HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LIII

ἐν



Texte grec :

[53,10] καίτοι καὶ καθ´ ἕκαστον τῶν μειζόνων οὐκ ἂν ὀκνήσαιμι ὑμῖν ἐν κεφαλαίοις ὅσα χρὴ πράττειν ὑποθέσθαι. τίνα δὲ ταῦτά ἐστι; πρῶτον μὲν τοὺς κειμένους νόμους ἰσχυρῶς φυλάττετε, καὶ μηδένα αὐτῶν μεταβάλητε· τὰ γὰρ ἐν ταὐτῷ μένοντα, κἂν χείρω ᾖ, συμφορώτερα τῶν ἀεὶ καινοτομουμένων, κἂν βελτίω εἶναι δοκῇ, ἐστίν. ἔπειτα δέ, ὅσα προστάττουσιν ὑμῖν οὗτοι ποιεῖν καὶ ὅσων ἀπαγορεύουσιν ἀπέχεσθαι, μὴ τῷ λόγῳ μόνον ἀλλὰ καὶ τῷ ἔργῳ, μηδ´ ἐν τῷ κοινῷ μόνον ἀλλὰ καὶ ἰδίᾳ ἀκριβῶς παρατηρεῖσθε, ὅπως μὴ τιμωρίας ἀλλὰ τιμῶν τυγχάνητε. τάς τε ἀρχὰς καὶ τὰς εἰρηνικὰς καὶ τὰς πολεμικὰς τοῖς ἀεὶ ἀρίστοις τε καὶ ἐμφρονεστάτοις ἐπιτρέπετε, μήτε φθονοῦντές τισι, μήθ´ ὑπὲρ τοῦ τὸν δεῖνα ἢ τὸν δεῖνα πλεονεκτῆσαί τι, ἀλλ´ ὑπὲρ τοῦ τὴν πόλιν καὶ σώζεσθαι καὶ εὐπραγεῖν φιλοτιμούμενοι. καὶ τοὺς μὲν τοιούτους τιμᾶτε, τοὺς δ´ ἄλλως πως πολιτευομένους κολάζετε. καὶ τὰ μὲν ἴδια κοινὰ τῇ πόλει παρέχετε, τῶν δὲ δημοσίων ὡς ἀλλοτρίων ἀπέχεσθε. καὶ τὰ μὲν ὑπάρχονθ´ ὑμῖν ἀκριβῶς φυλάττετε, τῶν δὲ μὴ προσηκόντων μηδαμῶς ἐφίεσθε. καὶ τοὺς μὲν συμμάχους καὶ τοὺς ὑπηκόους μήθ´ ὑβρίζετε μήτε ἐκχρηματίζεσθε, τοὺς δὲ πολεμίους μήτ´ ἀδικεῖτε μήτε φοβεῖσθε. τὰ μὲν ὅπλα ἐν ταῖς χερσὶν ἀεὶ ἔχετε, μὴ μέντοι μήτε κατ´ ἀλλήλων μήτε κατὰ τῶν εἰρηνούντων αὐτοῖς χρῆσθε. τούς τε στρατιώτας τρέφετε μὲν ἀρκούντως, ὥστε μηδενὸς τῶν ἀλλοτρίων δι´ ἀπορίαν ἐπιθυμῆσαι, συνέχετε δὲ καὶ σωφρονίζετε, ὥστε μηδὲν κακὸν διὰ θρασύτητα δρᾶσαι. ἀλλὰ τί δεῖ μακρολογεῖν, πάνθ´ ἃ προσήκει ποιεῖν ὑμᾶς ἐπεξιόντα; καὶ γὰρ τὰ λοιπὰ ῥᾳδίως ἂν ἐκ τούτων ὡς χρὴ πράττεσθαι συνίδοιτε. ἓν οὖν ἔτι τοῦτο εἰπὼν παύσομαι, ὅτι ἂν μὲν οὕτω πολιτεύσησθε, αὐτοί τε εὐδαιμονήσετε καὶ ἐμοὶ χαριεῖσθε, ὅστις ὑμᾶς στασιάζοντας κακῶς λαβὼν τοιούτους ἀπέδειξα, ἂν δ´ ἀδυνατήσητε καὶ ὁτιοῦν αὐτῶν πρᾶξαι, ἐμὲ μὲν μετανοῆσαι ποιήσετε, τὴν δὲ δὴ πόλιν ἔς τε πολέμους πολλοὺς καὶ ἐς κινδύνους μεγάλους αὖθις ἐμβαλεῖτε."

Traduction française :

[53,10] « Je n'hésiterai pas néanmoins à vous suggérer sommairement, sur chacun des points principaux, les mesures qu'il faut adopter. Quelles sont donc ces mesures ? D'abord, maintenez fortement les lois établies et n'en changez aucune ; car persister dans la même voie, lors même qu'elle serait moins bonne, est plus avantageux que d'innover sans cesse, même avec apparence d'amélioration. Ensuite, toutes leurs prescriptions et toutes leurs défenses, observez-les, non pas seulement dans vos paroles, mais aussi dans vos actions; non pas seulement en public, mais aussi en particulier, si vous ne voulez pas être punis, mais récompensés. Confiez le gouvernement des provinces, tant celles qui sont pacifiées que celles où règne encore la guerre, aux hommes les plus vertueux et les plus capables, sans porter envie à aucun d'eux, mais en rivalisant de zèle, non pour faire prévaloir celui-ci sur celui-là, mais pour procurer à l'Etat le salut et la prospérité. Récompensez les citoyens qui se conduisent ainsi, punissez ceux qui se conduisent autrement. Faites que vos intérêts privés soient les intérêts communs de l'Etat, abstenez-vous des biens publics comme de biens étrangers. Conservez soigneusement votre fortune et ne désirez pas celle qui ne vous appartient point ; n'outragez et ne pillez ni les peuples alliés ni les peuples soumis, n'attaquez pas les ennemis et ne les redoutez pas. Ayez toujours les armes en main, mais non pour vous en servir les uns contre les autres, ni contre ceux qui sont en paix. Entretenez suffisamment les soldats, pour que le besoin ne leur fasse pas convoiter rien de ce qui est à autrui; mais, en même temps, contenez-les et disciplinez-les de façon que leur licence ne cause aucun mal. Mais à quoi bon m'étendre en longs discours pour vous exposer tout ce qu'il convient de faire, quand vous pouvez comprendre aisément, d'après ces paroles, le reste des mesures que vous devez adopter? Encore un mot, et je finis : si vous gouvernez de la sorte, vous serez heureux et vous me comblerez de joie, moi qui, vous ayant trouvés en proie à des séditions funestes, vous ai amenés à l'état actuel; mais, si vous êtes incapables d'exécuter rien de tout cela, vous me ferez repentir et vous précipiterez de nouveau l'État dans des guerres nombreuses et dans de grands périls. »





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Dernière mise à jour : 28/09/2006