Texte grec :
[47,46] τῆς μὲν δὴ οὖν μάχης ἕνεκα καὶ ἐκράτησαν οὕτως ἀμφότεροι
καὶ ἡττήθησαν· οὐδὲ γὰρ οὐδὲ ἐς χεῖρας ἔτι τότε ἀφίκοντο, ἀλλ´
ἐπειδὴ τάχιστα ἰδόντες ἐν τῇ ὑποστροφῇ ἀλλήλους καὶ τὸ συμβεβηκὸς
ἔγνωσαν, ἀντιπαρεξῆλθον μηδὲν μηδέτεροι τολμήσαντες.
ἐπλεονέκτησαν δὲ καὶ ἠλαττώθησαν ἀλλήλων τῷ τό τε τάφρευμα
τὸ τοῦ Καίσαρος τοῦ τ´ Ἀντωνίου πᾶν καὶ τὰ ἐν αὐτῷ πάντα
ἁλῶναι (ἀφ´ οὗπερ καὶ τὰ μάλιστα τέκμαρσιν τὸ ὄναρ ἔσχεν· εἰ
γάρ τοι κατὰ χώραν ὁ Καῖσαρ ἐμεμενήκει, πάντως ἂν ἅμα τοῖς
ἄλλοις ἀπωλώλει) καὶ τῷ τὸν Κάσσιον ἐκ μὲν τῆς μάχης σωθῆναι,
τοῦ τε ἐρύματος στερηθέντα ἄλλοσέ ποι διαφυγεῖν, ὑποτοπήσαντα
δὲ καὶ τὸν Βροῦτον ἐσφάλθαι καί τινας τῶν κεκρατηκότων ἐφ´
ἑαυτὸν ἐπιέναι, ἐπειχθῆναι πρὸς τὸν θάνατον. ἔπεμψε μὲν γὰρ
ἑκατόνταρχον κατασκεψόμενον καὶ ἀναγγελοῦντα αὐτῷ ὅπου τε ὁ
Βροῦτος εἴη καὶ ὅ τι ποιοίη· ἐπεὶ δὲ ἐκεῖνος συμβαλὼν ἱππεῦσιν
οὓς ὁ Βροῦτος ζητήσοντας αὐτὸν ἀπεστάλκει ἀνέστρεψε, καὶ σχολῇ
μετ´ αὐτῶν ὡς οὐδενὸς ἐπείγοντος, ἅτε μηδενὸς δεινοῦ ὄντος, ᾔει,
ὑπώπτευσέ τε αὐτοὺς πόρρωθεν ὁρῶν πολεμίους εἶναι, καὶ Πινδάρῳ
τινὶ ἐξελευθέρῳ ἀποκτεῖναι ἑαυτὸν προσέταξε. καὶ αὐτῷ καὶ ὁ ἑκατόνταρχος,
μαθὼν ὅτι διὰ τὴν βραδυτῆτα αὐτοῦ διώλετο, ἐπαπέθανεν.
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Traduction française :
[47,46] Pour ce qui regarde la bataille, les deux partis
remportèrent la victoire et essuyèrent une défaite; car
ils n'en vinrent plus aux mains pour le moment mais
aussitôt que, s'étant vus les uns les autres à leur retour,
ils connurent ce qui était arrivé, ils se retirèrent chacun
de leur côté sans qu'aucun d'eux osât tenter quoi que ce
fût. Ils eurent l'avantage et le dessous les uns sur les
autres, en ce que le camp de César et d'Antoine fut pris
en entier avec tout ce qu'il contenait (circonstance qui
confirma le songe de la façon la plus évidente: car, si
César fût resté dans le camp, il aurait infailliblement
péri avec les autres): et aussi, en ce que Cassius sortit
sain et sauf du combat, et trouva, après la perte de son
camp, un refuge quelque part : puis, s'imaginant que
Brutus avait éprouvé un échec et que les vainqueurs
arrivaient sur lui, se hâta de recourir à la mort. Cassius,
en effet, envoya un centurion examiner, afin de lui en
rendre compte, où était Brutus et ce qu'il faisait. Le
centurion, rencontrant des cavaliers détachés par Brutus
à la recherche de Cassius, revint sur ses pas, et chemina
tranquillement de compagnie avec eux, dans la
persuasion que, en l'absence de tout danger, rien ne le
pressait. Cassius, qui les vit de loin, s'imagina que
c'étaient des ennemis. et ordonna à Pandarus, son
affranchi, de le tuer. Le centurion, apprenant que sa
lenteur avait fait perdre la vie à son général, se donna la
mort sur son corps.
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