Texte grec :
[45,6] ἐπ´ οὖν τούτοις ὁ Καῖσαρ ἤσχαλλε μέν,
οὐ μέντοι καὶ ἀσφαλῶς παρρησιάσασθαί τι δυνάμενος ἠνείχετο,
μέχρις οὗ τὸ πλῆθος, ὑφ´ οὗ τὸν πατέρα αὐξηθέντα ἠπίστατο,
προσεποιήσατο. ὀργήν τε γὰρ αὐτοὺς ἐπὶ τῷ ἐκείνου θανάτῳ ἔχοντας
εἰδώς, καὶ ἑαυτὸν ὡς καὶ παῖδα αὐτοῦ σπουδάσειν ἐλπίσας,
τόν τε Ἀντώνιον διά τε τὴν ἱππαρχίαν καὶ διὰ τὴν τῶν σφαγέων
οὐ τιμωρίαν μισοῦντας αἰσθόμενος, ἐπεχείρησε μὲν δημαρχῆσαι
πρός τε τὴν τῆς δημαγωγίας ἀφορμὴν καὶ πρὸς τὴν ὑποδοχὴν τῆς
ἐξ αὐτῆς δυναστείας, καὶ διὰ τοῦτο τῆς τοῦ Κίννου χώρας κενῆς
οὔσης ἀντεποιήσατο, κωλυθεὶς δὲ ὑπὸ τῶν περὶ τὸν Ἀντώνιον οὐχ
ἡσύχασεν, ἀλλὰ Τιβέριον Καννούτιον δημαρχοῦντα ἀναπείσας ἔς τε
τὸν ὅμιλον ὑπ´ αὐτοῦ ἐσήχθη, πρόφασιν τὴν δωρεὰν τὴν καταλειφθεῖσαν
ὑπὸ τοῦ Καίσαρος ποιησάμενος, καὶ δημηγορήσας ὅσα
ἥρμοττε, ταύτην τε εὐθὺς ἐκτίσειν σφίσιν ὑπέσχετο καὶ ἄλλα αὐτοὺς
πολλὰ προσεπήλπισε. καὶ μετὰ τοῦτο τὴν πανήγυριν τὴν
ἐπὶ τῇ τοῦ Ἀφροδισίου ἐκποιήσει καταδειχθεῖσαν, ἣν ὑποδεξάμενοί
τινες ζῶντος ἔτι τοῦ Καίσαρος ἐπιτελέσειν ἐν ὀλιγωρίᾳ, ὥσπερ
που καὶ τὴν τῶν Παριλίων ἱπποδρομίαν, ἐποιοῦντο, αὐτὸς ἐπὶ τῇ
τοῦ πλήθους θεραπείᾳ, ὡς καὶ προσήκουσαν διὰ τὸ γένος, τοῖς οἰκείοις
τέλεσι διέθηκε. καὶ τότε μὲν οὔτε τὸν δίφρον τὸν τοῦ Καίσαρος
τὸν ἐπίχρυσον οὔτε τὸν στέφανον τὸν διάλιθον ἐς τὸ θέατρον
ἐσήγαγεν ὥσπερ ἐψήφιστο, φοβηθεὶς τὸν Ἀντώνιον·
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Traduction française :
[45,6] Octave en était affligé; mais, comme il n'était pas
assez puissant pour élever la voix sans se compromettre,
il supportait tout jusqu'à ce que la multitude, à laquelle
il savait que son père avait dû son élévation, lui fût
acquise. N'ignorant pas qu'elle était irritée de la mort
de César, espérant qu'elle embrasserait avec zèle les
intérêts de son fils, sentant qu'elle détestait Antoine
et pour sa conduite comme maître de la cavalerie et
pour avoir laissé les meurtriers impunis, il aspira au
tribunat, afin de conquérir la popularité, et, par elle,
d'arriver à la domination. Ce fut dans cette vue qu'il brigua
la place laissée vacante par Cinna. Ayant échoué par
l'opposition d'Antoine, loin de se tenir en repos, il
décida Tibérius Canutius, tribun en charge, à le présenter
au peuple sous le prétexte des legs que César lui
avait laissés; et, après un discours approprié à la
circonstance, il promit de les payer sur-le-champ et donna
de lui à la foule beaucoup d'autres espérances encore.
Ensuite de cela, les jeux institués pour l'achèvement du
temple de Vénus, que ceux qui s'en étaient chargés du
vivant de César négligeaient de célébrer, de même que
les jeux du cirque pendant les Palilies, lui-même, pour
faire sa cour au peuple, comme si c'eût été une charge
qui lui revenait par droit de naissance, les fit célébrer
à ses propres frais. Cependant ni le siége doré de César,
ni la couronne ornée de pierreries, ne furent alors, malgré
le décret qui l'ordonnait, portés au théàtre, par
crainte d'Antoine.
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