Texte grec :
[54,34] ἐν ᾧ δ´ οὖν ὁ Δροῦσος ταῦτ´ ἔπραττεν, ἥ τε πανήγυρις ἡ τῇ
στρατηγίᾳ αὐτοῦ προσήκουσα πολυτελεστάτη ἐποιήθη, καὶ τὰ γενέθλια
τὰ τοῦ Αὐγούστου καὶ ἐν τῷ ἱπποδρόμῳ καὶ ἐν τῇ ἄλλῃ
πόλει πολλαχόθι θηρίων σφαγαῖς ἐτιμήθη. καὶ τοῦτο μέν, καίτοι
μὴ ψηφισθέν, ἐν πᾶσιν ὡς εἰπεῖν τοῖς ἔτεσι πρός τινος τῶν ἀεὶ
στρατηγούντων ἐγίγνετο· τὰ δὲ δὴ Αὐγουστάλια, ἃ καὶ νῦν ἄγεται,
τότε πρῶτον ἐκ δόγματος ἐτελέσθη. ὅ τε Τιβέριος τούς τε Δελμάτας
νεοχμώσαντας καὶ τοὺς Παννονίους μετὰ τοῦτο πρός τε τὴν
ἐκείνου καὶ πρὸς τὴν τοῦ πλείονος στρατοῦ ἀπουσίαν νεωτερίσαντας
ἐχειρώσατο, πολεμῶν τε ἅμα ἀμφοτέροις, καὶ τοτὲ μὲν τῇ τοτὲ
δὲ τῇ μεθιστάμενος, ὥστε καὶ τῶν ἄθλων τῶν αὐτῶν τῷ Δρούσῳ
τυχεῖν. κἀκ τούτου καὶ ἡ Δελματία τῇ τοῦ Αὐγούστου φρουρᾷ,
ὡς καὶ ὅπλων τινῶν ἀεὶ καὶ δι´ ἑαυτὴν καὶ διὰ τὴν τῶν Παννονίων
γειτονίαν δεομένη, παρεδόθη.
οὗτοι μὲν δὴ ταῦτ´ ἔπρασσον· ἐν δὲ δὴ τοῖς αὐτοῖς τούτοις
χρόνοις Βουλογαίσης Θρᾷξ Βησσός, ἱερεὺς τοῦ παρ´ αὐτοῖς Διονύσου,
προσεποιήσατό τινας πολλὰ θειάσας, καὶ μετ´ αὐτῶν ἀποστὰς
τόν τε Ῥασκύποριν τὸν τοῦ Κότυος υἱὸν νικήσας ἀπέκτεινε, καὶ
τὸν θεῖον αὐτοῦ τὸν Ῥυμητάλκην μετὰ ταῦτα ἀμαχεὶ γυμνώσας τῶν
δυνάμεων τῇ παρὰ τοῦ θεοῦ δόξῃ φυγεῖν ἐποίησε, καὶ αὐτὸν ἐπιδιώκων
ἔς τε τὴν Χερρόνησον ἐνέβαλε καὶ δεινῶς αὐτὴν ἐλυμήνατο.
ὡς οὖν οὗτός τε ταῦτ´ ἐποίει καὶ οἱ Σιαλέται τὴν Μακεδονίαν
ἐκακούργουν, Λούκιος Πίσων ἐκ Παμφυλίας, ἧς ἦρχε, προσετάχθη
σφίσι· καὶ προαναχωρησάντων οἴκαδε τῶν Βησσῶν ἐπειδὴ ἐπυνθάνοντο
αὐτὸν προσιόντα, ἔς τε τὴν γῆν αὐτῶν ἀφίκετο, καὶ ἡττηθεὶς
τὸ πρῶτον ἀντεπεκράτησε, καὶ ἐκείνην τε καὶ τὴν τῶν προσχώρων
τῶν συνεπαναστάντων σφίσιν ἐπόρθησε. καὶ τότε τοὺς
μὲν ἐθελοντὰς προσθέμενος τοὺς δ´ ἄκοντας ἐκπλήξας, τοῖς δὲ καὶ
ἐκ παρατάξεως συνενεχθείς, πάντας αὐτοὺς ὑπηγάγετο, καὶ μετὰ
τοῦτο νεοχμώσαντάς τινας αὐτῶν αὖθις κατεδουλώσατο. καὶ αὐτῷ
διὰ ταῦτα καὶ ἱερομηνίαι καὶ τιμαὶ ἐπινίκιοι ἐδόθησαν.
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Traduction française :
[54,34] Pendant que Drusus accomplissait ces exploits,
les jeux, qui étaient dans ses attributions de préteur, furent
donnés avec la plus grande somptuosité; le jour
natal d'Auguste fut également célébré par des chasses,
au cirque et en plusieurs endroits de Rome. Cette fête
était, bien que sans décret, célébrée presque tous les
ans par quelqu'un des préteurs en charge; quant à la
fête des Augustales, elle fut alors, pour la première fois,
consacrée par un sénatus-consulte. Tibère soumit les
Dalmates qui s'étaient soulevés et ensuite les Pannoniens
qui avaient profité de son absence et de celle de
la plus grande partie de son armée pour se révolter, en
faisant aux deux peuples à la fois une guerre qu'il transportait
tantôt ici tantôt là; exploits qui lui valurent, entre
autres honneurs, ceux qui avaient été décernés à Drusus.
A la suite de ces mouvements, la Dalmatie fut remise
à la garde d'Auguste, comme ayant, par elle-même
et par son voisinage de la Pannonie, besoin d'être toujours
gouvernée militairement. Telles furent les actions
de Drusus et de Tibère. Dans ce même temps, le Thrace
Vologèse, de la nation des Besses, prêtre chez eux de
Bacchus, agité par des mouvements fréquents d'enthousiasme,
s'associa quelques hommes, et, faisant défection
avec eux, tua, après l'avoir vaincu, Rhascyporis, fils
de Cotys ; mit en fuite l'oncle de Rhascyporis, Rhymétalcès,
dont il enleva l'armée sans coup férir, en lui
faisant croire à une intervention divine, et le poursuivit
jusque dans la Chersonèse où son incursion
porta de terribles ravages. Pendant que Vologèse
était à cette expédition, les Sialètes infestaient la Macédoine ;
L. Pison, gouverneur de la Pamphylie, fut
chargé de la guerre contre eux ; les Besses s'étant retirés
dans leurs foyers à la nouvelle de son arrivée, il entra
sur leur territoire, et, après un premier échec, reprit l'avantage
et dévasta leur territoire et celui des peuples
limitrophes qui avaient eu part à leur défection. S'adjoignant
alors ceux de ces peuples qui se rendaient volontairement,
frappant de terreur ceux qui résistaient,
et livrant bataille à d'autres, il les soumit tous; quelques-uns
s'étant ensuite révoltés, il les remit sous le
joug. Ces exploits lui valurent des supplications en son
honneur et les ornements du triomphe.
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