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[44,16] ἐδέδοκτο δὲ αὐτοῖς ἐν τῷ συνεδρίῳ τὴν ἐπιχείρησιν ποιήσασθαι.
τόν τε γὰρ Καίσαρα ἥκιστα ἐνταῦθα ὑποτοποῦντά τι πείσεσθαι
εὐαλωτότερον ἔσεσθαι, καὶ σφίσιν εὐπορίαν ἀσφαλῆ ξιφῶν ἐν
κιβωτίοις ἀντὶ γραμματείων τινῶν ἐσκομισθέντων ὑπάρξειν, τούς
τε ἄλλους οὐ δυνήσεσθαι, οἷά που καὶ ἀόπλους ὄντας, ἀμῦναι
προσεδόκων· εἰ δ´ οὖν τις καὶ τολμήσειέ που, ἀλλὰ τούς γε μονομάχους,
οὓς πολλοὺς ἐν τῷ Πομπηίῳ θεάτρῳ, πρόφασιν ὡς καὶ
ὁπλομαχήσοντας, προπαρεσκευάσαντο, βοηθήσειν σφίσιν ἤλπιζον·
ἐκεῖ γάρ που ἐν οἰκήματί τινι τοῦ περιστῴου συνεδρεύειν ἔμελλον.
καὶ οἱ μὲν, ἐπειδὴ ἡ κυρία ἧκεν, ἔς τε τὸ βουλευτήριον ἅμα ἕῳ
συνελέγησαν καὶ τὸν Καίσαρα παρεκάλουν·
| [44,16] Ils résolurent de l'attaquer en plein sénat. En effet,
ils comptaient que César, qui là n'avait nulle appréhension,
serait plus aisé à surprendre; qu'ils se procureraient
eux-mêmes facilement et sans danger leurs épées, en les
apportant en place de stylets dans des étuis; que les
autres sénateurs ne pourraient le défendre puisqu'ils
seraient sans armes; d'ailleurs, si quelqu'un l'osait faire,
ils espéraient que les gladiateurs qu'ils avaient postés
d'avance en grand nombre dans le théâtre de Pompée,
sous prétexte de les faire combattre, viendraient à leur
secours. C'était là, en effet, dans une salle du péristyle,
que le sénat devait tenir sa séance. Quand le jour fixé
fut venu, ils se réunirent dès l'aurore dans la curie, et
invitèrent César à s'y rendre.
| [44,17] ἐκείνῳ δὲ προέλεγον μὲν καὶ μάντεις τὴν ἐπιβουλήν, προέλεγε δὲ
καὶ ὀνείρατα. ἐν γὰρ τῇ νυκτὶ ἐν ᾗ ἐσφάγη, ἥ τε γυνὴ αὐτοῦ τήν τε οἰκίαν
σφῶν συμπεπτωκέναι καὶ τὸν ἄνδρα συντετρῶσθαί τε ὑπό τινων καὶ ἐς
τὸν κόλπον αὐτῆς καταφυγεῖν ἔδοξε, καὶ ὁ Καῖσαρ ἐπί τε τῶν
νεφῶν μετέωρος αἰωρεῖσθαι καὶ τῆς τοῦ Διὸς χειρὸς ἅπτεσθαι.
πρὸς δ´ ἔτι καὶ σημεῖα οὔτ´ ὀλίγα οὔτ´ ἀσθενῆ αὐτῷ ἐγένετο· τά
τε γὰρ ὅπλα τὰ Ἄρεια παρ´ αὐτῷ τότε ὡς καὶ παρὰ ἀρχιερεῖ κατά
τι πάτριον κείμενα ψόφον τῆς νυκτὸς πολὺν ἐποίησε, καὶ αἱ θύραι
τοῦ δωματίου ἐν ᾧ ἐκάθευδεν αὐτόμαται ἀνεῴχθησαν. τά τε ἱερὰ
ἃ ἐπ´ αὐτοῖς ἐθύσατο οὐδὲν αἴσιον ὑπέφηνε, καὶ οἱ ὄρνιθες δι´
ὧν ἐμαντεύετο οὐκ ἐπέτρεπον αὐτῷ ἐκ τῆς οἰκίας ἐξελθεῖν. ἤδη
δέ τισι καὶ τὸ τοῦ δίφρου τοῦ ἐπιχρύσου ἐνθύμιον μετά γε τὴν
σφαγὴν αὐτοῦ ἐγένετο, ὅτι αὐτὸν ὁ ὑπηρέτης βραδύνοντος τοῦ Καίσαρος
ἐξεκόμισεν ἐκ τοῦ συνεδρίου, νομίσας μηκέτ´ αὐτοῦ χρείαν ἔσεσθαι.
| [44,17] La conspiration fut annoncée à César par les devins ;
elle lui fut aussi annoncée par des songes. En effet,
la nuit qui précéda son assassinat, il sembla à sa femme
que leur maison s'était écroulée, que son mari avait été
blessé par quelques citoyens, et qu'il s'était réfugié entre
ses bras. César, de son côté, s'imagina qu'il était au
haut des airs sur les nuages, et qu'il touchait la main de
Jupiter. En outre, il lui advint des présages nombreux
et non équivoques : les boucliers de Mars qui, suivant la
coutume des ancêtres, étaient déposés chez lui en sa
qualité de souverain pontife, retentirent la nuit avec grand
bruit, et les portes de la chambre où il dormait s'ouvrirent
d'elles-mêmes. Les victimes qu'il immola en expiation
de ces prodiges ne lui annonçaient rien de favorable ;
les oiseaux qui servent à prendre les auspices le détournaient
de sortir de sa maison. L'incident relatif à son
siège doré devint également, après le meurtre, un présage
aux yeux de quelques-uns : César, en effet, ayant
tardé, le licteur avait emporté ce siège hors de la salle,
pensant qu'il n'en serait plus besoin.
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