Texte grec :
[47,3] καὶ αὐτῶν ἐνταῦθα ἔτι ὡς εἰπεῖν ὄντων αἵ τε σφαγαὶ ἐκεῖναι αἷς
ποτε ὁ Σύλλας ἐκ τῶν προγραφῶν ἐκέχρητο ἐπανήχθησαν, καὶ ἡ πόλις
ἅπασα νεκρῶν ἐπληρώθη· πολλοὶ μὲν γὰρ ἐν ταῖς οἰκίαις πολλοὶ
δὲ καὶ ἐν ταῖς ὁδοῖς ἔν τε ταῖς ἀγοραῖς καὶ πρὸς τοῖς ἱεροῖς σποράδην
ἀπεκτίννυντο, καὶ αἵ τε κεφαλαὶ αὐτῶν ἐπὶ τὸ βῆμα αὖθις
ἀνετίθεντο, καὶ τὰ λοιπὰ σώματα τὰ μὲν αὐτοῦ τε ἐρριπτεῖτο καὶ
ὑπὸ κυνῶν ὀρνίθων τε ἠσθίετο, τὰ δὲ ἐς τὸν ποταμὸν ἐνεβάλλετο.
τά τε ἄλλα ὅσα ἐπὶ τοῦ Σύλλου πρότερον ἐπέπρακτο, καὶ τότε
συνεφέρετο, πλὴν ὅτι δύο μόνα λευκώματα, χωρὶς μὲν τῶν βουλευτῶν
χωρὶς δὲ τῶν ἄλλων, ἐξετέθη. καὶ τὸ μὲν αἴτιον δι´ ὃ
τοῦτ´ ἐγένετο, οὔτε παρ´ ἑτέρου τινὸς μαθεῖν οὔτ´ αὐτὸς εὑρεῖν
ἠδυνήθην· ὃ γάρ τοι μόνον ἄν τις, τό γε ἐλάττους θανατωθῆναι,
ἐνενόησεν, ἥκιστα ἀληθές ἐστι· πολλῷ γὰρ πλείους, ἅτε καὶ ὑπὸ
πλειόνων, ἐσεγράφησαν. τοῦτο δὲ οὐ παρὰ τὰς σφαγὰς τὰς ἐν τῷ
πρὶν γενομένας παρήλλαξεν· ἐπεὶ ὅτι γε οὐκ ἀναμὶξ τὰ ὀνόματα
τῶν πρώτων τοῖς πολλοῖς ἀλλὰ χωρὶς ἐξετέθη, λῆρόν που πολὺν
τοῖς γε ἐκ τοῦ ὁμοίου σφαγησομένοις ἔφερεν. ἀντ´ ἐκείνου δὲ δὴ
ἕτερα καὶ πάνυ δυσχερῆ, καίπερ μηδεμίαν τῶν προτέρων ὑπερβολήν,
ὥς γε καὶ ἐδόκει, λιπόντων, οὐκ ὀλίγα αὐτοῖς συνηνέχθη.
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Traduction française :
[47,3] On était encore, pour ainsi dire, dans cette situation,
lorsque les meurtres dont Sylla avait donné l'exemple
par ses proscriptions se renouvelèrent, et la ville entière
fut remplie de cadavres. Bien des gens, en effet, furent
tués ça et là dans leurs maisons; beaucoup aussi sur les
chemins et sur les places publiques, ainsi que près des
lieux sacrés. Les têtes furent, comme précédemment,
exposées sur les Rostres, et les troncs, tantôt laissés à
l'endroit même du meurtre et dévorés par les chiens et
les oiseaux, tantôt jetés dans le fleuve. Tous les maux
du temps de Sylla se renouvelèrent alors, si ce n'est
toutefois qu'il n'y eut que deux listes affichées, une à
part pour les sénateurs et une pour les autres citoyens.
Quant à la raison de ce fait, nul a pu me la dire, et moi-même
je n'ai pu la découvrir. La seule supposition
possible, en effet, celle d'une moindre quantité de
morts, n'est nullement fondée; car les victimes furent
beaucoup plus nombreuses, attendu le nombre plus
grand des proscripteurs. Il y eut donc, avec les meurtres
de l'époque précédente, cette différence, que les noms
des personnages importants ne furent pas confondus
avec ceux de la foule, mais affichés séparément; atroce
dérision à l'égard de gens qui n'en devaient pas moins
être pareillement égorgés. En revanche, une foule
d'horreurs nouvelles, bien que les premières n'eussent. à
ce que l'on croyait, laissé rien à faire de plus, vinrent
fondre sur les victimes.
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