Texte grec :
[45,15] τοσοῦτόν που ἀλλήλων διέφερον. πέμψας οὖν πρὸς τὸν Δέκιμον
φιλίαν τε αὐτῷ ἐπηγγείλατο, καὶ συμμαχίαν, ἂν μὴ τὸν Ἀντώνιον
δέξηται, προσυπισχνεῖτο. καὶ διὰ τοῦτο καὶ οἱ ἐν τῷ ἄστει τὴν
χάριν τὴν τοῦ Καίσαρος συνῄροντο. τότε μὲν οὖν (ἤδη γὰρ ὅ τε
ἐνιαυτὸς ἐξῄει καὶ ὕπατος οὐδεὶς παρῆν· ὁ γὰρ Δολοβέλλας ἐς τὴν
Συρίαν ὑπὸ τοῦ Ἀντωνίου προεξεπέπεμπτο) ἔπαινοι ἐν τῇ βουλῇ
αὐτοῖς τε ἐκείνοις καὶ τοῖς στρατιώταις τοῖς τὸν Ἀντώνιον ἐγκαταλιποῦσι,
τῶν δημάρχων ἐπιψηφισάντων, ἐγένοντο. καὶ ὅπως γε
μετὰ ἀδείας τοῦ νέου ἔτους ἐνστάντος βουλεύσωνται περὶ τῶν παρόντων,
φρουρᾷ σφίσι στρατιωτῶν ἐν τῷ συνεδρίῳ χρῆσθαι ἔδοξε.
ταῦτα γὰρ ἤρεσκε μὲν καὶ τοῖς ἄλλοις τοῖς πλείοσι τῶν ἐν τῇ
Ῥώμῃ τότε ὄντων (τὸν γὰρ Ἀντώνιον δεινῶς ἐμίσουν), μάλιστα
δὲ δὴ τῷ Κικέρωνι· διὰ γὰρ τὸ πρὸς αὐτὸν ἔχθος σφοδρότατον
ὑπάρχον τόν τε Καίσαρα ἐθεράπευε, καὶ πᾶν ὅσον ἐδύνατο καὶ
λόγῳ καὶ ἔργῳ τούτῳ τε ἐβοήθει καὶ ἐκεῖνον ἐκάκου. καὶ διὰ
τοῦτο, καίτοι ἐκχωρήσας ἐκ τῆς πόλεως ὡς καὶ τὸν υἱὸν Ἀθήναζε
ἐπὶ παιδείᾳ προπέμψων, ἐπανῆλθεν ἐπειδήπερ ἐκπεπολεμωμένους
σφᾶς ᾔσθετο.
|
|
Traduction française :
[45,15] Il envoya donc vers Décimus pour lui offrir son
amitié et lui promettre son alliance, s'il ne recevait pas
Antoine. Cette démarche fit que, même à Rome, la faveur
publique fut acquise à César. Alors, comme l'année était
sur le point de finir, et qu'aucun des consuls n'était présent
(Dolabella avait été envoyé à l'avance en Syrie par Antoine),
des éloges furent, sur la proposition des tribuns du
peuple, accordés en plein sénat à César et à Décimus, ainsi
qu'aux soldats qui avaient abandonné Antoine. Afin de
pouvoir, au commencement de la nouvelle année, délibérer
sans crainte sur les circonstances présentes, on
résolut de faire garder par des troupes l'assemblée du
sénat. Ces mesures furent approuvées par le plus grand
nombre de ceux qui se trouvaient alors dans Rome
et qui haïssaient vivement Antoine, mais surtout par
Cicéron, car c'était à cause de son inimitié contre Antoine
qu'il servait César, et faisait, par sa parole et par ses
actions, tout ce qu'il pouvait pour aider l'un et pour
nuire à l'autre. C'est aussi pour ce motif que, après
avoir quitté Rome sous prétexte d'accompagner son fils
à Athènes, où il allait étudier, il revint sur ses pas dès
qu'il eut appris que la guerre avait éclaté entre eux.
|
|