Texte grec :
[45,26] τὸν γὰρ δὴ ἴδιον αὐτοῦ βίον τάς τε ἰδίας ἀσελγείας καὶ πλεονεξίας
ἑκὼν παραλείψω, οὐχ ὅτι οὐχὶ πολλὰ καὶ δεινὰ καὶ ἐν ἐκείνοις
εὕροι τις ἂν αὐτὸν πεποιηκότα, ἀλλ´ ὅτι αἰδοῦμαι νὴ τὸν
Ἡρακλέα ἀκριβῶς καθ´ ἕκαστον, ἄλλως τε καὶ πρὸς οὐδὲν ἧττον
εἰδότας ὑμᾶς, λέγειν ὅπως μὲν τὴν ὥραν τὴν ἐν παισὶν ὑμῖν διέθετο,
ὅπως δὲ τὴν ἀκμὴν τὴν ἐφ´ ἥβης ἀπεκήρυξε, τὰς ἑταιρήσεις
αὐτοῦ τὰς λαθραίας, τὰς πορνείας τὰς ἐμφανεῖς, ὅσα ἔπαθεν ἕως
ἐνεδέχετο, ὅσα ἔδρασεν ἀφ´ οὗπερ ἠδυνήθη, τοὺς κώμους, τὰς
μέθας, τἆλλα πάντα τὰ τούτοις ἑπόμενα. ἀδύνατον γάρ ἐστιν ἄνθρωπον
ἔν τε ἀσελγείᾳ καὶ ἐν ἀναισχυντίᾳ τοσαύτῃ τραφέντα μὴ
οὐ πάντα τὸν ἑαυτοῦ βίον μιᾶναι· ὅθενπερ καὶ ἐπὶ τὰ κοινὰ ἀπὸ
τῶν ἰδίων καὶ τὴν κιναιδίαν καὶ τὴν πλεονεξίαν προήγαγε. ταῦτα
μὲν οὖν ἐάσω, καὶ νὴ Δία καὶ τὴν ἐς Αἴγυπτον αὐτοῦ πρὸς Γαβίνιον
ἀποδημίαν, τήν τε ἐς Γαλατίαν πρὸς Καίσαρα ἀπόδρασιν,
ἵνα μή μέ τις φῇ πάντα ἀκριβολογεῖσθαι, αἰσχυνθεὶς ὑπὲρ ὑμῶν
ὅτι τοιοῦτον αὐτὸν ὄντα εἰδότες καὶ δήμαρχον καὶ ἵππαρχον καὶ
μετὰ τοῦτο καὶ ὕπατον ἀπεδείξατε· ἃ δὲ ἐπ´ αὐτοῖς τούτοις ἐπαρῴνησε
καὶ ἐκακούργησε, μόνα νῦν ἐρῶ.
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Traduction française :
[45,26] «Quant à sa vie privée, aux dérèglements dont
il l'a souillée, et à sa cupidité, je les passerai volontiers
sous silence, non pas qu'on ne puisse, là
aussi, trouver, et en grand nombre, des actes scandaleux,
mais, par Hercule, je rougis d'entrer dans
un détail exact, devant vous surtout qui n'en êtes pas
moins bien instruits que moi : la vie qu'il a menée dès
son enfance, l'infâme trafic de son adolescence, ses
débauches secrètes, sa prostitution publique, les turpitudes
auxquelles il s'est prêté tout le temps qu'il en
a été capable, qu'il a commises aussitôt qu'il l'a pu ;
ses orgies, son ivrognerie et tous les excès qui en sont
la suite. Il est impossible qu'un homme élevé dans un
tel déréglement et dans une telle impudeur n'en souille
pas sa vie tout entière. Aussi a-t-il porté dans la vie
publique l'infamie et la cupidité de sa vie privée. Je
les laisserai donc de côté, par Jupiter, ainsi que son
voyage en Égypte auprès de Gabinius et sa fuite dans la
Gaule auprès de César, de peur qu'on ne me reproche
de tout examiner avec trop de rigueur; j'en rougirais
pour vous qui, le sachant tel, l'avez néanmoins nommé
tribun du peuple, maître de la cavalerie et même, plus
tard, consul. Je me bornerai pour le moment à dire
les excès où il s'est laissé entraîner, les actes pervers
qu'il a commis pendant ces magistratures.
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