Texte grec :
[49,7] καὶ τοῦτ´ ἐπὶ τρεῖς ὅλας ἡμέρας ἐποίησαν, καὶ τῇ γε τελευταίᾳ
παντελῶς αὐτοὺς ἐκάκωσαν, ἄλλως τε καὶ τοῦ Σέξτου τῷ ὁπλιτικῷ
προσγενομένου σφίσιν, ὥστε τῶν μὲν ἀπολλυμένων οὐδένα ἔτι λόγον
ἐποιοῦντο, ἀλλὰ καὶ ἐν κέρδει τὸ μηκέτ´ αὐτοὺς κακοπαθεῖν ἐτίθεντο, καὶ
ἤθελον καὶ αὐτοὶ τῶν ἤδη τεθνηκότων ὑπὸ τῆς ἀνελπιστίας εἶναι. οἱ
δὲ δὴ τραυματίαι πολλοί τε καὶ πλείους τῶν τελευτώντων ὄντες
(ἅτε γὰρ καὶ λίθοις καὶ ἀκοντίοις πόρρωθεν βαλλόμενοι, καὶ μηδεμίαν
ἐκ χειρὸς πληγὴν ὑπομένοντες, πολλαχῇ τε καὶ οὐ πάντῃ
καιρίαν ἐτιτρώσκοντο) αὐτοί τε δεινῶς ἐταλαιπώρουν, καὶ τοῖς περιλοίποις
πολὺ πλείω πόνον ἢ οἱ πολέμιοι παρεῖχον· εἴτε γὰρ φέροιντο,
καὶ τοὺς ἀνέχοντάς σφας προσαπώλλυσαν, εἴτε καὶ κατελείποντο,
τὸ στράτευμα πᾶν ἐς ἀθυμίαν ὀλοφυρόμενοι καθίστασαν.
κἂν πασσυδὶ διεφθάρησαν, εἰ μήπερ οἱ πολέμιοι καὶ ἄκοντές σφων
ἀπέσχοντο. ὅ τε γὰρ Ἀγρίππας τότε μὲν νικήσας τὴν ναυμαχίαν
πρὸς τὴν Λιπάραν ἀνέπλευσε, μαθὼν δὲ τόν τε Σέξτον ἐς τὴν
Μεσσήνην πεφευγότα καὶ τὸν Δημοχάρην ἄλλοσέ ποι ἀπεληλυθότα,
ἐπεραιώθη ἐς τὴν Σικελίαν καὶ καταλαβὼν τάς τε Μύλας καὶ τὴν
Τυνδαρίδα σῖτόν τέ σφισι καὶ στρατιώτας ἔπεμψε· καὶ ὁ Σέξτος
οἰηθεὶς καὶ αὐτὸν ἐκεῖνον ἥξειν ἐφοβήθη καὶ σπουδῇ προανεχώρησεν,
ὥστε καὶ σκεύη τινὰ καὶ ἐπιτήδεια ἐν τῷ ἐρύματι καταλιπεῖν,
ἐξ ὧν τὴν τροφὴν ἄφθονον οἱ περὶ τὸν Κορνουφίκιον
ἔχοντες πρὸς τὸν Ἀγρίππαν ἀπεσώθησαν. καὶ αὐτοὺς ὁ Καῖσαρ
καὶ ἐπαίνοις καὶ δωρεαῖς ἀνεκτήσατο, καίπερ ὑπεροπτικώτατά σφισιν
ἐπὶ τῇ τοῦ Ἀγρίππου ναυκρατίᾳ, ὡς καὶ διαπεπολεμηκότος,
χρησάμενος. τοσοῦτον γάρ που καὶ ὁ Κορνουφίκιος ἐπὶ τῇ τῶν
στρατιωτῶν σωτηρίᾳ ἐφρόνει ὥστε καὶ ἐν τῇ Ῥώμῃ ἐπὶ ἐλέφαντος,
ὁσάκις ἔξω τῆς οἰκίας ἐδείπνει, ἀνακομίζεσθαι.
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Traduction française :
[49,7] Cette position se prolongea trois jours entiers; le
dernier, ils furent fortement maltraités, d'autant plus que
Sextus survint avec ses légions. Aussi ne songeaient-ils
plus à ceux qui périssaient; loin de là, ils les jugeaient
heureux de ne plus souffrir, et, dans leur désespoir, ils
auraient voulu être eux-mêmes au nombre des morts.
Les blessés aussi, qui étaient nombreux, plus nombreux
que les morts (assaillis de loin de pierres et de javelots,
n'ayant en à se défendre contre aucun coup porté de
près, ils étaient atteints en diverses parties , sans l'être
tout à fait mortellement), les blessés étaient eux-mêmes
en proie à de terribles souffrances, et causaient au reste
de leurs compagnons plus d'embarras encore que les
ennemis. En effet, si on les emportait, ils entraînaient
dans leur perte ceux qui s'occupaient d'eux; si on les
abandonnait, ils jetaient par leurs gémissements toute
l'armée dans le découragement. Tous auraient péri
jusqu'au dernier, si les ennemis n'eussent été, bien que
malgré eux, contraints de s'éloigner. Car, après sa
victoire sur mer, Agrippa avait fait voile pour Lipari; là,
instruit que Sextus s'était réfugié à Messine et que
Démocharès était parti dans une autre direction, il passa
en Sicile, où, après s'être emparé de Myles et de
Tyndaris, il envoya aux siens du blé et des soldats.
Sextus, persuadé qu'Agrippa allait arriver en personne,
fut saisi de frayeur, et fit retraite avec tant de hâte qu'il
abandonna dans son camp une partie de ses bagages et
des vivres, qui, en fournissant aux soldats de
Cornificius une nourriture abondante, leur permirent de
rejoindre Agrippa. César les anima par des éloges et par
des gratifications, bien que, regardant la guerre comme
terminée par la victoire navale d''Agrippa, il eût agi à
leur égard avec le plus grand dédain. Cornificius, en
effet, se montra tellement fier d'avoir sauvé ses soldats,
que même à Rome, toutes les fois qu'il soupait hors de
chez lui, il ne rentrait jamais que porté sur une chaise curule.
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