Texte grec :
[47,17] εἰ δ´ οὖν τινες τοῦτό πως διέφυγον, ἀλλ´
ὑπό τε τῶν τάξεων ἐς στενὸν κατακλειόμενοι καὶ ἀργυρίου δεινῶς
σπανίζοντες πάντων καὶ αὐτοὶ τρόπον τινὰ ἀπεστεροῦντο. καὶ
μέντοι καὶ ἕτερόν τι τοιόνδε, βαρὺ μὲν καὶ ἀκοῦσαι βαρύτατον δὲ
πραχθῆναι, ἐγένετο· τῷ γὰρ βουλομένῳ σφῶν ἐδόθη, πάσης τῆς
οὐσίας ἐκστάντι, τὸ τρίτον μετὰ ταῦτα αὐτῆς ἀπαιτῆσαι, τοῦτ´
ἔστι μήτε τι λαβεῖν καὶ προσέτι καὶ πράγματα σχεῖν. ὁπότε γὰρ
βίᾳ τὰ δύο μέρη φανερῶς ἐσυλῶντο, πῶς ἂν τὸ τρίτον ἀπέλαβον,
ἄλλως τε καὶ ἐλαχίστου αὐτῶν πωλουμένων; τοῦτο μὲν γὰρ πολλῶν
ἅμα ἀποκηρυττομένων, καὶ τῶν ἀνθρώπων τῶν πλειόνων καὶ
ἀχρύσων καὶ ἀναργύρων ὄντων, τῶν δὲ λοιπῶν μὴ τολμώντων ὡς
καὶ ἐχόντων τι ἀγοράσαι, ἵνα μὴ καὶ ἐκεῖνο προσαπολέσωσιν, αἱ
τιμαὶ ἀνεῖντο· τοῦτο δὲ τοῖς στρατιώταις πολὺ παρὰ τὴν ἀξίαν
πάντα ἐπιπράσκετο. ὥστε τῶν μὲν ἰδιωτῶν οὐδεὶς οὐδέν, ὅ τι καὶ
ἄξιον εἰπεῖν, διεσώσατο· πρὸς γὰρ αὖ τοῖς ἄλλοις ἔς τε τὸ ναυτικὸν
οἰκέτας, εἰ καὶ μὴ εἶχόν τινες, ὠνούμενοί γε ἐδίδοσαν, καὶ τὰς
ὁδοὺς οἰκείοις οἱ βουλευταὶ δαπανήμασιν ἐπεσκεύαζον. μόνοι δὲ
δὴ οἱ τὰ ὅπλα ἔχοντες ὑπερεπλούτησαν. οὐδὲ γὰρ οὐδὲ ἐξήρκει
σφίσιν οὔτε ἡ μισθοφορὰ καίπερ ἐντελὴς οὖσα, οὔτε αἱ ἔξωθεν
ἐπιφοραὶ καίτοι παμπληθεῖς γενόμεναι, οὐ τὰ ἆθλα τῶν φόνων
μέγιστα δὴ δοθέντα, οὐχ αἱ κτήσεις τῶν χωρίων προικιμαῖαι τρόπον
τινὰ αὐτοῖς ὑπάρξασαι· ἀλλὰ καὶ προσέτι οἱ μὲν τὰς οὐσίας
τῶν τελευτώντων ὅλας καὶ ᾔτουν καὶ ἐλάμβανον, οἱ δὲ καὶ ἐς τὰ
τῶν ζώντων ἔτι γερόντων τε καὶ ἀτέκνων γένη ἐσεβιάζοντο. ἐς
τοσοῦτον γὰρ τῆς τε ἀπληστίας καὶ τῆς ἀναισχυντίας ἐχώρησαν
ὥστε τινὰ καὶ τὴν τῆς Ἀττίας τῆς τοῦ Καίσαρος μητρὸς οὐσίαν,
ἀποθανούσης τότε καὶ δημοσίᾳ {τε} ταφῇ τιμηθείσης, παρ´ αὐτοῦ
τοῦ Καίσαρος αἰτῆσαι.
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Traduction française :
[47,17] Si quelques-uns parvenaient à y échapper, comme
ils étaient réduits par les contributions à une gêne
étroite et à une grande disette d'argent, ils se trouvaient,
eux aussi, en quelque sorte dépouillés de tout. Voici
encore une autre chose qui eut lieu, chose pénible à
entendre, excessivement pénible à subir : on donna à
qui le voulut la faculté de pouvoir, en cédant tout son
bien, en réclamer le tiers, c'est-à-dire de ne rien recevoir
du tout et en outre de s'attirer des tracas. Comment, en
effet, lorsqu'on s'est laissé ouvertement arracher les
deux tiers par force, recouvrer le troisième, surtout les
ventes se faisant à vil prix ? Car, d'un côte, le grand
nombre de propriétés mises en vente à la fois, dans un
moment où la plupart des citoyens n'avaient ni or ni
argent et ou le reste n'osait acheter, par crainte de
perdre même le peu dont il paraîtrait possesseur, faisait
diminuer les prix ; d'un autre côté, on vendait tout aux
soldats bien au-dessous de sa valeur. Aussi parmi les
simples particuliers personne ne sauva rien qui vaille :
car, en outre des autres charges, ils avaient à fournir
pour la marine des esclaves qu'il leur fallait acheter,
quand ils n'en avaient pas; les sénateurs avaient à
entretenir les routes à leurs frais. Seuls, les hommes de
guerre regorgèrent de richesses. Loin de se contenter de
leur solde, bien qu'elle fût parfaitement suffisante, de
leurs gratifications, bien qu'ils en eussent reçu de fort
nombreuses, des larges récompenses qu'on leur avait
données pour les meurtres, de la possession de terres
abandonnées, pour ainsi dire, à leur dévolu, les uns
réclamaient et obtenaient les biens entiers des citoyens
qui mouraient, les autres s'introduisaient par violence
dans la famille de vieillards encore vivants et sans
enfants. Ils devinrent à tel point insatiables et
impudents que, Attis, mère de César, étant morte alors
et ayant été honorée de funérailles aux frais de l'État,
l'un d'eux osa demander ses biens à César lui-même.
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