HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LII

πλούτους



Texte grec :

[52,2] "μὴ θαυμάσῃς, ὦ Καῖσαρ, εἰ μέλλω σε ἀποτρέπειν ἀπὸ τῆς μοναρχίας, καίπερ πολλὰ καὶ ἀγαθὰ ἀπολαύσας ἂν ἀπ´ αὐτῆς σοῦ γε αὐτὴν ἔχοντος. εἰ μὲν γὰρ καὶ σοὶ ὠφέλιμος γενήσεσθαι ἔμελλε, καὶ πάνυ ἂν αὐτὴν ἐσπούδασα· ἐπειδὴ δ´ οὐδὲν ὅμοιον τοῖς τε αὐταρχοῦσι καὶ τοῖς φίλοις σφῶν παρέχεται, ἀλλ´ οἱ μὲν καὶ ἀνεπιφθόνως καὶ ἀκινδύνως πάνθ´ ὅσα ἐθέλουσι καρποῦνται, τοῖς δὲ καὶ φθόνοι καὶ κίνδυνοι συμβαίνουσιν, οὐ τὸ ἐμαυτοῦ ἴδιον, ὥσπερ οὐδὲ ἐν τοῖς ἄλλοις, ἀλλὰ τὸ σὸν τό τε κοινὸν προϊδέσθαι ἐδικαίωσα. σκεψώμεθα δὲ καθ´ ἡσυχίαν πάντα τὰ προσόντα αὐτῇ, καὶ ὅπῃ ποτ´ ἂν ὁ λογισμὸς ἡμᾶς ἀγάγῃ τραπώμεθα· οὐ γάρ που καὶ ἐξ ἅπαντος τρόπου φήσει τις δεῖν ἡμᾶς ἑλέσθαι αὐτήν, κἂν μὴ λυσιτελοῦσα ᾖ. εἰ δὲ μή, δόξομεν ἤτοι τῆς τε εὐπραγίας ἡττῆσθαι καὶ ὑπὸ τῶν κατωρθωμένων ἐκπεφρονηκέναι, ἢ καὶ πάλαι αὐτῆς ἐφιέμενοι τόν τε πατέρα καὶ τὴν ἐς αὐτὸν εὐσέβειαν ἐσκῆφθαι καὶ τὸν δῆμον τήν τε γερουσίαν προβεβλῆσθαι, οὐχ ἵνα αὐτοὺς τῶν ἐπιβουλευσάντων σφίσιν ἀπαλλάξωμεν, ἀλλ´ ἵνα ἑαυτοῖς δουλωσώμεθα. ἑκάτερον δὲ ὑπαίτιον. τίς μὲν γὰρ οὐκ ἂν ἀγανακτήσειεν ἄλλα μὲν ὁρῶν ἡμᾶς εἰρηκότας, ἄλλα δὲ αἰσθανόμενος πεφρονηκότας; πῶς δ´ οὐκ ἂν μᾶλλον νῦν μισήσειεν ἡμᾶς ἢ εἰ κατ´ ἀρχὰς εὐθὺς τήν τε ἐπιθυμίαν ἀπεγυμνώσαμεν καὶ ἐπὶ τὴν μοναρχίαν ἄντικρυς ὡρμήσαμεν; τὸ μὲν γὰρ βίαιόν τι τολμᾶν προσήκειν πως τῇ τῶν ἀνθρώπων φύσει, κἂν πλεονεκτικὸν εἶναι δοκῇ, πεπίστευται· πᾶς γὰρ ὁ προφέρων ἔν τινι πλέον ἀξιοῖ τοῦ καταδεεστέρου ἔχειν, καὶ κατορθώσας τέ τι ἐς τὴν τῆς ψυχῆς ἰσχὺν ἀναφέρεται, καὶ διαμαρτών τινος τῇ τοῦ δαιμονίου φορᾷ προστίθεται. ὁ δὲ ἐξ ἐπιβουλῆς καὶ κακουργίας τοιοῦτό τι ποιῶν πρῶτον μὲν δολερὸς καὶ σκολιὸς καὶ κακοήθης καὶ κακότροπος εἶναι νομίζεται, ἅπερ εὖ οἶδ´ ὅτι περὶ σοῦ οὐδένα ἂν ὑπομείνειας εἰπεῖν ἢ φρονῆσαι, οὐδ´ εἰ πάσης ἐκ τούτου τῆς οἰκουμένης ἄρξειας· ἔπειτα δὲ καὶ κατορθώσας ἄδικον τὴν πλεονεξίαν πεποιῆσθαι καὶ σφαλεὶς δικαίαν τὴν κακοπραγίαν εἰληφέναι δοκεῖ.

Traduction française :

[52,2] « Ne sois pas surpris, César, que j'entreprenne de te détourner de la monarchie, malgré les nombreux avantages dont je pourrais jouir si tu la possédais. Utile pour toi, elle serait l'objet de tous mes voeux; mais, comme elle n'offre rien de pareil, ni à ceux qui ont l'autorité absolue, ni à leurs amis; que les uns, sans exciter l'envie, sans courir de dangers, recueillent tous les biens qu'ils veulent, tandis que les autres sont en butte à l'envie et aux dangers; ici, pas plus que dans les autres circonstances, je n'ai cru devoir songer à mon intérêt particulier, mais au tien et à celui de l'État. Examinons avec calme tout ce qui est inhérent à la monarchie, et le parti auquel nous amènera le raisonnement, adoptons-le. Personne ne dira que nous devions, n'importe de quelle manière, nous en emparer, lors même qu'elle ne nous serait pas utile. Agir autrement donnerait lieu de croire ou que nous sommes au-dessous de nos succès, et que la réussite nous a dérangé l'esprit, ou bien que nous nous sommes, dans notre désir, depuis longtemps conçu, de ce pouvoir, servis de ton père et de notre piété envers lui comme d'un prétexte, et que nous avons mis en avant le peuple et le sénat, non pour les délivrer de ceux qui tramaient leur perte, mais pour nous les asservir. L'un et l'autre est coupable. Qui, en effet, ne serait indigné de nous voir dire une chose, et de s'apercevoir que nous en avons une autre dans la pensée ? Comment la haine pour nous ne serait-elle pas aujourd'hui plus grande que si, dès le principe, nous eussions immédiatement montré notre désir à nu et marché ouvertement à la monarchie ? Oser un acte de violence est en quelque sorte, suivant la croyance générale, le propre de la nature de l'homme, lors même qu'il semble être le résultat de l'ambition : quiconque l'emporte en quelque chose croit mériter d'avoir plus que son inférieur, et, s'il réussit, on l'attribue à la force de son âme ; s'il échoue, on le rejette sur l'inconstance de la divinité. Mais celui qui accomplit quelque acte de ce genre par surprise ou perfidie est d'abord regardé comme trompeur, astucieux, d'habitudes et de moeurs perverses (tu ne permettrais, je le sais bien, à personne de le dire ou de le penser de toi, lors même que tu devrais, à ce prix, commander à l'univers); ensuite, quand il réussit, il passe pour avoir recherché un injuste intérêt ; quand il échoue, pour avoir éprouvé un juste malheur.





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Dernière mise à jour : 28/09/2006