HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LI

ἔλεγε



Texte grec :

[51,17] ἐκ δὲ τούτου τήν τε Αἴγυπτον ὑποτελῆ ἐποίησε καὶ τῷ Γάλλῳ τῷ Κορνηλίῳ ἐπέτρεψε· πρός τε γὰρ τὸ πολύανδρον καὶ τῶν πόλεων καὶ τῆς χώρας, καὶ πρὸς τὸ ῥᾴδιον τό τε κοῦφον τῶν τρόπων αὐτῶν, τήν τε σιτοπομπίαν καὶ τὰ χρήματα, οὐδενὶ βουλευτῇ οὐχ ὅπως ἐγχειρίσαι αὐτὴν ἐτόλμησεν, ἀλλ´ οὐδὲ ἐνεπιδημεῖν αὐτῇ ἐξουσίαν ἔδωκεν, ἂν μή τινι αὐτὸς ὀνομαστὶ συγχωρήσῃ. οὐ μέντοι οὐδὲ ἐκείνοις βουλεύειν ἐν τῇ Ῥώμῃ ἐφῆκεν. ἀλλὰ τοῖς μὲν ἄλλοις ὡς ἑκάστοις, τοῖς δ´ Ἀλεξανδρεῦσιν ἄνευ βουλευτῶν πολιτεύεσθαι ἐκέλευσε· τοσαύτην που νεωτεροποιίαν αὐτῶν κατέγνω. καί σφων οὕτω τότε ταχθέντων τὰ μὲν ἄλλα καὶ νῦν ἰσχυρῶς φυλάσσεται, βουλεύουσι δὲ δὴ καὶ ἐν τῇ Ἀλεξανδρείᾳ, ἐπὶ Σεουήρου αὐτοκράτορος ἀρξάμενοι, καὶ ἐν τῇ Ῥώμῃ, ἐπ´ Ἀντωνίνου τοῦ υἱέος αὐτοῦ πρῶτον ἐς τὴν γερουσίαν ἐσγραφέντες. Αἴγυπτος μὲν οὕτως ἐδουλώθη· πάντες γὰρ οἱ ἀντισχόντες αὐτῶν χρόνον τινὰ ἐχειρώθησαν, ὥς που καὶ τὸ δαιμόνιόν σφισιν ἐναργέστατα προέδειξεν. ὗσέ τε γὰρ οὐχ ὅπως ὕδατι, ἔνθα μηδὲ ἐψέκασέ ποτε, ἀλλὰ καὶ αἵματι· ταῦτά τε ἅμα ἐκ τῶν νεφῶν ἐξέπιπτε καὶ ὅπλα παρεφαίνετο. κτυπήματά τέ τινα ἑτέρωθι καὶ τυμπάνων καὶ κυμβάλων καὶ βοήματα καὶ αὐλῶν καὶ σαλπίγγων ἐγίγνετο, καί τις δράκων ὑπερμεγέθης ἐξαίφνης σφίσιν ὀφθεὶς ἀμήχανον ὅσον ἐξεσύρισε. κἀν τούτῳ καὶ ἀστέρες κομῆται ἑωρῶντο, καὶ νεκρῶν εἴδωλα ἐφαντάζετο, τά τε ἀγάλματα ἐσκυθρώπασε, καὶ ὁ Ἆπις ὀλοφυρτικόν τι ἐμυκήσατο καὶ κατεδάκρυσε. ταῦτα μὲν οὕτως ἐγένετο, χρήματα δὲ πολλὰ μὲν ἐν τῷ βασιλικῷ εὑρέθη (πάντα γὰρ ὡς εἰπεῖν καὶ τὰ ἐκ τῶν ἁγιωτάτων ἱερῶν ἀναθήματα ἡ Κλεοπάτρα ἀνελομένη συνεπλήθυσε τὰ λάφυρα τοῖς Ῥωμαίοις ἄνευ τινὸς οἰκείου αὐτῶν μιάσματος), πολλὰ δὲ καὶ παρ´ ἑκάστου τῶν αἰτιαθέντων τι ἠθροίσθη. καὶ χωρὶς οἱ λοιποὶ πάντες, ὅσοι μηδὲν ἴδιον ἔγκλημα λαβεῖν ἐδύναντο, τὰ δύο μέρη τῶν οὐσιῶν ᾐτήθησαν. καὶ ἀπ´ αὐτῶν πάντες μὲν οἱ στρατιῶται τὰ ἐποφειλόμενά σφισιν ἐκομίσαντο, οἱ δὲ δὴ καὶ τότε τῷ Καίσαρι συγγενόμενοι πεντήκοντα καὶ διακοσίας δραχμάς, ὥστε μὴ διαρπάσαι τὴν πόλιν, προσεπέλαβον. τοῖς τε προδανείσασί τι πάντα ἀπηλλάγη, καὶ τοῖς συμμετασχοῦσι τοῦ πολέμου καὶ τῶν βουλευτῶν καὶ τῶν ἱππέων πάμπολλα ἐδόθη, τό τε σύμπαν ἥ τε ἀρχὴ ἡ τῶν Ῥωμαίων ἐπλουτίσθη καὶ τὰ ἱερὰ αὐτῶν ἐκοσμήθη.

