Texte grec :
[54,6] ἐν ᾧ δὲ ταῦτα ἐγίγνετο, ὁ Αὔγουστος ἐς Σικελίαν ἦλθεν, ὅπως
καὶ ἐκείνην καὶ τἆλλα τὰ μέχρι τῆς Συρίας καταστήσηται. καὶ
αὐτοῦ ἐνταῦθα ἔτ´ ὄντος ὁ δῆμος τῶν Ῥωμαίων τοὺς ὑπάτους
χειροτονῶν ἐστασίασεν, ὥστε καὶ ἐκ τούτου διαδειχθῆναι ὅτι ἀδύνατον
ἦν δημοκρατουμένους σφᾶς σωθῆναι. μικροῦ γοῦν τινος ἔν
τε ταῖς ἀρχαιρεσίαις καὶ ἐν ταῖς ἀρχαῖς αὐταῖς κυριεύοντες ἐθορύβησαν.
ἐτηρεῖτο μὲν γὰρ ἡ ἑτέρα χώρα τῷ Αὐγούστῳ, καὶ διὰ τοῦτο
Μᾶρκος Λόλλιος κατ´ ἀρχὰς τοῦ ἔτους μόνος ἦρξεν· ἐκείνου δὲ μὴ
δεξαμένου αὐτὴν Κύιντός τε Λέπιδος καὶ Λούκιος Σιλουανὸς ἐσπουδαρχίασαν,
καὶ οὕτω γε πάντα συνετάραξαν ὥστε καὶ τὸν Αὔγουστον
ὑπὸ τῶν ἐμφρόνων ἀνακληθῆναι. ἐπειδὴ δὲ οὐχ ὑπέστρεψε
μέν, ἐλθόντας δὲ αὐτοὺς πρὸς αὐτὸν ἀπέπεμψεν ἐπιτιμήσας σφίσι
καὶ κελεύσας ἀμφοτέρων αὐτῶν ἀπόντων τὴν ψῆφον δοθῆναι,
οὐδὲν μᾶλλον ἡσύχασαν, ἀλλὰ καὶ πάνυ αὖθις διηνέχθησαν, ὥστε
τὸν Λέπιδον ὀψέ ποτε αἱρεθῆναι. ἀγανακτήσας οὖν ἐπὶ τούτῳ
ὁ Αὔγουστος, καὶ μήτε μόνῃ τῇ Ῥώμῃ σχολάζειν δυνάμενος μήτ´
αὖ ἄναρχον αὐτὴν καταλιπεῖν τολμῶν, ἐζήτει τινὰ αὐτῇ ἐπιστῆσαι,
καὶ ἔκρινε μὲν τὸν Ἀγρίππαν ἐπιτηδειότατον ἐς τοῦτο εἶναι,
βουληθεὶς δὲ δὴ καὶ ἀξίωμα αὐτῷ μεῖζον περιθεῖναι, ἵνα καὶ ἐκ
τούτου ῥᾷον αὐτῶν ἄρχῃ, μετεπέμψατο αὐτόν, καὶ καταναγκάσας
τὴν γυναῖκα, καίπερ ἀδελφιδῆν αὐτοῦ οὖσαν, ἀπαλλάξαντα τῇ Ἰουλίᾳ
συνοικῆσαι, ἐς τὴν Ῥώμην παραχρῆμα καὶ ἐπὶ τῷ γάμῳ καὶ
ἐπὶ τῇ τῆς πόλεως διαχειρίσει ἔπεμψε, διά τε τἆλλα καὶ ὅτι ὁ
Μαικήνας συμβουλευομένῳ οἱ περὶ αὐτῶν τούτων εἰπεῖν λέγεται
ὅτι τηλικοῦτον αὐτὸν πεποίηκας ὥστ´ ἢ γαμβρόν σου γενέσθαι ἢ φονευθῆναι.
καὶ ὃς τὰ μὲν ἄλλα οἰδοῦντα ἔτι εὑρὼν κατεστήσατο,
τά τε ἱερὰ τὰ Αἰγύπτια ἐπεσιόντα αὖθις ἐς τὸ ἄστυ ἀνέστειλεν,
ἀπειπὼν μηδένα μηδὲ ἐν τῷ προαστείῳ αὐτὰ ἐντὸς ὀγδόου ἡμισταδίου
ποιεῖν· ταραχῆς δέ τινος περὶ τὴν τοῦ πολιάρχου τοῦ διὰ τὰς
ἀνοχὰς αἱρουμένου χειροτονίαν συμβάσης οὐκ ἐπεκράτησεν αὐτῆς,
ἀλλὰ ἄνευ τῆς ἀρχῆς ταύτης τὸν ἐνιαυτὸν ἐκεῖνον διεγένοντο.
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Traduction française :
[54,6] Pendant que cela se passait, Auguste alla en Sicile
afin d'établir l'ordre dans cette province aussi et dans les
autres jusqu'en Syrie. Il y était encore, lorsque le peuple,
à Rome, pendant l'élection des consuls, se laissa aller
à la sédition, ce qui fit bien voir qu'il n'y aurait pas eu
de salut possible pour lui avec un gouvernement populaire.
Malgré le peu de puissance dont il disposait dans
les comices, et dans l'exercice même des charges,
il n'en avait pas moins excité des troubles. L'une des
deux places était réservée à Auguste ; aussi M. Lollius,
au commencement de l'année, exerça-t-il seul le consulat.
Auguste n'ayant pas accepté, Q. Lépidus et M. Silanus
se mirent sur les rangs et suscitèrent partout des
troubles tels que les citoyens bien intentionnés demandèrent
à Auguste de revenir. Comme il ne revint pas
et qu'il renvoya les deux candidats qui étaient allés
le trouver, en leur adressant des reproches et en leur
ordonnant à l'un et à l'autre de s'absenter pendant le
temps qu'on irait aux suffrages, loin que la tranquillité
se rétablît, la sédition et les troubles éclatèrent de
nouveau avec une telle violence que ce ne fut que sur
le soir que Lépidus finit par être nommé. Auguste,
irrité de ce désordre, ne pouvant s'occuper de Rome
seule, et n'osant pas, d'un autre côté, la laisser sans
chef, chercha quelqu'un pour la gouverner et ne trouva
pour un tel emploi personne qui convînt mieux qu'Agrippa.
Voulant l'environner d'une considération plus grande,
afin de lui rendre le commandement plus facile,
il le manda près de lui, et, après l'avoir forcé de répudier
sa femme, bien qu'elle fût sa propre nièce, pour épouser
Julie, il l'envoya sur-le-champ à Rome célébrer son mariage
et administrer la ville; déterminé, entre autres raisons,
par les conseils de Mécène qui, à ce que l'on
rapporte, lui dit : « Tu l'as rendu si grand qu'il faut
ou en faire ton gendre, ou le mettre à mort. »
Agrippa calma les mouvements tumultueux qu'il rencontra
encore, et réprima les rites égyptiens qui se glissaient
de nouveau dans la ville, défendant absolument de les
célébrer dans un espace de sept stades et demi en
dedans des faubourgs; de plus, l'élection du préfet urbain
pour les Féries Latines ayant suscité quelques troubles,
il ne put venir à bout de l'élection, et les fêtes eurent lieu,
cette année-là, sans préfet.
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