Texte grec :
[47,18] ταῦτά τε οὖν οὕτως οἱ ἄνδρες ἐκεῖνοι οἱ τρεῖς ἐποίουν, καὶ
ἅμα καὶ τὸν Καίσαρα τὸν πρότερον ἐπὶ πλεῖστον ἐσέμνυνον. ἅτε
γὰρ τῆς μοναρχίας ἐφιέμενοι καὶ πρὸς αὐτὴν ἐπειγόμενοι τούς τε
σφαγέας αὐτοῦ τοὺς λοιποὺς ὀργῇ μετῄεσαν, ὡς καὶ ἐκ τούτου τήν
τε ἄδειάν σφισιν ὧν ἐποίουν καὶ τὴν ἀσφάλειαν πόρρωθεν
προπαρασκευάσοντες, καὶ πάνθ´ ὅσα ἐς τιμὴν αὐτοῦ ἔφερε, προθύμως
ἔπραττον ἐς ὑποδοχὴν τοῦ καὶ αὐτοί ποτε τῶν ὁμοίων ἀξιωθῆναι·
καὶ διὰ τοῦτο τοῖς τε ἐψηφισμένοις ἤγαλλον αὐτὸν καὶ ἑτέροις
ἃ τότε προσέθεσαν. ἔν τε γὰρ τῇ πρώτῃ τοῦ ἔτους ἡμέρᾳ αὐτοί
τε ὤμοσαν καὶ τοὺς ἄλλους ὥρκωσαν βέβαια νομιεῖν πάντα τὰ ὑπ´
ἐκείνου γενόμενα (καὶ τοῦτο καὶ νῦν ἐπὶ πᾶσι τοῖς τὸ κράτος ἀεὶ
ἴσχουσιν, ἢ καὶ ἐπ´ αὐτοῦ ποτε γενομένοις καὶ μὴ ἀτιμωθεῖσι, γίγνεται),
καὶ ἡρῷόν οἱ ἔν τε τῇ ἀγορᾷ καὶ ἐν τῷ τόπῳ ἐν ᾧ ἐκέκαυτο
προκατεβάλοντο, καί τι καὶ ἄγαλμα αὐτοῦ ἐν ταῖς ἱπποδρομίαις
μεθ´ ἑτέρου Ἀφροδισίου ἔπεμπον. εἴ τε νίκη τις ἠγγέλθη ποθέν,
χωρὶς μὲν τῷ κρατήσαντι χωρὶς δὲ ἐκείνῳ καὶ τεθνεῶτι τιμὴν ἱερομηνίας
ἔνεμον. τά τε γενέσια αὐτοῦ δαφνηφοροῦντας καὶ εὐθυμουμένους
πάντας ἑορτάζειν ἠνάγκασαν, νομοθετήσαντες τοὺς μὲν
ἄλλους τοὺς ἀμελήσαντας αὐτῶν ἐπαράτους τῷ τε Διὶ καὶ αὐτῷ
ἐκείνῳ εἶναι, τοὺς δὲ δὴ βουλευτὰς τούς τε υἱεῖς σφων πέντε καὶ
εἴκοσι μυριάδας ὀφλισκάνειν. καὶ συνέβαινε γὰρ ἐν τῇ αὐτῇ ἡμέρᾳ
καὶ τὰ Ἀπολλώνια γίγνεσθαι, ἐψηφίσαντο τῇ προτεραίᾳ τὰ γενέσια
ἀγάλλεσθαι, ὡς καὶ λογίου τινὸς Σιβυλλείου ἀπαγορεύοντος μηδενὶ
θεῶν τότε πλὴν τῷ Ἀπόλλωνι ἑορτάζεσθαι.
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Traduction française :
[47,18] Telle était la conduite des triumvirs. En même
temps ils comblaient d'honneurs le premier César. Car,
comme ils désiraient son pouvoir souverain et qu'ils
marchaient à grands pas vers ce but, ils poursuivaient
avec acharnement le reste de ses meurtriers, dans la
pensée que, par là, ils se ménageraient de loin pour
l'avenir impunité et sûreté pour leurs actes: aussi, tout
ce qui tendait à lui rendre des honneurs, ils l'exécutaient
avec empressement, dans l'espoir d'en obtenir un jour
autant pour eux-mêmes, et, dans cette intention, ils
accumulaient sur lui tous les honneurs qui lui avaient
été précédemment décernés, et ils en ajoutèrent de
nouveaux. Le premier jour de l'année, ils jurèrent eux-mêmes
et firent jurer aux autres de ratifier tous ses
actes (cette coutume, aujourd'hui encore, s'observe à
l'égard de tous ceux qui se succèdent au pouvoir
suprême ou qui l'ont exercé, toutes les fois qu'ils n'ont
pas été notés d'infamie), ils lui érigèrent un héroon sur
le Forum, à la place même où son corps avait été brûlé,
et promenèrent, dans les jeux du cirque, une statue de
César avec une statue de Vénus. Quand on annonçait de
quelque part une victoire, ils décrétaient des
supplications distinctes en l'honneur, et de celui qui
avait remporté cette victoire, et de César, bien qu'il fût
mort. Ils contraignirent aussi tous les citoyens à
célébrer son jour natal, des couronnes de laurier sur la
tête et la joie sur le visage, sous peine, pour ceux qui
négligeraient ce devoir, d'être, de par la loi, dévoués à
Jupiter et à César lui-même; et, si les coupables étaient
sénateurs ou fils de sénateurs, de payer deux cent
cinquante mille drachmes. Bien plus, les jeux
Apollinaires tombant le même jour, on décréta de fêter,
la veille, la naissance de César, attendu qu'un oracle
sibyllin défendait de fêter ce jour-là un autre dieu qu'Apollon.
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