Texte grec :
[49,13] πράσσοντι δ´ αὐτῷ ταῦτα οἱ στρατιῶται ἐστασίασαν· ἄλλως
τε γὰρ οὐκ ὀλίγοι ὄντες πρὸς τὴν ὄψιν τοῦ πλήθους σφῶν ἐθρασύνοντο,
καὶ τοὺς κινδύνους τάς τε ἐλπίδας τὰς ἐπ´ αὐτοῖς ἐκλογιζόμενοι
πρός τε τὰ γέρα ἀπλήστως εἶχον, καὶ συλλεγόμενοι κατ´
ἀλλήλους ᾔτουν ὅ τι τις ἐπόθει. ἐπειδή τε μάτην ἐθρύλουν (ὁ
γὰρ Καῖσαρ, ἅτε μηδενὸς ἔτι πολεμίου οἱ παρόντος, ἐν ὀλιγωρίᾳ
αὐτοὺς ἐποιεῖτο), ἐθορύβουν· καὶ αὐτῷ καὶ προφέροντες πάνθ´ ὅς´
ἐτεταλαιπώρηντο, καὶ προβάλλοντες εἴ τί που ὑπέσχητό σφισι, πολλὰ
ἐπηπείλουν, καὶ ἐνόμιζον καὶ ἄκοντα αὐτὸν καταδουλώσεσθαι. ἐπεὶ
δ´ οὐδὲν ἐπέραινον, τῆς γοῦν στρατείας ὡς καὶ κεκμηκότες ἀφεθῆναι
ἠξίουν, θυμῷ καὶ βοῇ ἀπλέτῳ χρώμενοι, οὐχ ὅτι καὶ ἐβούλοντο
αὐτῆς ἀπαλλαγῆναι (καὶ γὰρ ἤκμαζόν σφων οἱ πλείονες), ἀλλ´ ὅτι
τὸν μὲν πόλεμον τὸν πρὸς τὸν Ἀντώνιόν οἱ ἐσόμενον ὑπετόπουν καὶ
διὰ τοῦθ´ ἑαυτοὺς ἀνετίμων· ὧν γὰρ ἀπαιτοῦντες οὐκ ἐτύγχανον,
ταῦτ´ ἐγκαταλείψειν αὐτὸν ἀπειλοῦντες λήψεσθαι προσεδόκων. οὐ
μὴν οὐδὲ τοῦτό σφισι προυχώρησεν· ὁ γὰρ Καῖσαρ, εἰ καὶ τὰ μάλιστα
τόν τε πόλεμον ἀκριβῶς ᾔδει γενησόμενον καὶ τὰ ἐκείνων βουλήματα
σαφῶς συνίει, ἀλλ´ οὔτοι καὶ ὑπεῖξεν αὐτοῖς, νομίζων μηδὲν δεῖν τὸν
ἄρχοντα παρὰ γνώμην ὑπὸ τῆς τῶν στρατιωτῶν βίας ποιεῖν, ὡς καὶ ἄλλο
τι αὖθίς σφων διὰ τοῦτο πλεονεκτῆσαι ἐθελησόντων.
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Traduction française :
[49,13] Sur ces entrefaites, les soldats se révoltèrent.
Comme ils étaient nombreux, le spectacle de leur
multitude leur inspirait de l'audace, et, calculant leurs
dangers et les espérances qui leur étaient offertes, ils se
montraient insatiables de récompenses, et se
rassemblaient tous ensemble pour mutuellement
demander ce que chacun d'eux désirait. Voyant que
leurs prétentions étaient vaines, car César, n'ayant plus
aucun ennemi en présence, ne s'en inquiéta pas, ils se
livrèrent au désordre, et, reprochant à César les maux
qu'ils avaient soufferts, lui rappelant les promesses qu'il
leur avait faites, ils lui prodiguaient les menaces et se
flattaient de le réduire malgré lui sous leur dépendance.
N'obtenant aucun résultat, ils demandèrent à quitter le
service, sous prétexte de fatigue, ne mettant aucune
borne à leur colère et à leurs cris: ce n'était pas qu'ils
voulussent leur congé, car la plupart d'entre eux étaient
dans la force de l'âge : mais ils soupçonnaient qu'il
aurait la guerre avec Antoine, et c'est pour cela qu'ils
faisaient les renchéris; car ce qu'ils n'obtenaient pas par
leurs réclamations, ils s'attendaient à l'avoir en
menaçant de l'abandonner. Ce moyen ne leur réussit pas
davantage : César, bien que sachant à n'en pas douter
que la guerre aurait lieu et connaissant clairement leurs
projets, ne leur céda pas néanmoins, persuadé qu'un
chef ne doit rien faire contre son gré par la pression des
soldats, attendu que c'est donner prétexte à de nouvelles
demandes.
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