Texte grec :
[39,46] Ὑπὸ δὲ δὴ τὰς αὐτὰς ἡμέρας καὶ ὁ Κράσσος ὁ Πούπλιος, τοῦ Κράσσου τοῦ
Μάρκου παῖς, τὴν Ἀκυϊτανίαν ὀλίγου πᾶσαν κατεστρέψατο. Γαλάται γὰρ καὶ
αὐτοὶ ὄντες τῇ τε Κελτικῇ προσοικοῦσι, καὶ παρ' αὐτὸ τὸ Πυρηναῖον ἐς τὸν
ὠκεανὸν καθήκουσιν. Ἐπ' οὖν τούτους ὁ Κράσσος στρατεύσας Σωτιάτας τε
μάχῃ ἐκράτησε, καὶ πολιορκίᾳ εἷλεν, ὀλίγους μὲν ἐν ὁμολογίᾳ τινὶ ἐξ ἀπάτης
ἀποβαλών. Ἰσχυρῶς δέ σφας καὶ περὶ αὐτοῦ τούτου ἀμυνάμενος, καὶ ἑτέρους
τινὰς ἰδὼν ἠθροισμένους τε, καὶ στρατιώτας ἐκ τῆς Ἰβηρίας Σερτωριείους
ἔχοντας καὶ μετ' αὐτῶν στρατηγικώτερον ἢ προπετέστερον τῷ πολέμῳ
χρωμένους, ὡς καὶ τῇ ἀπορίᾳ τῶν τροφῶν δι' ὀλίγου σφῶν ἐκ τῆς γῆς
ἐκχωρησόντων· προσεποιήσατό τε αὐτοὺς δεδιέναι, καὶ καταφρονηθεὶς οὐχ
ὑπηγάγετο μὲν οὐδ' ὣς ἐς χεῖράς οἱ ἐλθεῖν, ἀδεῶς δ' ἐς ὕστερον ἔχουσί σφισι
προσέβαλεν ἐξαίφνης ἀνέλπιστος. Καὶ ταύτῃ μὲν ᾗ προσέμιξεν οὐδὲν
εἰργάσατο (ἐπεκδραμόντες γὰρ οἱ βάρβαροι, ἰσχυρῶς ἠμύνοντο)· ἐνταῦθα δὲ
δὴ τῆς δυνάμεως αὐτοῖς οὔσης, περιέπεμψέ τινας ἐς τὰ ἐπὶ θάτερα τοῦ
στρατοπέδου σφῶν· καὶ τοῦτό τε ἔρημον ἀνδρῶν κατέσχεν, καὶ τοῖς
μαχομένοις δι' αὐτοῦ κατὰ νώτου ἐπεγένετο. Καὶ οὕτως ἐκεῖνοί τε πάντες
ἐφθάρησαν, καὶ οἱ λοιποὶ, πλὴν ὀλίγων, ἀκονιτὶ ὡμολόγησαν. Ταῦτα μὲν ἐν
τῷ θέρει ἐπράχθη.
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Traduction française :
[39,46] A peu près clans les mêmes jours, Publius Crassus, fils de Marcus Crassus,
conquit l'Aquitaine presque tout entière. Les peuples de cette contrée, qui sont
aussi Gaulois, habitent sur les confins de la Celtique et s'étendent le long des
Pyrénées jusqu'à l'Océan. Crassus se mit en marche contre eux, défit les Apiates
dans un combat, assiégea et prit leur ville. Il ne perdit qu'un petit nombre de
soldats que les ennemis firent périr par une ruse, pendant qu'il traitait avec eux. Il
tirait une éclatante vengeance de cette perfidie, quand il apprit que d'autres
Gaulois s'étaient ligués, avaient fait venir d'Espagne des soldats de Sertorius, et
qu'avec leur concours ils faisaient la guerre d'après la tactique militaire, et non
plus avec une aveugle impétuosité; persuadés que le manque de vivres forcerait
bientôt les Romains à sortir de leur pays. Crassus feignit de les craindre et ne leur
inspira que du dédain : il ne put néanmoins les déterminer à combattre ; mais
lorsqu'ils en furent venus à ne plus redouter les Romains, il tomba sur eux au
moment où ils ne s'y attendaient pas. Il attaqua leur camp; mais les barbares firent
une sortie et se défendirent avec vigueur, et il ne remporta sur ce point aucun
avantage. Comme ils avaient concentré là toutes leurs forces, Crassus envoya un
détachement de ses soldats vers un autre côté de leur camp, qui n'était pas
défendu. Ils s'en emparèrent et se frayèrent par là une route sur les derrières des
combattants. Les barbares furent tous massacrés; les autres peuples, à quelques
exceptions près, traitèrent avec les Romains sans combattre. Voilà ce qui se
passa cet été.
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