HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LIV

Chapitre 21

  Chapitre 21

[54,21] τῶν μὲν οὖν ὅπλων οὐδὲν διὰ ταῦθ´ Αὔγουστος ἐδεήθη, τὰ δὲ δὴ ἄλλα καθιστάμενος τοῦτόν τε τὸν ἐνιαυτὸν κατανάλωσε καὶ τὸν ὕστερον, ἐν Μᾶρκος τε Λίβων καὶ Καλπούρνιος Πίσων ὑπάτευσαν. πολλὰ μὲν γὰρ καὶ ὑπὸ τῶν Κελτῶν, πολλὰ δὲ καὶ ὑπὸ Λικίνου τινὸς ἐπεπόνηντο. καί μοι δοκεῖ τοῦθ´ ὅτι μάλιστα τὸ κῆτός σφισι προσημῆναι· πλάτος μὲν γὰρ ποδῶν εἴκοσι μῆκος δὲ τριπλάσιον ἔχον, καὶ γυναικὶ πλὴν τῆς κεφαλῆς ἐοικός, ἐς τὴν γῆν ἑαυτὸ ἐκ τοῦ ὠκεανοῦ ἐξώκειλεν. δὲ δὴ Λίκινος τὸ μὲν ἀρχαῖον Γαλάτης ἦν, ἁλοὺς δὲ ἐς τοὺς Ῥωμαίους καὶ δουλεύσας τῷ Καίσαρι ὑπὸ μὲν ἐκείνου ἠλευθερώθη, ὑπὸ δὲ τοῦ Αὐγούστου ἐπίτροπος τῆς Γαλατίας κατέστη. οὗτος οὖν πλεονεξίᾳ μὲν βαρβαρικῇ ἀξιώσει δὲ Ῥωμαϊκῇ χρώμενος, πᾶν μὲν τὸ κρεῖττόν ποτε αὐτοῦ νομισθὲν καθῄρει, πᾶν δὲ τὸ ἐν τῷ παρόντι ἰσχυρὸν ἠφάνιζε, καὶ συχνὰ μὲν καὶ πρὸς τὰ ἀναγκαῖα τῆς προστεταγμένης οἱ διακονίας ἐξεπόριζε, συχνὰ δὲ καὶ ἑαυτῷ τοῖς τε οἰκείοις παρεξέλεγε. καὶ ἐς τοσοῦτόν γε κακοτροπίας ἐχώρησεν ὥστε, ἐπειδή τινες ἐσφοραὶ κατὰ μῆνα παρ´ αὐτοῖς ἐγίγνοντο, τεσσαρεσκαίδεκα αὐτοὺς ποιῆσαι, λέγων τὸν μῆνα τοῦτον τὸν Δεκέμβριον καλούμενον δέκατον ὄντως εἶναι, καὶ δεῖν διὰ τοῦτο αὐτοὺς καὶ τοὺς δύο τοὺς ὑστάτους, ὧν τὸν μὲν ἑνδέκατον τὸν δὲ δωδέκατον ὠνόμαζε, νομίζειν, καὶ τὰ χρήματα τὰ ἐπιβάλλοντα αὐτοῖς ἐσφέρειν. διὰ μὲν οὖν ταῦτα τὰ σοφίσματα ἐκινδύνευσεν· οἱ γὰρ Γαλάται τοῦ Αὐγούστου λαβόμενοι δεινὰ ἐποίησαν, ὥστε καὶ ἐκεῖνον τὰ μὲν συνάχθεσθαί σφισι τὰ δὲ καὶ παραιτεῖσθαι· ἀγνοεῖν τέ τινα ἔλεγε, καὶ προσεποιεῖτο ἕτερα μὴ πιστεύειν, καὶ ἔστιν καὶ συνέκρυπτεν, αἰσχυνόμενος ὅτι τοιούτῳ ἐπιτρόπῳ ἐκέχρητο· ἄλλο δὲ τοιόνδε τι τεχνασάμενος καὶ πάνυ πάντων αὐτῶν κατεγέλασεν. ἐπειδὴ γὰρ χαλεπῶς οἱ τὸν Αὔγουστον ἔχοντα ᾔσθετο καὶ κολασθήσεσθαι ἔμελλεν, ἔς τε τὴν οἰκίαν αὐτὸν ἐσήγαγε, καὶ πολλοὺς μὲν καὶ ἀργυρίου καὶ χρυσίου θησαυροὺς πολλὰ δὲ καὶ τἆλλα σωρηδὸν συννενημένα αὐτῷ δείξας "ἐξεπίτηδες" ἔφη "ταῦτα, δέσποτα, καὶ ὑπὲρ σοῦ καὶ ὑπὲρ τῶν ἄλλων Ῥωμαίων ἤθροισα, ἵνα μὴ τοσούτων χρημάτων ἐγκρατεῖς οἱ ἐπιχώριοι ὄντες ἀποστῶσιν. ἀμέλει καὶ ἐτήρησά σοι πάντα αὐτὰ καὶ δίδωμι." καὶ μὲν οὕτως, ὡς καὶ ὑπὲρ τοῦ Αὐγούστου τὴν τῶν βαρβάρων ἰσχὺν ἐκνενευρικώς, ἐσώθη, [54,21] Auguste, pour ces motifs, n'eut donc pas besoin de recourir aux armes; néanmoins il passa cette année et la suivante, où furent consuls M. Libon et Calpurnius Pison, à mettre ordre