Texte grec :
[49,3] ἐγγὺς δὲ δὴ γενόμενοι, καὶ παρὰ δόξαν πολλῷ πλείους
τοὺς ἐναντίους ἑκάτεροι ὧν ᾤοντο εἶναι ἰδόντες, τὰ μὲν πρῶτα
ἐταράχθησαν ὁμοίως ἀμφότεροι, καί τινες καὶ πρύμναν ἐκρούσαντο·
ἔπειτα δὲ τὴν φυγὴν τῆς μάχης μᾶλλον φοβηθέντες, καὶ ἐν μὲν
ταύτῃ καὶ κρατῆσαι ἂν ἐλπίσαντες, ἐν δὲ ἐκείνῃ πασσυδὶ ἀπολεῖσθαι
προσδοκήσαντες, ἀντεξώρμησαν καὶ συμμίξαντες ἐναυμάχησαν.
ἦσαν δὲ οἱ μὲν τῷ πλήθει τῶν νεῶν οἱ δὲ ταῖς ἐμπειρίαις τῶν
ναυτικῶν προφέροντες, καὶ τοῖς μὲν τό τε ὕψος τῶν σκαφῶν καὶ τὸ
πάχος τῶν ἐπωτίδων οἵ τε πύργοι συνῄροντο, τοὺς δ´ ἑτέρους οἵ
τε διέκπλοι ἀνέφερον, πρός τε τὴν ῥώμην τῶν τοῦ Καίσαρος ἐπιβατῶν
ἡ τόλμα αὐτῶν ἀντήρκει· αὐτόμολοι γὰρ οἱ πλείους ἐκ τῆς
Ἰταλίας ὄντες ἀπονοίᾳ πολλῇ ἐχρῶντο. κἀκ τούτου πλεονεκτοῦντές
τε ἅμα ἀλλήλων καὶ ἐλαττούμενοι οἷς εἶπον, ἴσην τὴν ἰσχὺν ἐκ τοῦ
τῶν ὑπαρχόντων σφίσιν ἀντιπάλου εἶχον· καὶ διὰ τοῦτο χρόνῳ
καὶ ἀγχώμαλα ἐπὶ πλεῖστον ἠγωνίσαντο. οἵ τε γὰρ Σέξτειοι τοὺς μὲν
ἄνδρας τοὺς ἐναντίους τῷ ῥοθίῳ ἐξέπλησσον, καί τινας ναῦς, ῥύμῃ
τέ σφισι προσπίπτοντες καὶ τὰς παρεξειρεσίας αὐτῶν ἀναρρηγνύντες,
ἐτίτρωσκον, ἀπὸ δὲ δὴ τῶν πύργων ἐν τῇ προσμίξει βαλλόμενοι
καὶ χειρῶν ἐπιβολαῖς σιδηρῶν προσαρτώμενοι οὐδὲν ἔλαττον ὧν
ἔδρων ἔπασχον· καὶ οἱ Καισάρειοι ἐς χεῖρας μέν σφισιν ἰόντες καὶ
ἐς τὰς ναῦς σφῶν μετεκβαίνοντες κρείττους ἐγίγνοντο, ἐκπηδώντων
δὲ αὐτῶν ἐς τὴν θάλασσαν ὁπότε βαπτίζοιντο, καὶ ἑτέρων σκαφῶν
ῥᾳδίως ἔκ τε τοῦ καλῶς νεῖν καὶ ἐκ τοῦ κούφως ἐσκευάσθαι ἐπιβαινόντων,
ἀντιρρόπως ἠλαττοῦντο. κἀν τούτῳ καὶ τῶν νεῶν ἥ τε τῆς ναυτιλίας
τῶν ἑτέρων ὀξύτης ἰσοπαλὴς τῇ τῶν ἐναντίων βεβαιότητι καὶ ἡ τούτων
βαρύτης ἰσοστασία τῇ ἐκείνων λεπτότητι ἐγίγνετο.
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Traduction française :
[49,3] Mais quand ils se furent approchés, et que, contre
leur attente, ils virent chacun que ses adversaires étaient
bien plus nombreux qu'il ne le croyait, ils furent, dans
le premier moment, l'un et l'autre pareillement troublés,
quelques vaisseaux même virèrent de bord; mais
ensuite, redoutant plus la fuite que le combat, espérant
avoir l'avantage dans le dernier cas et s'attendant à périr
en masse dans l'autre, ils marchèrent en avant, et
engagèrent un combat général. La supériorité des uns
était dans le nombre de leurs vaisseaux, celle des autres
dans leur expérience de la mer: les uns avaient pour eux
la hauteur de leurs bâtiments, l'épaisseur des oreilles de
leur proue et leurs tours: les autres manœuvraient
mieux, et leur audace était suffisante pour résister à la
force des soldats montés à bord des vaisseaux de César:
échappés de l'Italie, la plupart n'avaient plus d'espoir.
Ainsi donc, avec les avantages et les désavantages que
je viens de mentionner, leurs forces se balançaient de
part et d'autre. Aussi le combat fut-il longtemps égal.
En effet, les Sextiens, par leur impétuosité, frappaient
de terreur leurs adversaires, et causaient des avaries à
quelques navires en poussant rapidement leurs
vaisseaux à l'encontre et en brisant la partie dépourvue
de rameurs; mais, d'un autre côté, dans la mêlée,
assaillis de traits du haut des tours et saisis par des
mains de fer lancées sur eux, ils étaient aussi maltraités
qu'ils maltraitaient les autres. Les Césariens avaient la
supériorité lorsqu'on en venait aux mains ou qu'ils
passaient à bord de l'ennemi; mais ils avaient, à leur
tour, l'infériorité, lorsque celui-ci, au moment de
sombrer, s'élançait à la mer, et, grâce à son habileté à
nager et à la légèreté de son équipement, montait sans
peine sur d'autres vaisseaux. Dans cette lutte, la vitesse
des vaisseaux et de la marche compensait chez les uns
la solidité des vaisseaux ennemis, dont la pesanteur
formait un équivalent à la légèreté de leurs adversaires.
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