Texte grec :
[47,42] ἐπράχθη δὲ ὧδε. οὐχ ὡμολόγησαν μὲν ὁπότε τὴν μάχην ποιήσονται,
ὥσπερ δὲ ἀπὸ συγκειμένου τινὸς πάντες ἅμα ἕῳ ἐξωπλίσαντο,
καὶ ἔς τε τὸ χωρίον τὸ μεταίχμιόν σφων καθάπερ ἀγωνισταί
τινες σχολῇ προῆλθον, κἀνταῦθα ἡσυχῇ παρετάξαντο. ὡς δ´ ἀντικατέστησαν,
παραινέσεις, τοῦτο μὲν ἀθρόοις τοῦτο δὲ καὶ καθ´
ἑκάστους, ἀμφοτέροις ἀπό τε τῶν στρατηγῶν καὶ ἀπὸ τῶν ὑποστρατήγων
τῶν θ´ ὑπομειόνων ἐγένοντο, πολλὰ μὲν πρὸς τὸ αὐτίκα
τοῦ κινδύνου ἀναγκαῖα πολλὰ δὲ καὶ ἐς τὸ ἔπειτα ἁρμόζοντα αὐτῶν
λεγόντων, οἷα ἄν τινες ἔν τε τῷ παραχρῆμα κινδυνεύσοντες καὶ τῷ
μέλλοντι προκάμνοντες εἴποιεν. καὶ τὰ μὲν ἄλλα ὁμοιοτροπώτατα,
ἅτε καὶ Ῥωμαίων ἀμφοτέρωθεν ὁμοίως μετὰ τῶν συμμάχων σφῶν
ὄντων, ἐρρήθη· διήλλαξε δὲ ὅτι οἱ μὲν περὶ τὸν Βροῦτον τήν τε
ἐλευθερίαν καὶ τὴν δημοκρατίαν τό τε ἀτυράννευτον καὶ τὸ ἀδέσποτον
τοῖς σφετέροις προεβάλλοντο, καὶ τά τε ἐν ἰσονομίᾳ χρηστὰ
καὶ τὰ ἐν μοναρχίᾳ ἄτοπα, ὅσα ποτὲ αὐτοί τε ἐπεπόνθεσαν καὶ
περὶ ἑτέρων ἠκηκόεσαν, προέφερον, παραδεικνύντες τε καθ´ ἓν ἕκαστον
ἑκάτερα καὶ ἱκετεύοντές σφας τῶν μὲν ὀριγνήσασθαι τὰ δὲ
ἐκκλῖναι καὶ τῶν μὲν ἔρωτα λαβεῖν τὰ δὲ μὴ παθεῖν φυλάξασθαι, οἱ
δὲ ἕτεροι τῷ σφετέρῳ στρατῷ τούς τε σφαγέας τιμωρήσασθαι καὶ
τὰ τῶν ἀντικαθεστώτων σχεῖν, ἄρξαι τε πάντων τῶν ὁμοφύλων
ἐπιθυμῆσαι, παρῄνουν, καὶ ὅ γε μάλιστα αὐτοὺς ἐπέρρωσε, καὶ
κατὰ πεντακισχιλίας σφίσι δραχμὰς δώσειν ὑπέσχοντο.
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Traduction française :
[47,42] Voici comment la chose se passa. Rien n'était
décidé relativement au jour de la bataille: cependant
tous, à l'aurore, comme par suite d'une convention,
prirent leurs armes, s'avancèrent, pareils à des lutteurs,
dans la plaine qui séparait les deux armées, et, là, se
rangèrent tranquillement en bataille. Quand ils furent en
présence les uns des autres, les généraux des deux
côtés, leurs lieutenants et les autres chefs inférieurs
s'adressèrent à leurs soldats tantôt en masse, tantôt en
particulier, leur prodiguant et des exhortations
nécessaires à l'instant du combat et des encouragements
appropriés aux conséquences qu'on en attendait, comme
pouvaient le faire des gens sur le point de s'exposer au
danger et inquiets de l'avenir. Les discours furent tous
dans le même sens, car il n'y avait pareillement de part
et d'autre que des Romains avec leurs alliés. Il n'y eut
qu'une seule différence, c'est que, dans les rangs de
Brutus, les chefs mettaient sous les yeux des leurs la
liberté, la république, l'affranchissement de la tyrannie
et du despotisme, tous les avantages de l'égalité et tous
les inconvénients de la monarchie, choses qui leur
étaient connues, soit pour en avoir fait eux-mêmes
l'expérience, soit pour avoir entendu dire que d'autres
les avaient éprouvées; et, leur montrant séparément ces
avantages et ces inconvénients, ils les conjuraient de
rechercher ceux-ci et d'éviter de subir ceux-là, de
rechercher les uns et de fuir les autres : l'ennemi, au
contraire, exhortait son armée à punir les meurtriers, à
s'emparer des biens de leurs adversaires, à désirer
l'empire sur tous leurs concitoyens; ils lui promettaient
en outre, et c'était l'encouragement le plus puissant, un
don de cinq mille drachmes.
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