Texte grec :
[56,7] οὐ γὰρ {δὴ} δήπου μοναυλίᾳ χαίρετε, ἵν´ ἄνευ γυναικῶν διάγητε,
οὐδὲ ἔστιν ὅστις ὑμῶν ἢ σιτεῖται μόνος ἢ καθεύδει μόνος, ἀλλ´
ἐξουσίαν καὶ ὑβρίζειν καὶ ἀσελγαίνειν ἔχειν ἐθέλετε. καίτοι καὶ
μνηστεύειν ὑμῖν ἁπαλὰς ἔτι κόρας καὶ μηδέπω γάμων ὡραίας
ἐπέτρεψα, ἵνα τὸ ὄνομα τῶν μελλονυμφίων ἔχοντες οἰκωφελῶς
βιῴητε, καὶ ἐξελευθέρας τοῖς γε ἔξω τοῦ βουλευτικοῦ οὖσιν ἄγεσθαι
συνεχώρησα, ἵν´ εἰ καί τις ἐξ ἔρωτος ἢ καὶ συνηθείας τινὸς
ἐς τοῦθ´ ὑπαχθείη, ἐννόμως αὐτὸ ποιοίη. καὶ οὐδὲ ἐς ταῦτα μέντοι
κατήπειξα ὑμᾶς, ἀλλὰ τὸ μὲν πρῶτον τρία ἔτη ὅλα πρὸς
παρασκευὴν ὑμῖν ἔδωκα, τὸ δὲ δεύτερον δύο. ἀλλ´ οὐδὲν οὐδ´
οὕτως οὔτ´ ἀπειλῶν οὔτε προτρέπων οὔτ´ ἀναβαλλόμενος οὔτε δεόμενός
τι πεποίηκα. ὁρᾶτε γὰρ καὶ αὐτοὶ ὅσῳ πλείους τῶν γεγαμηκότων
ἐστέ· οὓς ἐχρῆν ἤδη τοσούτους ἑτέρους, μᾶλλον δὲ πολλαπλασίους
παῖδας ἡμῖν παρεσχηκέναι. πῶς μὲν γὰρ ἂν ἄλλως τὰ
γένη διαμείνειε, πῶς δ´ ἂν τὸ κοινὸν διασωθείη μήτε γαμούντων
ἡμῶν μήτε παιδοποιουμένων; οὐ γάρ που καὶ ἐκ τῆς γῆς προσδοκᾶτέ
τινας ἀναφύσεσθαι τοὺς διαδεξομένους τά τε ὑμέτερα καὶ
τὰ δημόσια, ὥσπερ οἱ μῦθοι λέγουσιν. οὐ μὴν οὐδ´ ὅσιον ἢ καὶ
καλῶς ἔχον ἐστὶ τὸ μὲν ἡμέτερον γένος παύσασθαι καὶ τὸ ὄνομα
τὸ Ῥωμαίων ἐν ἡμῖν ἀποσβῆναι, ἄλλοις δέ τισιν ἀνθρώποις Ἕλλησιν
ἢ καὶ βαρβάροις τὴν πόλιν ἐκδοθῆναι. ἢ τοὺς μὲν δούλους
δι´ αὐτὸ τοῦτο μάλιστα ἐλευθεροῦμεν, ὅπως ὡς πλείστους ἐξ αὐτῶν
πολίτας ποιώμεθα, τοῖς τε συμμάχοις τῆς πολιτείας μεταδίδομεν
ὅπως πληθύωμεν· αὐτοὶ δ´ ὑμεῖς οἱ ἀπ´ ἀρχῆς Ῥωμαῖοι,
οἱ τοὺς προγόνους ἐκείνους τοὺς Μαρκίους τοὺς Φαβίους τοὺς
Κυιντίους τοὺς Οὐαλερίους τοὺς Ἰούλλους καταλέγοντες, ἐπιθυμεῖτε
μεθ´ ὑμῶν αὐτῶν καὶ τὰ γένη ἅμα καὶ τὰ ὀνόματα ἀπολέσαι;
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Traduction française :
[56,7] Si cette vie solitaire vous plaît, ce n'est pas parce
que vous vous passez de femmes ; aucun de vous ne
mange seul, ne dort seul : ce que vous voulez, c'est la
libre satisfaction de vos passions et de vos déréglements.
Et pourtant, je vous ai permis de vous fiancer à des
jeunes filles non encore nubiles, afin que le nom de
futur époux vous déterminât à prendre soin de votre
maison; j'ai accordé aux citoyens qui ne sont pas de
l'ordre sénatorial, d'épouser des filles d'affranchis, afin
que celui qui y serait entraîné par l'amour, ou par un
commerce habituel, puisse contracter ainsi une union
légitime. Je ne vous ai même pas pressés; je vous ai accordé,
la première fois, trois années entières pour vous
préparer ; la seconde fois, deux années encore. Malgré
cela, ni menaces, ni exhortations, ni délais, ni prières,
n'ont rien obtenu. Vous voyez vous-mêmes combien
votre nombre est supérieur à celui des citoyens mariés,
lorsque déjà vous devriez nous avoir donné un nombre
d'enfants égal ou plutôt supérieur au vôtre. Comment,
en effet, les générations se perpétueront-elles, comment
l'État subsistera-t-il, si vous ne vous mariez pas, si vous
n'avez pas d'enfants? Vous n'espérez sans doute pas que,
comme dans la Fable, il sorte de la terre des hommes
pour succéder à vos biens et à ceux de l'État. Ce serait
une impiété, et aussi une honte, si notre race périssait,
si le nom romain s'éteignait avec nous, si notre ville
était livrée à des étrangers, à des Grecs, par exemple, ou
à des barbares. Quoi ! nous affranchissons les esclaves,
pour le seul motif de rendre le nombre des citoyens
aussi grand que possible ; nous accordons aux alliés le
droit de cité, pour augmenter notre population ; et
vous, vous, Romains d'origine, vous qui citez avec orgueil
comme ancêtres les Marcius, les Fabius, les Quintius,
les Valérius, les Julius, vous désirez voir leur race
et leur nom périr avec vous
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