Texte grec :
[39,6] Πομπήιος δὲ ἐν τούτῳ τὴν κάθοδον τῷ Κικέρωνι ψηφισθῆναι διεπράξατο.
Ὃν γὰρ διὰ τοῦ Κλωδίου ἐξεληλάκει, τοῦτον ἐπ' αὐτὸν ἐκεῖνον ἐπανήγαγεν.
Οὕτω που τὸ ἀνθρώπειον δι' ὀλίγου τε ἔστιν ὅτε μεταβάλλεται, καὶ ἀφ' ὧν
ὠφελήσεσθαί τινες ἢ καὶ βλαβήσεσθαι νομίζουσι, τὰ ἐναντιώτατα
ἀντιλαμβάνουσι. Συνέπραττον δὲ ἀπὸ τῶν στρατηγῶν καὶ τῶν δημάρχων
ἄλλοι τε καὶ Τίτος Ἄννιος Μίλων, οἵπερ που καὶ τὴν γνώμην ἐς τὸ πλῆθος
ἐσήνεγκαν· ὁ γὰρ Σπινθὴρ ὁ ὕπατος, τὸ μέν τι καὶ τῷ Πομπηίῳ χαριζόμενος,
τὸ δὲ καὶ ἐξ ἰδίας ἔχθρας τὸν Κλώδιον ἀμυνόμενος, ὑφ' ἧς καὶ τὴν μοιχείαν
αὐτοῦ δικάζων κατεγνώκε. Καὶ ἐκείνῳ δὲ ἄλλοι τε τῶν ἐν ταῖς ἀρχαῖς ὄντων
ὑπῆρχον, καὶ ὁ ἀδελφὸς Ἄππιος Κλαύδιος στρατηγῶν, ὅ τε Νέπως ὁ ὕπατος,
ἀπ' οἰκείας τινὸς ἔχθρας τὸν Κικέρωνα μισῶν.
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Traduction française :
[39,6] Pendant qu'ils s'accomplissaient, Pompée travailla au rappel de Cicéron. II fit
revenir à Rome, pour l'opposer à Clodius, celui qu'il en avait éloigné avec le
concours de ce même Clodius. Ainsi le coeur humain est quelquefois sujet à de
soudains changements, et tel homme qui semblait devoir nous être utile ou
nuisible, nous fait éprouver tout le contraire de ce que nous attendions. Pompée
eut pour auxiliaires des préteurs et des tribuns qui proposèrent le décret au peuple
: Titus Annius Milon fut de ce nombre. Le consul Spinther le seconda aussi, pour
lui être agréable et pour se venger de Clodius, contre lequel il nourrissait une
haine personnelle, qui avait dicté son vote dans le procès de l'adultère. Clodius,
de son côté, comptait des appuis parmi les magistrats : c'étaient, entre autres, le
préteur Appius Claudius, son frère, et le consul Népos, devenu par un
ressentiment particulier l'ennemi de Cicéron.
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