aux affaires de la Gaule. Ce pays, en effet, avait eu beaucoup à souffrir des Celtes et aussi d'un certain Licinius. Or ce malheur avait, selon moi, été surtout annoncé par une baleine : large de vingt pieds, et trois fois aussi long, semblable à une femme à l'exception de la tête, ce cétacé était venu de l'Océan s'échouer sur leurs côtes. Quant à Licinius, c'était un ancien Gaulois ; fait prisonnier par les Romains et devenu esclave de César, il fut affranchi par lui et nommé par Auguste procurateur de la Gaule. Unissant l'avarice d'un barbare aux prétentions d'un Romain, Licinius abattit tout ce qui autrefois avait paru supérieur à lui, et opprima tout ce qui dans le moment avait quelque puissance ; il leva de fortes sommes pour satisfaire aux exigences des fonctions dont il était chargé, il en ramassa également de fortes tant pour son compte personnel que pour les siens. Sa méchanceté alla au point que, les Gaulois payant certains tributs mensuels, il établit quatorze mois dans l'année, soutenant que Décembre, le dernier, n'en était véritablement que le dixième, et qu'il fallait, par conséquent, en compter deux encore, nommés l'un Undécembre, l'autre Duodécembre, et payer les sommes afférentes. Cette habileté faillit coûter cher à Licinius : les Gaulois, ayant saisi Auguste de l'affaire, lui adressèrent des plaintes telles que, sur certains points, il partagea leur irritation, chercha, sur d'autres, à excuser Licinius; prétendit ignorer certains faits, feignit de ne pas croire quelques autres, et en dissimula plusieurs, honteux d'avoir employé un tel procurateur. Mais Licinius, par un nouvel artifice, les joua tous de la façon la plus complète. Quand il s'aperçut qu'Auguste était irrité, et qu'il se vit sur le point d'être puni, il mena le prince dans sa maison, et, lui montrant ses nombreux trésors remplis d'or et d'argent, quantité d'autres objets précieux entassés en monceaux : « Maître, c'est à dessein, lui dit-il, c'est dans ton intérêt et dans celui des Romains que j'ai rassemblé tout cela, de peur que les indigènes, à la tête de tant de richesses, ne fassent défection. Aussi je les ai toutes conservées pour toi et je te les donne. » Ce fut ainsi que Licinius, sous prétexte qu'il avait, dans l'intérêt d'Auguste, énervé la puissance des barbares, se sauva du danger.


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Dernière mise à jour : 29/09/2006