Texte grec :
[39,60] Ὁ οὖν Πομπήιος ὅ τε Κράσσος ὑπάτευόν τε ἔτι· καὶ ὁ μὲν ἑαυτῷ βοηθῶν, ὁ δὲ
τήν τε ἐκείνου χάριν, καὶ ἅμα καὶ χρήματα παρὰ τοῦ Γαβινίου πεμφθέντα οἱ
λαβών, ἔκ τε τοῦ προφανοῦς ὑπὲρ αὐτοῦ διεδικαίουν, καὶ ἄλλα τε καὶ φυγάδα
τὸν Κικέρωνα ἀποκαλοῦντες, οὐδὲν ἐπεψήφισαν. Ὡς μέντοι ἐκεῖνοί τε ἐκ τῆς
ἀρχῆς ἀπηλλάγησαν, καὶ αὐτοὺς ὅ τε Δομίτιος ὁ Λούκιος καὶ Ἄππιος Κλαύδιος
διεδέξαντο, γνῶμαι αὖθις πολλαὶ ἐλέχθησαν, καὶ κατὰ τοῦ Γαβινίου αἱ πλείους
ἐγένοντο. Ὅ τε γὰρ Δομίτιος ἐχθρὸς τῷ Πομπηίῳ, διά τε τὸ σπουδαρχῆσαι καὶ διὰ
τὸ παρὰ γνώμην αὐτοῦ ἀποδειχθῆνα,ι ὤν, καὶ ὁ Κλαύδιος, καίπερ προσήκων οἱ,
ὅμως τοῖς τε πολλοῖς χαρίσασθαί τι ὑπὸ δημαγωγίας θελήσας, καὶ παρὰ τοῦ
Γαβινίου δωροδοκήσειν, ἄν γέ τι συνταράξῃ, προσδοκήσας, πᾶν αὐτῷ ἔπραξαν.
Καὶ αὐτὸν καὶ ἐκεῖνο δεινῶς ἐπίεσεν, ὅτι προπεμφθέντα τινὰ ὑπὸ τοῦ Κράσσου
ὑποστράτηγον ἐπὶ τῇ τῆς ἀρχῆς αὐτοῦ διαδοχῇ, οὐκ ἐδέξατο, ἀλλ' ὥσπερ
ἀθάνατον τὴν ἡγεμονίαν εἰληφὼς, κατεῖχεν αὐτήν. Ἔδοξεν οὖν σφισι τὰ τῆς
Σιβύλλης ἔπη ἀναγνωσθῆναι· καίπερ ἀντειπόντος τοῦ Πομπηίου.
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Traduction française :
[39,60] Pompée et Crassus étaient encore consuls ; ils défendirent ouvertement
Gabinius, le premier dans son intérêt, le second pour être agréable à son collègue
et parce q'il avait reçu l'argent que Gabinius lui avait envoyé : ils reprochèrent
hautement à Cicéron d'avoir été banni, et ne rendirent aucune décision. Mais
lorsque leur consulat fut arrivé à son terme et qu'ils eurent été remplacés par
Lucius Domitius et par Appius Claudius, on discuta de nouveau cette affaire, et
presque toutes les opinions furent contraires à Gabinius. Domitius était l'ennemi
de Pompée, qui avait été son compétiteur pour le consulat et l'avait obtenu malgré
lui. Claudius était parent de Pompée ; mais il voulait plaire à la multitude, et il
espérait obtenir de l'argent de Gabinius, en excitant des troubles. Ils réunirent tous
leurs efforts contre Gabinius, qui était d'ailleurs en butte à un grief très grave, pour
n'avoir point reçu le lieutenant que Crassus lui avait envoyé comme successeur,
et pour avoir gardé le commandement, comme s'il lui avait été donné pour
toujours. Le sénat décréta donc, malgré Pompée, que les oracles de la Sibylle
seraient lus de nouveau.
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