Texte grec :
[39,43] Οἱ γὰρ βάρβαροι μήτε τοξείᾳ χρώμενοι, μήτε λίθους, ὡς οὐδὲν αὐτῶν
δεησόμενοι, προπαρασκευάσαντες, εἰ μέν τίς σφισιν ὁμόσε ἐχώρησε, τρόπον
τινὰ ἀπεμάχοντο, τοὺς δ' ὀλίγον σφῶν ἀφεστηκότας οὐχ εἶχον ὅ τι ποιήσωσιν.
Αὐτοί τε οὖν ἐτιτρώσκοντο, καὶ ἀπέθνησκον, καὶ οἱ μηδὲ ἀμύνασθαί τινα
δυνάμενοι· καὶ τὰ σκάφη τὰ μὲν ἀνερρήγνυτο ἐμβαλλόμενα, τὰ δὲ
κατεπίμπρατο ὑφαπτόμενα· ἄλλα ἀναδούμενα, ὥσπερ κενὰ ἀνδρῶν, εἵλκετο.
Ὁρῶντες δὲ ταῦθ' οἱ λοιποὶ ἐπιβάται, οἱ μὲν ἀπεκτίννυσάν σφας, μὴ καὶ
ζῶντες ἁλῶσιν· οἱ δὲ ἐς τὴν θάλασσαν ἐξεπήδων, ὡς καὶ δι' ἐκείνης, ἤτοι τῶν
πολεμίων νεῶν ἐπιβησόμενο,ι ἢ πάντως γε οὐχ ὑπὸ τῶν Ῥωμαίων
ἀπολούμενοι. Προθυμίᾳ μὲν γὰρ καὶ τόλμῃ οὐδὲν αὐτῶν διέφερον· τῷ δὲ δὴ
σταδίῳ τῶν σκαφῶν προδιδόμενοι, δεινῶς ἤσχαλλον. Ὅπως γὰρ δὴ μηδ' αὖθίς
ποτε πνεῦμά τι ταῖς ναυσὶν ἐπιγενόμενον κινήσειεν αὐτάς, δορυδρέπανα
πόρρωθέν σφισιν οἱ Ῥωμαῖοι ἐπέφερον, καὶ τά τε σχοινία αὐτῶν διέτεμνον, καὶ
τὰ ἱστία διέσχιζον. Πεζομαχεῖν δὲ τρόπον τινὰ ἐν πλοίοις πρὸς ναυμαχοῦντας
ἀναγκαζόμενοι, πάμπολλοι μὲν αὐτοῦ ταύτῃ ἐφθάρησαν· πάντες δὲ οἱ
περιλιπεῖς ἑάλωσαν. Καὶ αὐτῶν τοὺς λογιμωτάτους ὁ Καῖσαρ ἀποσφάξας τοὺς
ἄλλους ἐπώλησε.
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Traduction française :
[39,43] Les Vénètes, qui ne se servaient pas de flèches et qui ne s'étaient point
pourvus de pierres, ne croyant pas en avoir besoin, repoussaient jusqu'à un
certain point les Romains qui combattaient de près ; mais ils ne pouvaient rien
contre ceux qui se tenaient même à une courte distance. Ils étaient blessés ou
tués, sans pouvoir se défendre : leurs vaisseaux étaient brisés par le choc des
vaisseaux ennemis ou consumés par les flammes ; quelques-uns même,
dépourvus d'équipage, furent attachés à ceux des Romains et traînés à la
remorque. A la vue d'un tel désastre, les soldats de la flotte barbare qui avaient
survécu se tuèrent pour ne pas être pris vivants, ou s'élancèrent dans la mer, afin
d'y trouver la mort sous les coups des vainqueurs en cherchant à escalader leurs
vaisseaux, ou de toute autre manière. Ils ne leur cédaient ni eu courage ni en
audace ; mais trahis par l'immobilité de leurs vaisseaux, ils furent réduits à fa
dernière extrémité ; car les Romains, dans la crainte que quelque vent ne vint à
s'élever encore et à mettre leur flotte en mouvement, dirigeaient de loin contre eux
des perches armées de faux qui coupaient les cordages et déchiraient les voiles.
Les Vénètes, forcés de soutenir, pour ainsi dire, un combat de terre sur leurs
navires contre les Romains, qui pouvaient en toute liberté faire usage de leurs
vaisseaux, périrent pour la plupart : le reste fut pris. César fit mettre à mort ceux
qui occupaient le premier rang et vendit les autres.
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