Texte grec :
[53,3] "ἄπιστα μὲν εὖ οἶδ´ ὅτι δόξω τισὶν ὑμῶν, ὦ πατέρες, προῃρῆσθαι·
ἃ γὰρ αὐτὸς ἕκαστος τῶν ἀκουόντων οὐκ ἂν ἐθελήσειε ποιῆσαι,
ταῦτ´ οὐδὲ ἑτέρου λέγοντος πιστεύειν βούλεται, καὶ μάλισθ´
ὅτι πᾶς παντὶ τῷ ὑπερέχοντι φθονῶν ἑτοιμότερον ἀπιστεῖ τοῖς ὑπὲρ
ἑαυτὸν λεγομένοις. καὶ προσέτι καὶ γιγνώσκω τοῦθ´, ὅτι οἱ τὰ μὴ
πιστὰ δοκοῦντα εἶναι λέγοντες οὐχ ὅσον οὐ πείθουσί τινας, ἀλλὰ
καὶ κόβαλοι δοκοῦσιν εἶναι. οὐ μὴν ἀλλ´ εἰ μέν τι τοιοῦτον ἐπηγγελλόμην
ὃ μὴ παραχρῆμα ποιήσειν ἔμελλον, σφόδρα ἂν ἀπώκνησα
αὐτὸ ἐκφῆναι, μὴ καὶ αἰτίαν τινὰ μοχθηρὰν ἀντὶ χάριτος λάβω·
νῦν δ´ ὁπότε εὐθὺς καὶ τήμερον ἐπακολουθήσει τὸ ἔργον αὐτῷ,
πάνυ θαρσούντως ἔχω μὴ μόνον μηδεμίαν αἰσχύνην ψευδολογίας
ὀφλήσειν, ἀλλὰ καὶ πάντας ἀνθρώπους εὐδοξίᾳ νικήσειν.
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Traduction française :
[53,3] « Mon projet, Pères Conscrits, paraîtra, je le sais,
incroyable à quelques-uns d'entre vous. Ce qu'aucun
de vous qui m'écoutez ne voudrait faire lui-même, il
refuse de le croire de la bouche d'un autre, d'autant
plus que tout homme, par une jalousie naturelle envers
tout ce qui est au-dessus de lui, est plus porté à se méfier
d'un langage qui dépasse ces limites. De plus, je n'ignore
pas que ceux dont les paroles ne semblent pas croyables,
loin de persuader, passent, au contraire, pour des
fourbes. Si donc je venais faire une promesse que je ne
dusse pas exécuter sur-le-champ, je craindrais vivement
d'exposer ma résolution, de peur de recueillir
votre haine au lieu de votre faveur; mais, comme elle
sera immédiatement et aujourd'hui même suivie de
l'exécution, j'ai pleine confiance, non seulement de ne
pas encourir la honte d'un mensonge, mais même de
surpasser tous les hommes en bonne renommée. »
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