Texte grec :
[54,35] ἐν ᾧ δ´ οὖν ἐκεῖνα ἐγίγνετο, ὁ Αὔγουστος ἀπογραφάς τε ἐποιήσατο,
πάντα τὰ ὑπάρχοντά οἱ καθάπερ τις ἰδιώτης ἀπογραψάμενος,
καὶ τὴν βουλὴν κατελέξατο. ὁρῶν δὲ ὅτι οὐκ ἀεὶ συχνοὶ
συνελέγοντο, ἐκέλευσε τὰ δόγματα αὐτῆς καὶ ἐν ἐλάττοσιν ἢ τετρακοσίοις
γίγνεσθαι· οὐ γὰρ ἐξῆν τινα ἐκ τοῦ πρὶν ἄλλως κυροῦσθαι.
ἐπειδή τε ἀργύριον αὖθις ἐς εἰκόνας αὐτοῦ καὶ ἐκείνη καὶ ὁ δῆμος
συνεσήνεγκαν, ἑαυτοῦ μὲν οὐδεμίαν, Ὑγιείας δὲ δημοσίας καὶ προσέτι
καὶ Ὁμονοίας Εἰρήνης τε ἔστησεν. ἀεί τε γὰρ ὡς εἰπεῖν καὶ ἐπὶ
πάσῃ προφάσει τοῦτ´ ἐποίουν, καὶ τέλος καὶ ἐν αὐτῇ τῇ πρώτῃ
τοῦ ἔτους ἡμέρᾳ οὐκέτι ἰδίᾳ που κατέβαλλον αὐτό, ἀλλ´ αὐτῷ ἐκείνῳ
προσιόντες οἱ μὲν πλεῖον οἱ δὲ ἔλαττον ἐδίδοσαν. καὶ ὃς προσθεὶς
ἂν ἕτερον τοσοῦτον ἢ καὶ πλέον ἀντεδίδου, οὐχ ὅπως τοῖς βουλευταῖς
ἀλλὰ καὶ τοῖς ἄλλοις. ἤδη δὲ καὶ ἐκεῖνο ἤκουσα, ὅτι καὶ ἄλλο
τι ἀργύριον ἐκ λογίου τινὸς ἢ καὶ ὀνείρατος παρὰ τῶν προστυχόντων
οἱ, ὡς καὶ προσαιτῶν, ἐν μιᾷ τοῦ ἔτους ἡμέρᾳ ἐλάμβανε.
καὶ τοῦτο μέν, εἴ γέ τῳ πιστόν, οὕτω παραδέδοται· ἐν δὲ τῷ
ἔτει ἐκείνῳ τήν τε Ἰουλίαν τῷ Τιβερίῳ συνῴκισε, καὶ τὴν Ὀκταουίαν
τὴν ἀδελφὴν ἀποθανοῦσαν προέθετο ἐπὶ τοῦ Ἰουλιείου ἡρῴου, παραπετάσματι
καὶ τότε ἐπὶ τοῦ νεκροῦ χρησάμενος. καὶ αὐτός τε ἐκεῖ
τὸν ἐπιτάφιον εἶπε, καὶ ὁ Δροῦσος ἐπὶ τοῦ βήματος· δημόσιον γὰρ
τὸ πένθος ἀλλαξαμένων τὴν ἐσθῆτα τῶν βουλευτῶν ἐγένετο. καὶ
τὸ μὲν σῶμα αὐτῆς οἱ γαμβροὶ ἐξήνεγκαν, τὰ δὲ δὴ ψηφισθέντα
αὐτῇ οὐ πάντα ὁ Αὔγουστος ἐδέξατο.
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Traduction française :
[54,35] Pendant que ces choses se passaient, Auguste
fit faire un recensement dans lequel il donna, aussi
exactement que s'il eût été simple particulier, l'état de
tous ses biens et épura le sénat. Voyant que les sénateurs
ne venaient pas toujours en grand nombre aux assemblées,
il ordonna que moins de quatre cents suffiraient
pour rendre les sénatus-consultes; car, auparavant,
aucun décret n'était valable sans ce nombre de
votants. Le sénat et le peuple s'étant de nouveau cotisés
pour lui ériger des statues, Auguste ne s'en éleva aucune
et fit élever celle de la Santé Publique et, en outre,
celle de la Concorde et celle de la Paix. Ces contributions,
en effet, avaient lieu à chaque instant, pour
ainsi dire, et à toute occasion; enfin, le premier jour
même de l'année, elles n'étaient plus payées individuellement;
les citoyens venaient apporter à Auguste lui-même
des présents, les uns plus grands, les autres plus petits.
Mais le prince y répondait par d'autres présents d'égale
valeur ou même de valeur plus forte, qu'il fit non
seulement aux sénateurs, mais encore à tous les autres
citoyens. J'ai aussi entendu dire que, pour obéir soit à un
oracle soit à un songe, il recevait pendant un jour tous
les ans d'autre argent qu'il faisait semblant de mendier
à ceux qu'il rencontrait. Le fait, quelque foi qu'il mérite,
est ainsi transmis par la tradition. Cette même année,
Auguste donna Julie en mariage à Tibère, et exposa
dans la chapelle de Jules sa soeur Octavie, qui venait
de mourir, un voile entre lui et le cadavre. Il y
prononça lui-même l'oraison funèbre ; Drusus la prononça
du haut des Rostres, car c'était un deuil public,
au milieu des sénateurs en vêtements de deuil. Le
corps d'Octavie fut porté au bûcher par ses gendres,
mais Auguste n'accepta pas tous les honneurs qui furent
décernés à la défunte.
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