HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLIX

πόλει



Texte grec :

[49,30] ἡ δὲ δὴ χελώνη αὕτη τοιάδε τίς ἐστι καὶ τόνδε τὸν τρόπον γίγνεται. τὰ μὲν σκευοφόρα καὶ οἱ ψιλοὶ οἵ τε ἱππῆς ἐν μέσῳ τοῦ στρατεύματος τετάχαται· τῶν δ´ ὁπλιτῶν οἱ μὲν ταῖς προμηκέσιν ἀσπίσι ταῖς κοίλαις ταῖς σωληνοειδέσι χρώμενοι περί τε τὰ ἔσχατα ὥσπερ ἐν πλινθίῳ τινὶ τάσσονται, καὶ τοὺς ἄλλους, ἔξω τε βλέποντες καὶ τὰ ὅπλα προβεβλημένοι, περιέχουσιν· οἱ δ´ ἕτεροι οἱ τὰς πλατείας ἀσπίδας ἔχοντες ἔν τε τῷ μέσῳ συσπειρῶνται καὶ ἐκείνας καὶ ὑπὲρ ἑαυτῶν καὶ ὑπὲρ τῶν ἄλλων ἁπάντων ὑπεραίρουσιν, ὥστε μήτ´ ἄλλο τι πλὴν ἀσπίδων διὰ πάσης ὁμοίως τῆς φάλαγγος ὁρᾶσθαι, καὶ ἐν σκέπῃ τῶν βελῶν πάντας αὐτοὺς ὑπὸ τῆς πυκνότητος τῆς συντάξεως γίγνεσθαι. οὕτω γάρ τοι δεινῶς ἰσχυρίζεται ὥστε καὶ βαδίζειν τινὰς ἐπάνωθεν αὐτῆς, καὶ προσέτι καὶ ἵππους καὶ ὀχήματα, ὁσάκις ἂν ἐν κοίλῳ τινὶ καὶ στενῷ χωρίῳ γένωνται, ἐνελαύνεσθαι. τοιοῦτον μὲν δὴ τὸ σχῆμα τῆς τάξεως ταύτης ἐστί, καὶ διὰ τοῦτο καὶ τὴν τῆς χελώνης ἐπίκλησιν, πρός τε τὸ ἰσχυρὸν καὶ πρὸς τὸ εὐσκέπαστον αὐτῆς, εἴληφε. χρῶνται δὲ αὐτῇ διχῇ· ἢ γὰρ πρὸς φρούριόν τι προσμίσγοντες προσπορεύονται, καὶ πολλάκις καὶ ἐπ´ αὐτὸ τὸ τεῖχος ἀναβιβάζουσί τινας, ἢ ὑπὸ τοξοτῶν ποτε περιστοιχισθέντες κυπτάζουσι πάντες ἅμα (καὶ γὰρ καὶ οἱ ἵπποι ὀκλάζειν καὶ κατακλίνεσθαι διδάσκονται), κἀν τούτῳ δόκησίν σφισιν ὡς καὶ κεκμηκότες παρασχόντες ἐξεγείρονταί τε πελασάντων αὐτῶν ἐξαίφνης, καὶ ἐς ἔκπληξίν σφας καθιστᾶσιν.

Traduction française :

[49,30] Voici en quoi consiste la tortue et de quelle manière elle se fait. Les bagages, les soldats légèrement armés et les cavaliers se rangent au milieu; parmi les soldats pesamment armés, ceux qui portent des boucliers creux et courbés en forme de croissant se placent aux extrémités, comme dans un ouvrage en brique, et, les regards dirigés au dehors des rangs, couverts de leurs armes, enveloppent les autres ; ceux qui ont des boucliers larges se serrent an milieu et les tiennent élevés au-dessus de leurs têtes et au-dessus de celles de leurs compagnons; en sorte que, par toute la phalange uniformément, on ne voit rien que des boucliers, et que tous les soldats, tellement leurs rangs sont serrés, sont à l'abri des traits. Cette tortue offre une force de résistance tellement grande que des hommes marchent dessus, et que même des chevaux et des chars y circulent, toutes les fois qu'on se trouve dans un lieu creux et étroit. Telle est la figure de cette manœuvre, et c'est pour cela, c'est-à-dire à cause de sa résistance et de son ensemble compacte, qu'on lui a donné le nom de tortue. Les Romains l'emploient dans deux cas différents, soit quand ils marchent à l'attaque d'une forteresse, et souvent même, alors, par son moyen, ils font monter des soldats jusque sur le mur; soit lorsque, investis d'un cercle d'archers, ils se baissent tous à la fois (les chevaux mêmes sont dressés à s'agenouiller et à se coucher), donnant ainsi à croire à l'ennemi qu'ils sont épuisés, puis se relèvent soudainement à son approche, et le frappent d'épouvante.





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Dernière mise à jour : 31/08/2006