Texte grec :
[39,5] Ἐπειδὴ δὲ οὗτοί τε κατεστράφατο, καὶ ἄλλοι οἱ μὲν ὑπ' αὐτοῦ, οἱ δὲ καὶ διὰ
τῶν ὑποστρατήγων, συχνοὶ ἐκεχείρωντο, ὅ τε χειμὼν ἐνέστη, ἀνεχώρησεν ἐς
τὰ χειμάδια. Μαθόντες δὲ ταῦθ' οἱ οἴκοι Ῥωμαῖοι, ἐθαύμασαν ὅτι ἔθνη
τοσαῦτα, ὧν οὐδὲ τὰ ὀνόματα πρότερον ἠκρίβουν, ᾑρήκει· καὶ ἐψηφίσαντο
πεντεκαίδεκα ἐπ' αὐτοῖς ἡμέρας θῦσαι· ὅπερ οὔπω πρότερον ἐγεγόνει. Κἀν τῷ
αὐτῷ τούτῳ χρόνῳ Γάλβας ὁ Σέρουιος, ὑποστρατηγῶν αὐτῷ, μέχρι μὲν ἥ τε
ὡραία {ἦν} καὶ τὸ στράτευμα συνεστὸς εἶχεν, Οὐαράγρους παρά τε τῇ
Λεμμάνῳ λίμνῃ, καὶ πρὸς τοῖς Ἀλλόβριξι μέχρι τῶν Ἄλπεων οἰκοῦντας, τοὺς
μὲν βίᾳ, τοὺς δὲ καὶ ὁμολογίᾳ παρεστήσατο· ὥστε καὶ χειμάσαι κατὰ χώραν
παρασκευάσασθαι. Ἐπεὶ μέντοι οἱ πλείους τῶν στρατιωτῶν οἱ μὲν παρέμενοι,
οἷα μὴ πόρρω τῆς Ἰταλίας ὄντες, οἱ δὲ καὶ ἐφ' ἑαυτῶν ἄλλοσε ἀπεχώρησαν, καὶ
αὐτῷ ἀπροσδόκητοι κατὰ τοῦτο οἱ ἐπιχώριοι ἐπέθεντο· πρὸς ἀπόνοιαν ὑπ'
ἀπογνώσεως προήχθη· καὶ ἐκπηδήσας ἐκ τοῦ χειμαδίου ἄφνω, τούς τε
προσκειμένους οἱ τῷ παραδόξῳ τοῦ τολμήματος ἐξέπληξε, καὶ δι' αὐτῶν πρὸς
τὰ μετέωρα διέπεσε. Γενόμενος δὲ ἐν τῷ ἀσφαλεῖ ἠμύνατο μὲν αὐτοὺς μετὰ
τοῦτο, καὶ ἐδουλώσατο, οὐ μὴν καὶ ἐχείμασεν αὐτόθι, ἀλλὰ καὶ ἐς τὴν τῶν
Ἀλλοβρίγων μετέστη. Ταῦτα μὲν ἐν τῇ Γαλατίᾳ ἐγένετο.
|
|
Traduction française :
[39,5] Après la défaite des Aduatiques, beaucoup d'autres peuples furent soumis par
César ou par ses lieutenants, et comme la mauvaise saison approchait, il se retira
dans ses quartiers d'hiver. A la nouvelle de ces victoires, les Romains
s'étonnèrent qu'il eût subjugué tant de nations dont ils ne savaient pas même
exactement le nom et décrétèrent quinze jours d'actions de grâces aux dieux, ce
qui ne s'était jamais fait jusqu'alors. En même temps, pendant que la saison le
permettait encore et que ses troupes étaient réunies, Servius Galba, lieutenant de
César, soumit par la force ou par des traités les Véragres, qui habitaient sur les
bords du Léman, aux confins des Allobroges, jusqu'aux Alpes. Il se disposait
même à passer l'hiver dans ce pays ; mais la plupart de ses soldats s'étant
dispersés, les uns avec des congés, parce qu'on n'était pas loin de l'Italie, les
autres de leur propre autorité, les habitants profitèrent de cette circonstance pour
tomber brusquement sur Galba. Le désespoir alors le poussa à une résolution
téméraire : il s'élança tout à coup hors de ses quartiers d'hiver, étonna par cette
audace incroyable les ennemis qui le serraient de près et s'ouvrit, à travers leurs
rangs, un passage jusqu'à lin lieu élevé. Une fois en sûreté, il fit expier aux
barbares leur attaque et les subjugua ; mais il n'hiverna pas davantage dans ce
pays et passa dans celui des Allobroges. Tels sont les événements dont la Gaule
fut le théâtre.
|
|