Texte grec :
[51,6] καὶ τά τε ἄλλα ὡς ἐπὶ ταχεῖ πολέμῳ παρεσκευάζοντο,
καὶ τοὺς υἱεῖς, Κλεοπάτρα μὲν Καισαρίωνα Ἀντώνιος δὲ Ἄντυλλον,
ὃν ἐκ τῆς Φουλουίας γεννηθέντα οἱ εἶχεν,
ἐς ἐφήβους ἐσέγραψαν, ἵν´ οἵ τε Αἰγύπτιοι ὡς καὶ ἀνδρός τινος ἤδη
βασιλεύοντός σφων προθυμηθῶσι, καὶ οἱ ἄλλοι προστάτας ἐκείνους,
ἄν γέ τι δεινόν σφισι συμβῇ, ἔχοντες καρτερήσωσι. καὶ τοῖς μὲν
μειρακίοις καὶ τοῦτο αἴτιον τοῦ ὀλέθρου ἐγένετο· οὐδετέρου γὰρ
αὐτῶν ὁ Καῖσαρ, ὡς καὶ ἀνδρῶν ὄντων καὶ πρόσχημά τι προστασίας
ἐχόντων, ἐφείσατο· ἐκεῖνοι δ´ οὖν παρεσκευάζοντο μὲν ὡς καὶ
ἐν τῇ Αἰγύπτῳ καὶ ναυσὶ καὶ πεζῷ πολεμήσοντες, καὶ ἐπὶ τούτῳ
καὶ τὰ ἔθνη τὰ ὁμόχωρα τούς τε βασιλέας τοὺς φιλίους σφίσι
προσπαρεκάλουν, ἡτοιμάζοντο δ´ οὐδὲν ἧττον ὡς καὶ ἐς τὴν Ἰβηρίαν,
ἄν τι κατεπείξῃ, πλευσούμενοι καὶ τὰ ἐκεῖ ἄλλως τε καὶ τῷ
πλήθει τῶν χρημάτων ἀποστήσοντες, ἢ καὶ πρὸς τὴν ἐρυθρὰν θάλασσαν
μεταστησόμενοι. καὶ ὅπως γε ἐπὶ πλεῖστον βουλευόμενοι
ταῦτα διαλάθωσιν, ἢ καὶ ἐξαπατήσωσί πῃ τὸν Καίσαρα ἢ καὶ
δολοφονήσωσιν, ἔστειλάν τινας ἐκείνῳ μὲν λόγους ὑπὲρ εἰρήνης τοῖς
δὲ δὴ συνοῦσιν αὐτῷ χρήματα φέροντας. κἀν τούτῳ καὶ ἡ Κλεοπάτρα
σκῆπτρόν τέ τι χρυσοῦν καὶ στέφανον χρυσοῦν τόν τε
δίφρον τὸν βασιλικόν, κρύφα τοῦ Ἀντωνίου, ὡς καὶ τὴν ἀρχήν οἱ
δι´ αὐτῶν διδοῦσα ἔπεμψεν, ἵν´ ἂν καὶ ἐκεῖνον ἐχθήρῃ, ἀλλ´ αὐτήν
γε ἐλεήσῃ. ὁ δὲ τὰ μὲν δῶρα ἔλαβεν οἰωνὸν ποιούμενος, ἀπεκρίνατο
δὲ τῷ μὲν Ἀντωνίῳ οὐδέν, τῇ δὲ Κλεοπάτρᾳ φανερῶς μὲν
ἄλλα τε ἀπειλητικὰ καὶ ὅτι, ἂν τῶν τε ὅπλων καὶ τῆς βασιλείας
ἀποστῇ, βουλεύσεται περὶ αὐτῆς ὅσα χρὴ πρᾶξαι, λάθρᾳ δὲ ὅτι,
ἐὰν τὸν Ἀντώνιον ἀποκτείνῃ, καὶ τὴν ἄδειαν αὐτῇ καὶ τὴν ἀρχὴν
ἀκέραιον δώσει.
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Traduction française :
[51,6] Tout en se préparant activement pour la guerre, ils
inscrivirent parmi les éphèbes, Cléopâtre son fils Césarion
et Antoine son fils Antyllus, qu'il avait eu de Fulvie,
afin que les Égyptiens, se sentant désormais un homme
pour roi, fussent remplis d'ardeur, et que les autres,
avec de tels chefs, s'il arrivait quelque malheur, eussent
la force de rester fidèles. Cela même perdit ces jeunes
gens. César, en effet, les considérant comme des hommes
qui avaient une apparence de souveraineté, n'épargna
ni l'un ni l'autre. Antoine donc et Cléopâtre se
préparaient à combattre en Égypte avec des vaisseaux
et avec des troupes de terre, et invoquaient à cet effet.
l'aide des peuples limitrophes et des rois amis, sans
cependant prendre moins de dispositions pour passer en
Espagne, s'il y avait urgence, afin de gagner les populations
de ce pays à force d'argent, entre autres moyens,
ou bien encore de s'enfuir sur les bords de la mer Rouge.
Afin de tenir plus longtemps ces projets inconnus à César
et d'essayer de le tromper ou de le faire périr par ruse,
ils envoyèrent des messagers porteurs de propositions de
paix pour lui et d'argent pour ceux de sa suite. Sur ces
entrefaites, Cléopâtre lui envoya, à l'insu d'Antoine,
un sceptre d'or, une couronne d'or et le siége royal,
comme si, en lui livrant ces insignes, elle lui livrait
l'autorité suprême, afin que, s'il nourrissait contre Antoine
une haine implacable, il eût du moins pitié d'elle. César
reçut les présents, qu'il regarda comme un présage, et
ne donna aucune réponse à Antoine; quant à Cléopâtre,
en public, il lui répondit, entre autres paroles menaçantes,
que « si elle quittait les armes et la royauté, il
verrait ce qu'il aurait faire à son égard ; » en secret, que
« si elle tuait Antoine, il lui accorderait et l'impunité et
son royaume intact. »
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