HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLV

μὲν



Texte grec :

[45,46] καὶ σοὶ δέ, ὦ Καλῆνε, τοῖς τε ἄλλοις τοῖς ταὐτά σοι φρονοῦσι συμβουλεύω καθ´ ἡσυχίαν ἐπιτρέψαι τῇ τε γερουσίᾳ τὰ προσήκοντα ψηφίσασθαι, καὶ μὴ τῆς ἰδίας ὑμῶν πρὸς Ἀντώνιον χάριτος ἕνεκα τὰ κοινῇ πᾶσιν ἡμῖν συμφέροντα καταπροδοῦναι. ὡς ἔγωγε οὕτω γνώμης, ὦ πατέρες, ἔχω ὥστ´, ἂν μὲν πεισθῆτέ μοι, καὶ πάνυ ἂν ἡδέως καὶ τῆς ἐλευθερίας καὶ τῆς σωτηρίας μεθ´ ὑμῶν ἀπολαῦσαι, ἂν δ´ ἄλλο τι ψηφίσησθε, τεθνάναι μᾶλλον ἢ ζῆν ἑλέσθαι. οὔτε γὰρ ἄλλως τὸν θάνατόν ποτε τὸν ἐκ τῆς παρρησίας ἐφοβήθην (καὶ διὰ τοῦτο καὶ κατώρθωσα πλεῖστον· τεκμήριον δὲ ὅτι καὶ θῦσαι καὶ ἑορτάσαι ἐφ´ οἷς ὑπατεύων ἐποίησα ἐψηφίσασθε, ὅπερ οὐδενὶ πώποτε ἄλλῳ μὴ οὐκ ἐν πολέμῳ γέ τι καταπράξαντι ἐγένετο), νῦν δὲ καὶ ἥκιστα. καὶ γὰρ ὁ μὲν θάνατος οὐκ ἂν ἄωρος ἄλλως τε καὶ πρὸ τοσούτων ἐτῶν ὑπατευκότι μοι γένοιτο (καίτοι μνημονεύετε ὅτι τοῦτο καὶ ἐν αὐτῇ τῇ ὑπατείᾳ ὑμῖν εἶπον, ἵνα μοι πρὸς πάντα ὡς καταφρονοῦντι αὐτοῦ προσέχητε)· τὸ δὲ δὴ φοβηθῆναί τινα καθ´ ὑμῶν καὶ τὸ δουλεῦσαί τινι μεθ´ ὑμῶν καὶ πάνυ ἄν μοι ἀωρότατον συμβαίη. ὅθενπερ τοῦτο μὲν καὶ συμφορὰν καὶ ὄλεθρον, οὐ τοῦ σώματος μόνον ἀλλὰ καὶ τῆς ψυχῆς τῆς τε δόξης, ὑφ´ ἧς που καὶ μόνης ἀίδιοι τρόπον τινὰ γιγνόμεθα, εἶναι νομίζω· τὸ δὲ δὴ λέγοντά τε καὶ πράττοντα ὑπὲρ ὑμῶν ἀποθανεῖν ἰσοστάσιον ἀθανασίᾳ ἄγω.

Traduction française :

[45,46] « Pour toi, Calénus, et pour tous ceux qui pensent comme toi, je vous conseille de permettre au sénat de décréter tranquillement les mesures réclamées par les circonstances, et de ne pas trahir, par votre attachement particulier à Antoine, notre intérêt à tous. Quant à moi, Pères Conscrits, je suis résolu, si vous suivez mon avis, à jouir avec vous de la liberté et de la sécurité, ou, si vous en décidez autrement, à préférer la mort à la vie. Jamais, d'ailleurs, la crainte de la mort n'a empêché la liberté de ma parole; c'est là ce qui m'a valu les plus grands succès ; la preuve, c'est que vous avez, à cause des actes de mon consulat, décrété des sacrifices et des fêtes, honneur jusque- là sans exemple pour un citoyen qui n'avait pas fait quelque conquête à la guerre; maintenant encore je ne crains nullement la mort. Elle ne serait point prématurée pour moi, surtout après tant d'années écoulées depuis mon consulat. Cette parole, vous vous souvenez que je vous l'ai dite dans ce consulat même, afin de vous engager à m'écouter en tout comme un homme qui méprise la mort. Mais avoir à craindre pour vous et être avec vous l'esclave de quelqu'un, ce serait ce qui pourrait m'arriver de plus triste. Aussi un pareil malheur serait-il, selon moi, une calamité et une ruine, non seulement pour notre corps, mais aussi pour notre âme et pour notre gloire, qui seule nous rend en quelque sorte éternels ; tandis que mourir en parlant et en agissant pour vous, c'est, à mes yeux, un sort qui vaut l'immortalité.





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Dernière mise à jour : 15/06/2006