ἔπειτα δέ, ὡς ἠμύνετο μὲν οὐδεὶς ἐτιτρώσκοντο δὲ πολλοί, ὁμόσε αὐτοῖς ἐχώρησαν· οἷα γὰρ οὔτε ἐν τάξει τινὶ ἀλλὰ ἀναμὶξ ταῖς τε ἁμάξαις καὶ τοῖς ἀόπλοις πορευόμενοι, οὔτε συστραφῆναί πῃ ῥᾳδίως δυνάμενοι, ἐλάττους τε καθ´ ἑκάστους τῶν ἀεὶ προσμιγνύντων σφίσιν ὄντες, ἔπασχον μὲν πολλά, ἀντέδρων δὲ οὐδέν.

Traduction française :

[56,20] Les montagnes étaient coupées de vallées nombreuses et inégales, les arbres étaient tellement serrés et d'une hauteur tellement prodigieuse, que les Romains. même avant l'attaque des ennemis, étaient fatigués de les couper, d'y ouvrir des routes et de les employer à construire des ponts partout où il en était besoin. Ils menaient avec eux un grand nombre de chariots et de bêtes de somme, comme en pleine paix ; ils étaient suivis d'une foule d'enfants et de femmes, ainsi que de toute la multitude ordinaire des valets d'armée : aussi marchaient-ils sans ordre. Une pluie et un grand vent, qui survinrent dans ce même temps, les dispersèrent davantage encore; le sol, devenu glissant auprès des racines et auprès des troncs, rendait les pas mal assurés ; la cime des arbres, se brisant et se renversant, jeta la confusion parmi eux. Ce fut au milieu d'un tel embarras que les barbares, grâce à leur connaissance des sentiers, fondant subitement de toute part sur les Romains à travers les fourrés, les enveloppèrent : ils les attaquèrent d'abord de loin à coup de traits, puis, comme personne ne se défendait et qu'il y en avait un grand nombre de blessés, ils avancèrent plus près ; les Romains, en effet, marchant sans aucun ordre, pêle-mêle avec les chariots et les hommes sans armes et ne pouvant se rallier aisément, étant d'ailleurs moins nombreux que les ennemis qui les attaquaient, éprouvaient des maux innombrables sans en rendre.





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Dernière mise à jour : 23/05/2006