Texte grec :
[45,23] καίτοι ταῦτα μέν, ὅσα γε ψηφίσασθαι δοκεῖτε, καὶ βραχέα καὶ
οὐ πάνυ ἔξω τοῦ καθεστηκότος ὄντα εὑρήσετε. τί γὰρ δεινὸν εἰ
ἕτερος ἀνθ´ ἑτέρου Μακεδονίας ἢ Γαλατίας ἄρξειν ἔμελλεν; ἢ τί
χαλεπὸν εἴ τις στρατιώτας ὑπατεύων ἔλαβεν; ἀλλ´ ἐκεῖνα χαλεπὰ
καὶ σχέτλια, τὸ τὴν χώραν ἡμῶν κακουργεῖσθαι, τὸ τὰς πόλεις τὰς
συμμαχίδας πολιορκεῖσθαι, τὸ τοὺς στρατιώτας τοὺς ἡμετέρους ἐφ´
ἡμᾶς ὁπλίζεσθαι, τὸ τὰ ἡμέτερα καθ´ ἡμῶν ἀναλίσκεσθαι· ἃ μήτε
ἐψηφίσασθε μήτε ἐμελλήσατε. μὴ τοίνυν, ὅτι τινὰ ἐδώκατε αὐτῷ,
διὰ τοῦτο αὐτὸν ἐᾶτε καὶ τὰ μὴ δοθέντα πράττειν· μηδ´ ὅτι τινὰ
συνεχωρήσατε, παρὰ τοῦτο οἴεσθε δεῖν καὶ τὰ μὴ συγχωρηθέντα
αὐτῷ ποιεῖν ἐξεῖναι. πᾶν γὰρ τοὐναντίον καὶ δι´ αὐτὸ τοῦτο καὶ
μισεῖν καὶ τιμωρεῖσθαι αὐτὸν ὀφείλετε, ὅτι καὶ τῇ τιμῇ καὶ τῇ
φιλανθρωπίᾳ τῇ παρ´ ὑμῶν οὐκ ἐν τούτοις μόνοις ἀλλὰ καὶ ἐν τοῖς
ἄλλοις ἅπασι καθ´ ὑμῶν ἐτόλμησε χρήσασθαι. σκοπεῖτε δέ· ἐψηφίσασθε
τήν τε εἰρήνην καὶ τὴν ὁμόνοιαν τὴν πρὸς ἀλλήλους, καὶ
ἐμοὶ πεισθέντες. ταύτην οὗτος πρυτανεῦσαι κελευσθεὶς οὕτω διῆχε
πρόφασιν τὴν τοῦ Καίσαρος ταφὴν ποιησάμενος, ὥστε πᾶσαν μὲν
τὴν πόλιν ὀλίγου καταπρησθῆναι, παμπόλλους δὲ αὖθις φονευθῆναι.
ἐβεβαιώσατε πάντα τὰ δοθέντα τισὶ καὶ νομοθετηθέντα πρὸς
τοῦ Καίσαρος, οὐχ ὡς καλῶς πάντ´ ἔχοντα (πολλοῦ γε καὶ δεῖ),
ἀλλ´ ὅτι μηδὲν αὐτῶν μετακινηθῆναι συνέφερεν, ὅπως ἀνυπόπτως
χωρὶς ὑπούλου τινὸς ἀλλήλοις συνῶμεν. τούτων ἐξεταστὴς οὗτος
γενόμενος πολλὰ μὲν τῶν πραχθέντων ὑπ´ αὐτοῦ καταλέλυκε, πολλὰ
δὲ ἕτερα ἀντεγγέγραφε· καὶ γὰρ χώρας καὶ πολιτείας καὶ ἀτελείας
καὶ ἄλλας τινὰς τιμὰς τούς τε ἔχοντας ἀφῄρηται, καὶ ἰδιώτας καὶ
βασιλέας καὶ πόλεις, καὶ τοῖς μὴ λαβοῦσι δέδωκε, παραποιησάμενος
τὰ τοῦ Καίσαρος ὑπομνήματα, καὶ τοὺς μὲν μηδὲν ἐθελήσαντας
αὐτῷ προΐεσθαι καὶ τὰ δοθέντα αὐτοῖς ἀφελόμενος, τοῖς δ´
ὠνητιάσασι καὶ ἐκεῖνα καὶ τἆλλα πάντα πωλήσας. καίπερ ὑμεῖς
αὐτὰ ταῦτα προορώμενοι ἐψηφίσασθε μηδεμίαν στήλην μετὰ τὸν
τοῦ Καίσαρος θάνατον, ὡς καὶ παρ´ ἐκείνου τῷ δεδομένον τι ἔχουσαν,
στῆναι. καὶ μέντοι καὶ μετὰ ταῦτα ὡς πολὺ τοῦτ´ ἐγίγνετο,
καὶ ἔλεγεν ἀναγκαῖον εἶναί τινα τῶν ἐν τοῖς γράμμασι τοῖς τοῦ
Καίσαρος εὑρεθέντων ἐκλεχθῆναί τε καὶ πραχθῆναι, ὑμεῖς μὲν
μετὰ τῶν πρώτων ἀνδρῶν προσετάξατε αὐτῷ ταῦτα διαλέξαι,
ἐκεῖνος δὲ οὐδὲν αὐτῶν φροντίσας, πάνθ´ ὅσα ἐβούλετο μόνος καὶ
περὶ τοὺς νόμους καὶ περὶ τοὺς φυγάδας καὶ περὶ τὰ ἄλλα ἃ μικρῷ
πρόσθεν εἶπον ἐξειργάσατο. οὕτω που πάντα τὰ δοκοῦντα
ὑμῖν ποιεῖν βούλεται.
