Texte grec :
[54,28] κἀν τούτῳ τὸν Ἀγρίππαν ἐκ τῆς Συρίας ἐλθόντα τῇ τε δημαρχικῇ
ἐξουσίᾳ αὖθις ἐς ἄλλα ἔτη πέντε ἐμεγάλυνε καὶ ἐς τὴν
Παννονίαν πολεμησείουσαν ἐξέπεμψε, μεῖζον αὐτῷ τῶν ἑκασταχόθι
ἔξω τῆς Ἰταλίας ἀρχόντων ἰσχῦσαι ἐπιτρέψας. καὶ ὃς τὴν μὲν
στρατείαν καίτοι τοῦ χειμῶνος, ἐν ᾧ Μᾶρκος τε Οὐαλέριος καὶ
Πούπλιος Σουλπίκιος ὑπάτευον, ἐνεστηκότος ἐποιήσατο, ἐκπλαγέντων
δὲ τῶν Παννονίων πρὸς τὴν ἔφοδον αὐτοῦ καὶ μηδὲν ἔτι νεωτερισάντων
ἐπανῆλθε, καὶ ἐν Καμπανίᾳ γενόμενος ἐνόσησε. πυθόμενος
δὲ τοῦτο ὁ Αὔγουστος (ἔτυχε δὲ ἐν τοῖς Παναθηναίοις ὁπλομαχίας
ἀγῶνας τῷ τῶν παίδων ὀνόματι τιθείς) ἐξωρμήθη, καὶ
καταλαβὼν αὐτὸν τεθνηκότα ἔς τε τὸ ἄστυ τὸ σῶμα αὐτοῦ ἐσεκόμισε
καὶ ἐν τῇ ἀγορᾷ προέθηκε, τόν τε λόγον τὸν ἐπ´ αὐτοῦ εἶπε,
παραπέτασμά τι πρὸ τοῦ νεκροῦ παρατείνας. ὅπερ ἐγὼ μὲν οὐκ
οἶδα διὰ τί ἐποίησεν, εἴρηται δὲ ὅμως τοῖς μὲν ὅτι ἀρχιέρεως ἦν,
τοῖς δὲ ὅτι τὰ τῶν τιμητῶν ἔπραττεν, οὐκ ὀρθῶς φρονοῦσιν·
οὔτε γὰρ τῷ ἀρχιέρεῳ ἀπείρηται νεκρὸν ὁρᾶν οὔτε τῷ τιμητῇ, πλὴν
ἂν τὸ τέλος ταῖς ἀπογραφαῖς μέλλῃ ἐπάξειν· ἂν γάρ τινα πρὸ
τοῦ καθαρσίου ἴδῃ, ἀνάδαστα τὰ πραχθέντα αὐτῷ πάντα γίγνεται.
τοῦτό τε οὖν οὕτως ἔδρασε, καὶ τὴν ἐκφορὰν αὐτοῦ ἐν τῷ τρόπῳ
ἐν ᾧ καὶ αὐτὸς μετὰ ταῦτα ἐξηνέχθη ἐποιήσατο, καὶ αὐτὸν καὶ ἐν
τῷ ἑαυτοῦ μνημείῳ ἔθαψε, καίτοι ἴδιον ἐν τῷ Ἀρείῳ πεδίῳ λαβόντα.
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Traduction française :
[54,28] Sur ces entrefaites, Agrippa, qui était revenu de
Syrie, fut décoré de la puissance tribunitienne pour cinq
nouvelles années et envoyé dans la Pannonie, où la guerre
menaçait, avec une autorité supérieure à celle de tout général
commandant n'importe en quel lieu hors de l'Italie.
L'expédition, malgré l'approche de l'hiver, hiver pendant
lequel furent consuls M. Valérius et P. Sulpicius, n'en
fut pas moins accomplie; mais les Pannoniens, frappés
de terreur à son approche, ayant renoncé à la révolte, il
revint sur ses pas, et, arrivé en Campanie, il tomba malade.
A cette nouvelle, Auguste (il était aux Quinquatries où il
donnait un combat de gladiateurs au nom de ses enfants)
partit aussitôt, et, ne l'ayant plus trouvé en vie à son arrivée,
il rapporta son corps à Rome et l'exposa dans le Forum;
de plus, il prononça son oraison funèbre, un voile interposé
entre lui et le cadavre. J'ignore pourquoi il fit cela :
quelques-uns, cependant, ont dit que c'était parce qu'il
était grand pontife ; suivant d'autres, ce fut parce qu'il
exerçait Ies fonctions de censeur; raisons peu satisfaisantes :
la vue d'un mort, en effet, n'était interdite ni
au grand pontife ni au censeur, à moins toutefois, pour
celui-ci, qu'il ne fût au moment de clore le lustre, car,
s'il voyait un mort avant la lustration, tous ses actes
étaient annulés. Voilà comment la chose se passa; de
plus, Auguste fit à Agrippa des funérailles en la manière
dont il fut lui-même, plus tard, porté au bûcher; il lui
donna la sépulture dans son propre monument, bien
qu'Agrippa en eût un qui lui avait été concédé dans le Champ-de-Mars.
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