HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LII

παραχρῆμα



Texte grec :

[52,37] τῇ μὲν οὖν γνώμῃ καὶ τῷ μηδενὸς πλείονος τῶν ὑπαρχόντων ἐπιθυμεῖν εἰρηνικώτατον εἶναί σε χρή, ταῖς δὲ παρασκευαῖς πολεμικώτατον, ὅπως μάλιστα μὲν μήτε ἐθελήσῃ μήτε ἐπιχειρήσῃ τις ἀδικῆσαί σε, εἰ δὲ μή, ῥᾳδίως καὶ παραχρῆμα κολασθῇ. καὶ ἐπειδή γε ἀναγκαῖόν ἐστι καὶ διὰ ταῦτα καὶ διὰ τἆλλα καὶ ὠτακουστεῖν τινας καὶ διοπτεύειν πάντα τὰ τῇ ἡγεμονίᾳ σου προσήκοντα, ἵνα μηδὲν τῶν φυλακῆς τινος καὶ ἐπανορθώσεως δεομένων ἀγνοῇς, μέμνησο ὅτι οὐ χρὴ πᾶσιν ἁπλῶς τοῖς λεγομένοις ὑπ´ αὐτῶν πιστεύειν, ἀλλ´ ἀκριβῶς αὐτὰ διασκοπεῖν. συχνοὶ γάρ, οἱ μὲν μισοῦντές τινας, οἱ δ´ ἐπιθυμοῦντες ὧν ἔχουσιν, ἄλλοι χαριζόμενοί τισιν, ἄλλοι χρήματα αἰτήσαντές τινας καὶ μὴ λαβόντες, ἐπηρεάζουσιν αὐτοὺς ὡς νεωτερίζοντας ἢ καὶ ἄλλο τι ἀνεπιτήδειον κατὰ τοῦ αὐταρχοῦντος ἢ φρονοῦντας ἢ λέγοντας. οὔκουν εὐθὺς οὐδὲ ῥᾳδίως προσέχειν αὐτοῖς δεῖ, ἀλλὰ καὶ πάνυ πάντα διελέγχειν· βραδύνας μὲν γὰρ ἐν τῷ πιστεῦσαί τινα οὐδὲν μέγα ἀδικηθήσῃ, σπεύσας δὲ τάχ´ ἄν τι καὶ ἐξαμάρτοις, ὃ μὴ δυνηθήσῃ ἀνακέσασθαι. τιμᾶν μὲν οὖν σε τοὺς ἀγαθοὺς καὶ τῶν ἀπελευθέρων καὶ τῶν ἄλλων τῶν συνόντων σοι καὶ δεῖ καὶ ἀναγκαῖόν ἐστι· καὶ γὰρ κόσμον καὶ ἀσφάλειάν σοι μεγάλην τοῦτο οἴσει. μὴ μέντοι καὶ ὑπέρογκόν τι ἰσχυέτωσαν, ἀλλὰ ἀκριβῶς πάντες σωφρονείτωσαν, ὥστε σε μηδὲν ὑπ´ αὐτῶν διαβληθῆναι· πάντα γὰρ ὅσα ἂν ἢ καλῶς ἢ κακῶς πράξωσι, σοὶ προστεθήσεται, καὶ τοιοῦτος αὐτὸς ὑφ´ ἁπάντων νομισθήσῃ ὁποῖα ἂν ἐκείνοις ποιεῖν ἐπιτρέπῃς. τοὺς μὲν δὴ οὖν δυνατοὺς μὴ πλεονεκτεῖν τινα μηδὲ αὖ συκοφαντεῖσθαι ἔα· μηδὲ ἔστω τινὶ αὐτῶν αὐτὸ τοῦτο ἔγκλημα, ὅτι δύναται, κἂν μηδὲν ἁμαρτάνῃ. τοῖς δὲ δὴ πολλοῖς ἄμυνε μὲν ἰσχυρῶς ἀδικουμένοις, μὴ πρόσεχε δὲ ῥᾳδίως αἰτιωμένοις, ἀλλ´ αὐτὰ τὰ ἔργα καθ´ ἑαυτὰ ἐξέταζε, μήτε ἐς τὸ προέχον πᾶν ὑποπτεύων μήτε τῷ καταδεεστέρῳ παντὶ πιστεύων. καὶ τοὺς μὲν ἐργαζομένους χρήσιμόν τέ τι τεχνωμένους τίμα, τοὺς δ´ ἀργοῦντας ἢ καὶ φλαῦρόν τι πραγματευομένους μίσει, ἵνα τῶν μὲν διὰ τὰς ὠφελίας ὀριγνώμενοι, τῶν δὲ διὰ τὰς ζημίας ἀπεχόμενοι, πρός τε τὰ οἰκεῖα ἀμείνους καὶ πρὸς τὰ κοινὰ συμφορώτεροί σοι γίγνωνται. καλὸν μὲν οὖν ἐστι καὶ τὸ τὰ τῶν ἰδιωτῶν ἀμφισβητήματα ὡς ἐλάχιστα ποιοῦντα τὰς διαλύσεις αὐτῶν ὡς τάχιστα καθιστάναι, κάλλιστον δὲ τὸ τὰς τῶν δήμων ὁρμὰς κολούειν, κἂν ἐπευχόμενοί τινα τῇ τε ἀρχῇ καὶ τῇ σωτηρίᾳ τῇ τε τύχῃ σου ἐκβιάζεσθαί τινας ἢ πρᾶξαί τι ἢ ἀναλῶσαι παρὰ δύναμιν ἐπιχειρῶσι, μὴ ἐπιτρέπειν, τάς τε ἔχθρας αὐτῶν καὶ τὰς φιλοτιμίας τὰς πρὸς ἀλλήλους παντάπασιν ἐκκόπτειν, καὶ μήτε ἐπωνυμίας τινὰς κενὰς μήτ´ ἄλλο τι ἐξ οὗ διενεχθήσονταί τισιν ἐφιέναι σφίσι ποιεῖσθαι. ῥᾳδίως δέ σοι πάντες καὶ ἐς ταῦτα καὶ ἐς τὰ ἄλλα καὶ ἰδίᾳ καὶ κοινῇ πειθαρχήσουσιν, ἂν μηδὲν παρὰ ταῦτα μηδέποτε συγχωρήσῃς τινί· ἡ γὰρ ἀνωμαλία καὶ τὰ καλῶς πεπηγότα διαλύει. καὶ διὰ τοῦτ´ οὐδ´ αἰτεῖν τι ἀρχήν, ὅ γε μὴ δώσεις, ἐπιτρέπειν σφίσιν ὀφείλεις, ἀλλὰ καὶ αὐτὸ τοῦτο πρῶτον ἰσχυρῶς φυλάττειν σφᾶς ἀναγκάζειν, τὸ μηδὲν ἀξιοῦν τῶν κεκωλυμένων.