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Traduction française :
[45,23] D'ailleurs ce que vous semblez avoir décrété
n'a pas d'importance et ne s'écarte pas beaucoup de
nos coutumes ; vous pourrez vous en convaincre.
Quel mal y a-t-il en effet à ce que tel homme plutôt
que tel autre gouverne la Macédoine ou la Gaule ?
Qu'y a-t-il de fâcheux à ce qu'un consul ait reçu des
soldats? Ce qu'il y a de fâcheux et de déplorable,
c'est que nos terres soient dévastées, les villes de nos
alliés assiégées, nos soldats armés contre nous, nos
revenus contre nous dépensés : voilà ce que vous
n'avez ni décrété, ni voulu décréter. Ainsi, parce
que vous lui avez donné certaines prérogatives, ne
permettez pas pour cela qu'il fasse ce que vous ne lui
avez pas permis ; parce que vous lui avez fait certaines
concessions, ne croyez pas qu'il faille l'autoriser à exécuter
ce que vous ne lui avez pas accordé. Au contraire,
c'est pour cette raison même que vous lui devez
votre haine et votre sévérité, puisque les honneurs et la
clémence dont il vous est redevable, il a, non seulement
dans ces conjonctures, mais encore dans toutes
les autres, osé s'en servir contre vous. Examinez en
effet : vous avez, cédant à mes conseils, décrété la
paix et l'union de tous les citoyens. Nommé par vous
pour présider à l'exécution de ce décret, il s'est conduit
de telle sorte que, prenant prétexte des funérailles de
César, il a failli livrer aux flammes la ville tout entière
et provoqué de nouveau une foule de meurtres. Vous
avez confirmé toutes les donations faites par César et
toutes les lois portées par lui, non pas que tout y fût
bon à vos yeux (il s'en faut certes de beaucoup), mais
parce qu'il était utile de n'y rien changer, afin de
bannir de nos rapports mutuels tout soupçon et toute
arrière-pensée. Cet homme, chargé de veiller à l'exécution
de vos ordres, a supprimé beaucoup d'actes
de César, et il y a substitué une foule de dispositions
contraires. Territoires, droit de cité, immunités et
autres privilèges, il les a ravis à ceux qui en jouissaient,
simples particuliers, rois et villes, et cela, pour
les donner à d'autres qui n'en avaient pas été gratifiés,
s'autorisant faussement des papiers de César, enlevant
à ceux qui ne voulaient rien lui abandonner tout
ce qui leur avait été donné, vendant à ceux dont il
avait reçu ce qu'il leur avait demandé ces mêmes
faveurs et toutes les autres. Pourtant vous aviez, dans
cette prévision, décrété après la mort de César qu'il
ne serait dressé aucune plaque mentionnant un don
fait par le dictateur. Eh bien! malgré cette défense,
la chose a eu lieu maintes fois ; il était nécessaire,
répétait Antoine, de faire un choix parmi les
dispositions trouvées dans les papiers de César et de
les exécuter. Vous lui aviez prescrit d'en conférer
avec les premiers de nos citoyens; mais lui, sans se
préoccuper d'eux en aucune façon, tout ce qui lui a
plu, par rapport, soit aux lois, soit aux exilés, soit aux
autres choses dont je parlais tout à l'heure, il l'a
exécuté par lui seul. Voilà comment il entend se conformer
à vos décisions.
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