Texte grec :
[49,5] ἐν ᾧ δ´ οὖν ἡ ναυμαχία ἐγίγνετο, ὁ Καῖσαρ ὡς τάχιστα τόν
τε Σέξτον ἐκ τῆς Μεσσήνης ἀπεληλυθότα καὶ τὸν πορθμὸν φυλακῆς
ἔρημον ὄντα ᾔσθετο, τὸ μὲν καινὸν τοῦ πολέμου οὐ παρέλιπεν,
ἀλλ´ εὐθὺς ἐπιβὰς τῶν Ἀντωνιείων νεῶν πρὸς Ταυρομένιον ἐπεραιώθη,
οὐ μὴν καὶ ἐν τύχῃ αὐτῷ ἐχρήσατο. πλέοντα μὲν γὰρ
οὐδ´ ἀποβαίνοντα αὐτὸν οὐδεὶς ἐκώλυσεν, ἀλλὰ καὶ πάνυ καθ´
ἡσυχίαν τά τε ἄλλα καὶ τὸ στρατόπεδον ἐποιήσατο· ἐπεὶ δὲ ἥ τε
ναυμαχία ἐγένετο, καὶ ὁ Σέξτος ἔς τε τὴν Μεσσήνην σπουδῇ ἀφίκετο,
καὶ μαθὼν παρόντα αὐτὸν ἄλλους τε διὰ ταχέων ἀκραιφνεῖς
ἐς τὰς ναῦς ἀντενεβίβασε καὶ ἐκείναις τε αὐτῷ ἅμα καὶ τοῖς ὁπλίταις
κατὰ γῆν προσέμιξε, τούτοις μὲν οὐδ´ ἐπεξῆλθεν, ἀνταναχθεὶς
δὲ καταφρονήσει τῆς τε ὀλιγότητος τῶν ἐναντίων νεῶν καὶ ὅτι καὶ
προήττηντο, τοῦ τε ναυτικοῦ τὸ πλεῖον ἀπέβαλε καὶ αὐτὸς ὀλίγου
προσδιεφθάρη. οὔκουν οὐδ´ ἠδυνήθη πρὸς τοὺς ἑαυτοῦ τοὺς ἐν
τῇ Σικελίᾳ ὄντας διαφυγεῖν, ἀλλ´ ἀγαπητῶς ἐς τὴν ἤπειρον ἀπεσώθη.
καὶ αὐτὸς μὲν ἐν ἀσφαλεῖ ἦν, ὁρῶν δὲ τὸ στράτευμα ἐν τῇ
νήσῳ ἀπειλημμένον δεινῶς ἤχθετο. καὶ οὐ πρότερον ἀνεθάρσησε
πρὶν ἰχθύν τινα ἐκ τῆς θαλάσσης αὐτόματον ἀναθορόντα πρὸς
τοὺς πόδας αὐτοῦ προσπεσεῖν· ἐκ γὰρ τούτου πιστεύσας τοῖς μάντεσιν,
εἰποῦσίν οἱ ὅτι δουλώσεται αὐτήν, ἀνερρώσθη.
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Traduction française :
[49,5] Tandis que l'on combattait sur mer, César, aussitôt
qu'il s'aperçut que Sextus était parti de Messine et que
le détroit était libre de toute garde, ne laissa point
perdre l'occasion : montant aussitôt sur les vaisseaux
fournis par Antoine, il poussa jusqu'a Taurominium. La
fortune, cependant, ne lui fut pas favorable. Personne
ne mit obstacle à sa traversée ni à son débarquement; il
put même établir son camp en toute tranquillité; mais
quand, le combat terminé, Sextus fut revenu en hâte à
Messine, et qu'instruit de sa présence, il eut
promptement remplacé l'équipage de ses vaisseaux par
des gens frais, qu'il eut engagé contre lui l'action à la
fois avec ses vaisseaux et avec ses troupes de terre,
alors, sans s'inquiéter de combattre les troupes de terre,
s'avançant à la rencontre des vaisseaux ennemis qu'il
méprisait à cause de leur petit nombre et de leur récente
défaite, il perdit la plus grande partie de sa flotte, et peu
s'en fallut qu'il ne pérît lui-même. II ne put donc
s'enfuir auprès de son armée en Sicile, et fut trop
heureux de pouvoir se sauver sur le continent. Quant à
lui, il était en sûreté, mais la vue de ses soldats
abandonnés en Sicile l'affligeait vivement, et il ne reprit
confiance que lorsqu'un poisson, s'élançant tout à coup
spontanément de la mer, fut venu tomber à ses pieds;
persuadé, après ce prodige, et sur la réponse des devins,
que la mer lui serait soumise, il reprit courage.
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