Traduction française :

[52,37] « Il te faut être pacifique par la ferme résolution de ne rien ambitionner en plus de ce que tu possèdes, tout en étant toujours armé pour faire la guerre, afin d'abord d'écarter toute volonté, toute tentative de te nuire, ou, en cas contraire, de pouvoir la réprimer sans peine sur-le-champ. Comme pour ces motifs, entre autres, il est nécessaire que tu aies des gens qui entendent de leurs oreilles et inspectent tout ce qui touche à ton empire, afin de ne rien ignorer de ce qui demande protection ou redressement, souviens-toi qu'il te faut non pas ajouter foi purement et simplement à leurs rapports, mais les examiner avec soin. Beaucoup, en effet, ceux-ci par haine, ceux-là par convoitise, d'autres pour être agréables à quelques-uns, d'autres encore pour avoir demandé de l'argent et n'en avoir pas reçu, accusent des citoyens de révolte, de desseins, de discours ou de tout autre acte inconvenant à l'égard du souverain. Il ne faut donc pas leur prêter une attention immédiate et facile, mais approfondir en tous sens tous leurs rapports; en tardant à croire, tu n'éprouveras pas de préjudice grave, tandis que tu peux, par la précipitation, quelquefois commettre une faute irrémédiable. C'est un devoir, c'est une nécessité pour toi que d'élever en honneur les gens de bien parmi les affranchis et parmi les autres personnes qui t'entourent : cela sied au pouvoir et en augmente la sûreté. Garde cependant qu'ils aient une puissance excessive; que toujours ils soient maintenus dans une sage réserve, de manière que tu ne reçoives aucun reproche du public; car tout ce qu'ils feront de bien ou de mal te sera attribué, et tu seras jugé par tous, suivant les actions que tu leur auras permisd'accomplir. Ne laisse les puissants opprimer personne, ni être eux-mêmes en butte aux dénonciations ; qu'aucun d'eux ne soit exposé aux accusations, par le seul motif qu'il a de la puissance, s'il n'a commis aucune faute. Fais tous tes efforts pour venir en aide aux gens d'une condition inférieure, toutes les fois qu'ils seront victimes de l'injustice, sans cependant prêter au hasard ton attention à leurs plaintes ; examine les actes en eux-mêmes, sans prévention contre la puissance, comme sans complaisance aveugle pour la faiblesse. Que ceux qui travaillent et s'appliquent à quelque profession utile reçoivent de toi des honneurs; mais que ceux qui se livrent à la paresse ou à quelque occupation vile ne trouvent en toi que de la haine, afin que, les avantages faisant rechercher les unes et le dommage éviter l'autre, ils deviennent plus soigneux pour leurs intérêts domestiques, et te soient plus utiles pour le gouvernement de l'État. S'il est beau de rendre le plus courtes possible les contestations entre les particuliers, en les réconciliant au plus vite, il est bien beau aussi de contenir l'ardeur des peuples, de ne pas permettre que, même dans leurs voeux pour ta souveraineté, pour ton salut et pour ta fortune, ils essayent de faire violence à quelqu'un pour l'engager à des actes ou à des dépenses au-dessus de ses moyens; de couper court à leurs inimitiés et à leurs rivalités, de ne point souffrir qu'ils s'arrogent des surnoms vides de sens, ou n'importe quel titre qui puissse être un sujet de dissensions. Tous t'obéiront aisément en cela et dans les autres choses, particulières et publiques, si tu n'accordes jamais à personne aucune permission contraire : l'inégalité ruine l'édifice le mieux établi. Aussi ne dois-tu pas même permettre qu'on te demande une autorisation que tu ne donneras pas ; fais tous tes efforts pour les contraindre à se garder de rien désirer de ce qui est défendu. Voilà ce que j'ai à te dire sur ce sujet.





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Dernière mise à jour : 28/09/2006