HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LI

οὐχ



Texte grec :

[51,10] ὁ δ´ οὖν Ἀντώνιος ἐκ τοῦ Παραιτονίου πρὸς τὴν περὶ τοῦ Πελουσίου πύστιν ἐπανελθὼν προαπήντησε πρὸ τῆς Ἀλεξανδρείας τῷ Καίσαρι, καὶ αὐτὸν κεκμηκότα ἐκ τῆς πορείας ὑπολαβὼν τοῖς ἱππεῦσιν ἐνίκησεν. ἀναθαρσήσας τε ἔκ τε τούτου καὶ ὅτι βιβλία ἐς τὸ στρατόπεδον αὐτοῦ τοξεύμασιν ἐσέπεμψε πεντακοσίας σφίσι καὶ χιλίας δραχμὰς ὑπισχνούμενος, συνέβαλε καὶ τῷ πεζῷ καὶ ἡττήθη· ὁ γὰρ Καῖσαρ αὐτὸς τὰ βιβλία ἐθελοντὴς τοῖς στρατιώταις ἀνέγνω, τόν τε Ἀντώνιον διαβάλλων καὶ ἐκείνους ἔς τε τὴν τῆς προδοσίας αἰσχύνην καὶ ἐς τὴν ὑπὲρ ἑαυτοῦ προθυμίαν ἀντικαθιστάς, ὥστε καὶ διὰ τοῦτο αὐτοὺς τῇ τε τῆς πείρας ἀγανακτήσει καὶ τῇ τοῦ μὴ ἐθελοκακεῖν δόξαι ἐνδείξει σπουδάσαι. καὶ ὁ μὲν ἐπειδὴ παρὰ δόξαν ἠλαττώθη, πρός τε τὸ ναυτικὸν ἀπέκλινε, καὶ παρεσκευάζετο ὡς καὶ ναυμαχήσων ἢ πάντως γε ἐς τὴν Ἰβηρίαν πλευσούμενος· ἰδοῦσα δὲ τοῦθ´ ἡ Κλεοπάτρα τάς τε ναῦς αὐτομολῆσαι ἐποίησε, καὶ αὐτὴ ἐς τὸ ἠρίον ἐξαίφνης ἐσεπήδησε, λόγῳ μὲν ὡς τὸν Καίσαρα φοβουμένη καὶ προδιαφθεῖραι τρόπον τινὰ ἑαυτὴν βουλομένη, ἔργῳ δὲ καὶ τὸν Ἀντώνιον ἐκεῖσε ἐσελθεῖν προκαλουμένη· ὑπετόπει μὲν γὰρ προδίδοσθαι, οὐ μέντοι καὶ ἐπίστευεν ὑπὸ τοῦ ἔρωτος, ἀλλὰ καὶ μᾶλλον ὡς εἰπεῖν ἐκείνην ἢ ἑαυτὸν ἠλέει. ὅπερ που ἡ Κλεοπάτρα ἀκριβῶς εἰδυῖα ἤλπισεν ὅτι, ἂν πύθηται αὐτὴν τετελευτηκυῖαν, οὐκ ἐπιβιώσεται ἀλλὰ παραχρῆμα ἀποθανεῖται. καὶ διὰ τοῦτο ἔς τε τὸ μνημεῖον σύν τε εὐνούχῳ τινὶ καὶ σὺν θεραπαίναις δύο ἐσέδραμε, καὶ ἐκεῖθεν ἀγγελίαν αὐτῷ ὡς καὶ ἀπολωλυῖα ἔπεμψε. καὶ ὃς ἀκούσας τοῦτο οὐκ ἐμέλλησεν, ἀλλ´ ἐπαποθανεῖν αὐτῇ ἐπεθύμησε. καὶ τὸ μὲν πρῶτον τῶν παρόντων τινὸς ἐδεήθη ἵνα αὐτὸν ἀποκτείνῃ· ἐπεὶ δὲ ἐκεῖνος σπασάμενος τὸ ξίφος ἑαυτὸν κατειργάσατο, ζηλῶσαί τε αὐτὸν ἠθέλησε καὶ ἑαυτὸν ἔτρωσεν, καὶ ἔπεσέ τε ἐπὶ στόμα καὶ δόξαν τοῖς παροῦσιν ὡς καὶ τεθνηκὼς παρέσχε. θορύβου τε ἐπὶ τούτῳ γενομένου ᾔσθετό τε ἡ Κλεοπάτρα καὶ ὑπερέκυψεν ὑπὲρ τοῦ μνημείου· αἱ μὲν γὰρ θύραι αὐτοῦ συγκλεισθεῖσαι ἅπαξ οὐκέτ´ ἀνοιχθῆναι ἐκ μηχανήματός τινος ἐδύναντο, τὰ δ´ ἄνω πρὸς τῇ ὀροφῇ οὐδέπω παντελῶς ἐξείργαστο. ἐντεῦθεν οὖν ὑπερκύψασαν αὐτὴν ἰδόντες τινὲς ἀνεβόησαν ὥστε καὶ τὸν Ἀντώνιον ἐσακοῦσαι· καὶ ὃς μαθὼν ὅτι περίεστιν, ἐξανέστη μὲν ὡς καὶ ζῆσαι δυνάμενος, προχυθέντος δ´ αὐτῷ πολλοῦ αἵματος ἀπέγνω τε τὴν σωτηρίαν, καὶ ἱκέτευσε τοὺς παρόντας ὅπως πρός τε τὸ μνῆμα αὐτὸν κομίσωσι καὶ διὰ τῶν σχοινίων τῶν πρὸς τὴν ἀνολκὴν τῶν λίθων κρεμαμένων ἀνιμήσωσι. καὶ ὁ μὲν ἐνταῦθα οὕτω καὶ ἐν τοῖς τῆς Κλεοπάτρας κόλποις ἐναπέθανεν,