Traduction française :

[51,17] A partir de ce moment, il rendit l'Égypte tributaire et en donna le gouvernement à Cornélius Gallus. Il n'osa pas néanmoins, vu la nombreuse population de ses villes et de son territoire, la facilité et la légèreté des moeurs des habitants, son commerce de blés et sa richesse, non seulement la confier à un sénateur, mais même accorder permission d'y voyager sans une autorisation nominative émanée de lui-même. Malgré cela, il n'accorda pas aux Égyptiens la faculté de devenir sénateurs à Rome; il ordonna que les peuples de cette contrée se gouverneraient chacun séparément, et les Alexandrins sans l'assistance de sénateurs, tant il condamnait leur excessive inconstance. Parmi les institutions alors établies, les autres sont maintenant encore observées dans toute leur force, mais il y a aujourd'hui, à Alexandrie aussi, un sénat créé du temps de l'empereur Sévère, et dont les membres ont été pour la première fois, sous son fils Antonin, inscrits parmi les sénateurs romains. C'est ainsi que l'Egypte fut asservie. Tous ceux d'entre eux qui résistèrent quelque temps furent domptés, comme la divinité le leur avait clairement montré à l'avance. En effet, il plut non pas de l'eau seulement, dans une contrée où jamais on n'en sentit une goutte, mais même du sang. Ces pluies tombèrent des nues et en même temps on y vit paraître des armes. On entendit de part et d'autre des tambours et des cymbales, ainsi que des éclats de flûtes et de trompettes; un serpent d'une grandeur extraordinaire, qui se montra tout à-coup, poussa des sifflements indicibles. Dans le même temps, on vit apparaître des comètes et des fantômes; les statues des dieux prirent un air triste, Apis poussa des mugissements plaintifs et répandit des larmes. Voilà comment les choses se passèrent. On trouva de l'argent en grande quantité dans la demeure royale, car Cléopâtre, en enlevant pour ainsi dire toutes les offrandes, même celles des temples les plus saints, avait accumulé des dépouilles pour les Romains, en leur épargnant la souillure de la profanation; une grande quantité aussi fut ramassée aux dépens de chacun de ceux qui furent accusés d'un délit. De plus, tous ceux à qui on ne pouvait adresser aucun reproche particulier durent donner deux douzièmes de leurs biens. Le produit servit à payer à tous les soldats les sommes qui leur étaient dues; ceux qui étaient alors avec César reçurent en outre deux cent cinquante drachmes par tête pour ne pas piller la ville. Ceux qui avaient des dettes furent dégagés de toutes, et ceux des sénateurs et des chevaliers qui avaient pris part à la guerre obtinrent de fortes gratifications : en un mot, ces dépouilles servirent à enrichir l'empire romain et à orner ses temples.





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Dernière mise à jour : 14/09/2006