Texte grec :
[54,22] Δροῦσος δὲ ἐν τούτῳ καὶ Τιβέριος τάδε ἔπραξαν. Ῥαιτοὶ οἰκοῦντες
μεταξὺ τοῦ τε Νωρίκου καὶ τῆς Γαλατίας, πρὸς ταῖς Ἄλπεσι ταῖς πρὸς τῇ Ἰταλίᾳ
ταῖς Τριδεντίναις, τῆς τε Γαλατίας τῆς προσόρου σφίσι πολλὰ κατέτρεχον
καὶ ἐκ τῆς Ἰταλίας ἁρπαγὰς ἐποιοῦντο, τούς τε ὁδῷ τῶν Ῥωμαίων
ἢ καὶ τῶν συμμάχων αὐτῶν διὰ τῆς σφετέρας γῆς χρωμένους ἐλυμαίνοντο.
καὶ ταῦτα μὲν καὶ συνήθη πως τοῖς οὐκ ἐνσπόνδοις
ποιεῖν ἐδόκουν, πᾶν δὲ δὴ τὸ ἄρρεν τῶν ἁλισκομένων, οὐχ ὅτι τὸ
φαινόμενον ἀλλὰ καὶ τὸ ἐν ταῖς γαστράσιν ἔτι τῶν γυναικῶν ὂν
μαντείαις τισὶν ἀνευρίσκοντες, ἔφθειρον. δι´ οὖν ταῦτα ὁ Αὔγουστος
πρῶτον μὲν τὸν Δροῦσον ἐπ´ αὐτοὺς ἔπεμψε· καὶ ὃς
τοὺς προαπαντήσαντάς οἱ αὐτῶν περὶ τὰ Τριδεντῖνα ὄρη διὰ
ταχέων ἐτρέψατο, ὥστε καὶ τιμὰς στρατηγικὰς ἐπὶ τούτῳ λαβεῖν.
ἔπειτα δὲ ἐπειδὴ τῆς μὲν Ἰταλίας ἀπεκρούσθησαν, τῇ δὲ δὴ Γαλατίᾳ
καὶ ὣς ἐνέκειντο, τὸν Τιβέριον προσαπέστειλεν. ἐσβαλόντες
οὖν ἐς τὴν χώραν πολλαχόθεν ἅμα ἀμφότεροι, αὐτοί τε καὶ διὰ
τῶν ὑποστρατήγων, καὶ ὅ γε Τιβέριος καὶ διὰ τῆς λίμνης πλοίοις
κομισθείς, ἀπό τε τούτου κατέπληξαν αὐτοὺς ὡς ἑκάστοις σφίσι
συμμιγνύντες, τούς τε ἀεὶ ἐς χεῖρας ἀφικνουμένους οὐ χαλεπῶς,
ἅτε διεσπασμέναις ταῖς δυνάμεσι χρωμένους, κατειργάσαντο, καὶ
τοὺς λοιποὺς ἀσθενεστέρους τε ἐκ τούτου καὶ ἀθυμοτέρους γενομένους
εἷλον. ἐπειδή τε ἐπολυάνδρουν καὶ ἐδόκουν τι νεωτεριεῖν,
τό τε κράτιστον καὶ τὸ πλεῖστον τῆς ἡλικίας αὐτῶν ἐξήγαγον, καταλιπόντες
τοσούτους ὅσοι τὴν μὲν χώραν οἰκεῖν ἱκανοὶ νεοχμῶσαι δέ τι ἀδύνατοι ἦσαν.
|
|
Traduction française :
[54,22] Drusus et Tibère, pendant ce temps, accomplirent
les exploits suivants. Les Rhètes, qui habitent entre la
Norique et la Gaule, contre les Alpes Tridentines, faisaient
de nombreuses incursions dans la partie limitrophe
de la Gaule et poussaient le pillage jusqu'aux frontières de
l'Italie; ils exerçaient même des cruautés sur les Romains
et sur ceux des alliés des Romains qui traversaient leur
pays. Ces cruautés pouvaient, jusqu'à un certain point,
passer pour un usage établi à l'égard des peuples qui ne
leur étaient unis par aucun traité, mais il y avait plus :
tout enfant mâle qu'ils prenaient, non seulement lorsque
cet enfant avait vu le jour, mais lorsqu'il était encore dans
les entrailles de sa mère, ce qu'ils découvraient à l'aide
de certaines opérations divinatoires, était livré à la mort.
Cette conduite détermina Auguste à envoyer contre eux
Drusus, tout d'abord : celui-ci, dans une bataille livrée,
près des monts Tridentins, à une armée qui s'était avancée
à sa rencontre, les mit promptement en déroute, ce
qui lui valut les honneurs prétoriens. Refoulés hors
de l'Italie, les Rhètes n'en continuant pas moins de
presser la Gaule, Auguste envoya aussi Tibère contre
eux. Drusus et Tibère, par des incursions faites sur plusieurs
points à la fois de la Rhétie, soit en personne,
soit par leurs lieutenants, et Tibère, en traversant le lac
avec des barques, frappèrent ces peuples d'une telle
terreur que, les attaquant chacun séparément, ils écrasèrent
facilement, attendu qu'elles étaient isolées, les bandes
qui venaient sans cesse à leur rencontre, et réduisirent
sous leur puissance le reste affaibli et découragé par ces
défaites. Comme les Rhètes avaient une nombreuse population
et semblaient disposés à faire quelque nouvelle
tentative, Drusus et l'ibère emmenèrent la portion la plus
robuste et la plus nombreuse de la jeunesse, laissant un
nombre d'hommes suffisant pour cultiver le pays, impuissant
pour une révolte.
|
|