HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LII



Texte grec :

[52,22] ὧδε γὰρ συμβουλεύω σοι διατάξαι. τήν τε Ἰταλίαν πᾶσαν τὴν ὑπὲρ πεντήκοντα καὶ ἑπτακοσίους ἀπὸ τῆς πόλεως σταδίους οὖσαν, καὶ τἆλλα πάντα τά τε ἐν ταῖς νήσοις καὶ τὰ ἐν ταῖς ἠπείροις ὁμολογοῦντα ἡμῖν, κατάνειμον ἑκασταχόθι κατά τε γένη καὶ ἔθνη, τάς τε πόλεις ἁπάσας, ὅσας γε καὶ αὔταρκές ἐστιν ὑφ´ ἑνὸς ἀνδρὸς αὐτοτελοῦς ἄρχεσθαι· κἀνταῦθα στρατιώτας ἐγκατάστησον, καὶ ἄρχοντας καθ´ ἑκάστους ἕνα μὲν ἐκ τῶν ὑπατευκότων ἐπὶ πᾶσι πέμπε, δύο δὲ ἐκ τῶν ἐστρατηγηκότων, τὸν μὲν ἄρτι ἐκ τῆς πόλεως ἐξιόντα, καὶ αὐτῷ τά τε ἰδιωτικὰ πράγματα καὶ ἡ τῶν ἐπιτηδείων παρασκευὴ προσκείσθω, τὸν δὲ ἐκ τῶν τοῦτο πεποιηκότων, ὃς τά τε κοινὰ τῶν πόλεων διοικήσει καὶ τῶν στρατιωτῶν ἄρξει, πλὴν ὅσα ἀτιμίας ἢ θανάτου ἔχεται. ταῦτα γὰρ ἐς μόνον τὸν ὑπατευκότα ἄρχοντα ἀνηκέτω, πλὴν περί τε τῶν ἑκατοντάρχων τῶν ἐν τοῖς καταλόγοις ὄντων καὶ περὶ τῶν ἰδιωτῶν τῶν παρ´ ἑκάστοις πρώτων· τούτους γὰρ δὴ ἑκατέρους μηδενὶ ἄλλῳ κολάζειν ἐπιτρέψῃς, ἵνα μὴ οὕτω τινὰ αὐτῶν φοβῶνται ὥστε ποτὲ καὶ κατὰ σοῦ τι πρᾶξαι. ὃ δ´ εἶπον, ὅτι τὸν ἕτερον τῶν ἐστρατηγηκότων ἐπὶ τοῖς στρατιώταις ἐπιτετάχθαι δεῖ, τοιοῦτόν ἐστιν. ἂν μὲν ὀλίγοι τινὲς ἐν ξενικοῖς τείχεσιν ἢ καὶ ἐν ἑνὶ πολιτικῷ στρατεύωνται, καλῶς ἔχει τοῦτο γίγνεσθαι· ἂν δὲ δύο πολιτικὰ στρατεύματα ἐν ταὐτῷ ἔθνει χειμάζῃ (πλείω γὰρ τούτων οὐκ ἂν συμβουλεύσαιμί σοι τῷ αὐτῷ ἄρχοντι ἐπιτρέψαι), δεήσει που τοὺς δύο τοὺς ἐστρατηγηκότας καὶ ἐκείνων, ἰδίᾳ ἑκατέρου, καὶ τῶν ἄλλων τῶν τε πολιτικῶν καὶ τῶν ἰδιωτικῶν ὁμοίως προΐστασθαι. ὁ δ´ οὖν ὑπατευκὼς ταῦτά τε - - - καὶ προσέτι καὶ τὰς δίκας τάς τε ἐκκλήτους καὶ τὰς ἀναπομπίμους τὰς ἀπὸ τῶν στρατηγῶν αὐτῷ φοιτώσας κρινέτω. καὶ μὴ θαυμάσῃς εἰ καὶ τὴν Ἰταλίαν τοιαῦτα μέρη νεῖμαί σοι παραινῶ· πολλή τε γὰρ καὶ πολυάνθρωπος οὖσα ἀδύνατός ἐστιν ὑπὸ τῶν ἐν τῷ ἄστει ἀρχόντων καλῶς διοικεῖσθαι. δεῖ γὰρ τοῖς τε δήμοις τὸν ἄρχοντα ἀεὶ παρεῖναι καὶ τοῖς ἄρχουσι τὰ δυνατὰ προστάσσεσθαι.

Traduction française :

[52,22] « Voici l'ordre que je te conseille d'établir. Que l'Italie entière, dans la partie située à plus de sept cent cinquante stades, et tout le reste du territoire qui, dans les îles et dans les continents, obéit à nos lois, soient partout divisés en peuples et en nations, de même que toutes les villes qu'un seul homme peut suffire à gouverner par lui-même; que des soldats y soient placés en garnison; que des chefs distincts leur soient envoyés : un consulaire, ayant autorité sur tous, et deux citoyens ayant exercé la préture ; l'un au sortir de ses fonctions dans Rome, dans les attributions duquel seront les affaires privées et le soin des approvisionnements; l'autre, tiré de ceux qui ont rempli cette fonction, aura l'administration des affaires publiques des villes et le commandement des soldats, excepté quand il s'agira de noter d'infamie et de condamner à mort. Que ces condamnations soient réservées au commandant consulaire seul, excepté pour les centurions des légions, et pour les primipilaires parmi les simples soldats ; pour les uns comme pour les autres, ne délègue à personne le droit de punition, de peur qu'en pareil cas, la crainte n'en pousse parfois quelques-uns à entreprendre aussi contre toi. J'ai dit qu'il fallait ne mettre qu'un ancien préteur à la tête des soldats, voici pourquoi. S'il n'y a qu'un petit nombre de soldats dans un corps d'étrangers ou dans une même légion, la chose est bien; mais si deux légions prennent leurs quartiers d'hiver dans la même province (je ne te conseillerais pas d'en confier un plus grand nombre à un même chef), il faudra que ces deux anciens préteurs, indépendants l'un de l'autre, s'occupent, sur le pied de l'égalité, des affaires qui concernent et ces légions et les villes et les particuliers. C'est, donc au consulaire à juger ces causes, et, aussi, celles qui seront soumises à son arbitrage ou qui lui viendront par voie d'appel de la juridiction prétorienne. Ne sois pas surpris si je te conseille de diviser l'Italie en tant de parties : son étendue et sa population rendent impossible aux magistrats qui sont dans Rome de la bien administrer. Il faut que le magistrat réside continuellement chez les peuples, et n'enjoigne à ceux qui sont sous son autorité que les choses possibles. »





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Dernière mise à jour : 28/09/2006