Texte grec :
[49,33] τότε μὲν ταῦτ´ ἔπραξε, τῷ δὲ ἐχομένῳ ἔτει, ἐν ᾧ ὅ τε Πομπήιος
καὶ ὁ Κορνουφίκιος ὑπάτευσαν, στρατεῦσαι ἐπὶ τὸν Ἀρμένιον
ἐπεχείρησεν, ἐλπίδα τοῦ Μήδου οὐκ ἐλαχίστην ἔχων, ὅτι πρός
τε τὸν Φραάτην ἀγανακτήσας ἐπὶ τῷ μήτε τῶν λαφύρων πολλὰ
παρ´ αὐτοῦ μήτ´ ἄλλην τινὰ τιμὴν λαβεῖν, καὶ τὸν Ἀρμένιον τιμωρήσασθαι
τῆς τῶν Ῥωμαίων ἐπαγωγῆς ἐθελήσας, τὸν Πολέμωνα
αὐτῷ προσέπεμψε καὶ φιλίαν καὶ συμμαχίαν αἰτῶν. οὕτω
γάρ που ὑπερήσθη τῷ πράγματι ὥστε καὶ ἐκείνῳ σπείσασθαι καὶ
τῷ Πολέμωνι μισθὸν τῆς κηρυκείας τὴν μικροτέραν Ἀρμενίαν μετὰ
ταῦτα δοῦναι. τὸν δ´ οὖν Ἀρμένιον πρότερον μὲν ἐς τὴν Αἴγυπτον
ὡς καὶ φίλον, καὶ ὡς ἐνταῦθα αὐτὸν ἀπόνως περιλαβὼν κατεργάσηται,
μετεπέμψατο· ἐπεὶ δ´ ὑποτοπήσας τοῦτ´ οὐχ ὑπήκουσεν,
ἕτερόν τινα τρόπον ἐξαπατῆσαι ἐπεβούλευσε. φανερῶς
μὲν γὰρ οὐκ ὠργίζετο αὐτῷ, μὴ καὶ πολεμωθείη· ὡς δ´ ἐπὶ τοὺς
Πάρθους καὶ τότε στρατεύσων, ἵνα ἀπαράσκευον αὐτὸν εὕρῃ, ἦρε
μὲν ἐκ τῆς Αἰγύπτου, μαθὼν δὲ καθ´ ὁδὸν τὴν Ὀκταουίαν ἀπὸ
τῆς Ῥώμης ἀφικνεῖσθαι, οὐκέτι περαιτέρω προεχώρησεν ἀλλὰ
ἀνεκομίσθη, καίτοι καὶ παραυτίκα οἴκαδε αὐτῇ ἐπανελθεῖν κελεύσας,
καὶ μετὰ τοῦτο τὰ δῶρα τὰ πεμφθέντα παρ´ αὐτῆς, τά τε ἄλλα
καὶ τοὺς στρατιώτας οὓς παρὰ τοῦ ἀδελφοῦ ἐπ´ αὐτὸ τοῦτο ᾐτήκει,
λαβών. καὶ ὁ μὲν ἔτι καὶ μᾶλλον τῷ τε ἔρωτι καὶ τῇ γοητείᾳ
τῇ τῆς Κλεοπάτρας ἐδούλευε·
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Traduction française :
[49,33] Voilà ce que fit alors Antoine.
L'année suivante, sous le consulat de Pompée et de
Cornificius, il entreprit une expédition contre le roi
d'Arménie, mettant de grandes espérances dans le roi
des Mèdes, parce que ce prince, irrité contre Phraate
dont il n'avait reçu ni une part considérable de
dépouilles, ni aucun autre honneur, et animé du désir de
se venger de l'Arménien qui avait amené les Romains,
avait envoyé Polémon lui demander son amitié et son
alliance. Antoine conçut de cette circonstance une joie
tellement grande qu'il conclut un traité avec le Mède, et
plus tard donna la Petite Arménie à Polémon, en
récompense de cette ambassade. Il commença par
inviter l'Arménien, comme un ami, à le venir trouver en
Égypte, où il pensait se défaire de lui sans peine, en
s'emparant de sa personne ; mais celui-ci, soupçonnant
ce dessein et n'avant pas déféré à l'invitation, il imagina
une autre manière de le tromper. Il ne laissa point
paraître sa colère contre lui, de peur d'allumer la guerre,
et, feignant de marcher de nouveau contre les Parthes,
afin de le prendre au dépourvu, il quitta l'Égypte; mais
ayant, chemin faisant, appris qu'Octavie arrivait de
Rome, il n'alla pas plus loin et revint sur ses pas, bien
qu'il lui eût ordonné de retourner immédiatement chez
elle, et qu'il eût reçu les présents qu'elle lui envoyait, et,
entre autres, les soldats qu'elle avait demandés à son
frère pour cette expédition. Il était plus que jamais
dominé par son amour et par les charmes de Cléopâtre.
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