Traduction française :

[51,10] Antoine, revenant de Paraetonium, à la nouvelle de la prise de Péluse, rencontra César devant Alexandrie, et, l'ayant surpris tandis qu'il était encore fatigué de la route, le vainquit dans un engagement de cavalerie. Enhardi par ce succès et par des billets qu'il avait lancés dans le camp ennemi au moyen de flèches, billets par lesquels il promettait mille cinq cents drachmes, il engagea une nouvelle action avec son infanterie et fut défait. César lut lui-même, de son plein gré, les billets à ses soldats, non sans attaquer Antoine, leur inspirant ainsi, avec la honte d'une trahison, l'enthousiasme pour sa propre cause ; de telle sorte que ce motif, je veux dire l'indignation d'avoir été mis à cette épreuve et le désir de montrer qu'ils étaient résolus à ne pas se conduire volontairement en lâches, les poussa à redoubler d'efforts. Antoine, vaincu contre son attente, se réfugia vers sa flotte, et il se disposait à livrer un combat sur mer, ou, en tous cas, à faire voile pour l'Espagne. A cette vue, Cléopâtre fit déserter les vaisseaux et courut tout à coup se renfermer dans le monument, feignant de craindre César et voulant, disait-elle, le prévenir par son trépas, tandis qu'en réalité elle ne cherchait qu'à y attirer Antoine. Antoine soupçonnait la trahison, mais son amour l'empêchait d'y croire ; loin de là, sa compassion était plus grande pour elle que pour lui-même. Aussi Cléopâtre, qui le savait parfaitement, conçut-elle l'espoir que, s'il apprenait sa mort, il ne lui survivrait pas et mourrait sur-le-champ. Ce fut pour cette raison qu'elle courut dans le monument avec un eunuque et deux femmes, et que, de là, elle lui envoya annoncer qu'elle n'existait plus. A cette nouvelle, Antoine n'hésita pas, il désira la suivre. Il commença par prier un des assistants de le tuer, puis, lorsque celui-ci, ayant tiré son épée, s'en fut perçé, il voulut l'imiter et se fit lui-même une blessure : il tomba sur la figure et les assistants le crurent mort. Un certain tumulte s'étant élevé à la suite de cet événement, Cléopâtre s'en aperçut et regarda du haut du monument, car, les portes une fois fermées, on ne pouvait les ouvrir que par un mécanisme, et les parties hautes, vers le toit, n'étaient pas encore achevées. En la voyant regarder de là, quelques-uns poussèrent des cris tels qu'Antoine les entendit. Instruit qu'elle vivait encore, il se leva comme s'il eût pu vivre, mais, ayant perdu beaucoup de sang, il désespéra de son salut et supplia les assistants de le porter vers le monument et de le hisser avec les cordes attachées pour élever les pierres. Ce fut ainsi que mourut Antoine dans les bras de Cléopâtre.





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Dernière mise à jour : 14/09/2006