HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLV

ἐπὶ



Texte grec :

[45,37] καὶ τίς οὕτως εὐήθης ἐστὶν ὥστε τοῖς ῥήμασι μᾶλλον ἢ τοῖς ἔργοις τὸν πολεμοῦντα ἡμῖν ἢ μὴ σκοπεῖν; ἐγὼ μὲν γὰρ οὐ νῦν πρῶτον, ὅτε ἐκ τῆς πόλεως ἐκδέδρακε καὶ ἐπὶ τοὺς συμμάχους ἐστράτευκε καὶ Βρούτῳ προσβάλλει καὶ τὰς πόλεις πολιορκεῖ, κακόνουν αὐτὸν ἡμῖν εἶναί φημι, ἀλλὰ καὶ ἐξ ὧν πρότερόν ποτε, οὐχ ὅτι τελευτήσαντος τοῦ Καίσαρος ἀλλὰ καὶ ζῶντος ἔτι, καὶ κακῶς καὶ ἀσελγῶς ἔπραξεν, καὶ ἐχθρὸν καὶ ἐπίβουλον καὶ τῆς πολιτείας καὶ τῆς ἐλευθερίας ἡμῶν γεγονέναι διορίζομαι· τίς γὰρ ἂν τὴν πατρίδα φιλῶν ἢ τίς τυραννίδα μισῶν ἕν γέ τι τούτων ἐποίησεν ἃ πολλὰ καὶ παντοδαπὰ οὗτος δέδρακε; πολέμιος μὲν δὴ πάλαι καὶ πανταχόθεν ὢν ἡμῖν ἐλέγχεται, ἔχει δὲ οὕτως. ἂν μὲν ἤδη καὶ τὴν ταχίστην ἀμυνώμεθα αὐτόν, πάντα καὶ τὰ προειμένα ἀναληψόμεθα· ἂν δ´ ἀμελήσαντες τοῦτο ποιεῖν περιμένωμεν ἕως ἂν ἡμῖν αὐτὸς ἐκεῖνος ἐπιβουλεύειν ὁμολογήσῃ, πάντων ἁμαρτησόμεθα. τοῦτο μὲν γὰρ οὐδ´ ἂν πρὸς αὐτὴν τὴν πόλιν προσελαύνῃ ποιήσει, ὥσπερ οὐδ´ ὁ Μάριος οὐδ´ ὁ Κίννας οὐδ´ ὁ Σύλλας· ἂν δὲ ἐν τῷ κράτει τῶν πραγμάτων γένηται, οὐκ ἔστιν ὅ τι οὐ δράσει τῶν αὐτῶν ἐκείνοις, ἢ καὶ χαλεπώτερον. ἄλλα τε γὰρ λέγειν οἱ πρᾶξαί τι γλιχόμενοι καὶ ἄλλα ποιεῖν οἱ κατορθώσαντες εἰώθασι· πρὸς μὲν γὰρ τὸ κρατῆσαι τούτου πάντα πλάττονται, τυχόντες δὲ αὐτοῦ οὐδενὸς ὧν ἐπιθυμοῦσιν ἀπέχονται. καὶ προσέτι καὶ τὰ τετολμημένα τισὶν οἱ ἐπιγιγνόμενοι νικᾶν ἀεὶ ἐθέλουσι, τὸ μὲν ὅμοιον ὡς καὶ σμικρὸν ἐκ τοῦ προπεπρᾶχθαι νομίζοντες, τὸ δὲ ἄτοπον ὡς καὶ μόνον σφῶν ἄξιον ἐκ τοῦ παραδόξου προαιρούμενοι.

Traduction française :

[45,37] « Quel est l'homme assez simple pour examiner d'après les paroles d'Antoine plutôt que d'après ses actes, s'il nous fait ou s'il ne nous fait pas la guerre ? Pour moi, ce n'est pas aujourd'hui pour la première fois, depuis qu'il s'est enfui de Rome, qu'il a marché contre nos alliés, attaqué Brutus et assiégé les villes, que je lui attribue de mauvais desseins contre nous : il y a bien longtemps déjà que ses actions perverses et impudentes l'ont, non seulement après la mort de César, mais même de son vivant, signalé comme un ennemi et un homme qui en veut à nos lois et à notre liberté. Quel homme, en effet, ayant l'amour de la liberté, quel homme ayant la haine de la tyrannie aurait commis un seul de ces actes qu'Antoine a multipliés sous des formes si diverses ? Depuis longtemps et de toutes parts il est convaincu d'être en guerre avec nous. Or voici notre situation : si dès maintenant et au plus vite nous le punissons, nous recouvrerons tout ce que nous avons perdu par notre insouciance; si, négligeant de le faire, nous attendons patiemment que lui-même il avoue qu'il conspire contre nous, nous nous trompons de tout point. Lors même qu'il serait en marche contre Rome, il ne fera pas cet aveu non plus que ne l'ont fait Marius, Cinna ni Sylla. Une fois devenu maître des affaires, il n'y a aucun excès où il ne se porte comme eux, s'il n'en commet de plus horribles. Autres, en effet, sont ordinairement les paroles quand on souhaite accomplir quelque projet, autres les actions quand on a réussi. Pour arriver, on se contrefait en tout; le résultat obtenu, on ne s'abstient d'aucune des choses qu'on désire. Bien plus, ce que quelques-uns ont osé, ceux qui viennent après eux s'efforcent toujours de le dépasser, dédaignant ce qui était déjà ancien, et ne se croyant faits que pour des choses nouvelles et extraordinaires.





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Dernière mise à jour : 15/06/2006