Texte grec :
[39,34] Ὁ δὲ δὴ Κάτων καὶ ὁ Φαυώνιος ἠναντιοῦντο μὲν πᾶσι τοῖς πρασσομένοις
ὑπ' αὐτῶν, συνεργοὺς ἄλλους τέ τινας καὶ τοὺς δύο δημάρχους ἔχοντες· ἅτε δὲ
ὀλίγοι πρὸς πολλοὺς ἀγωνιζόμενοι, μάτην ἐπαρρησιάζοντο. Καὶ ὁ μὲν
Φαυώνιος, μίαν ὥραν μόνην παρὰ τοῦ Τρεβωνίου πρὸς τὴν ἀντιλογίαν λαβών,
κατέτριψεν αὐτὴν, ὑπὲρ αὐτῆς τῆς τοῦ καιροῦ στενοχωρίας εἰκῇ βοῶν· ὁ δὲ δὴ
Κάτων ἔτυχε μὲν ἐν δύο ὥραις δημηγορῆσαι· τραπόμενος δὲ πρὸς κατηγορίαν
τῶν τε ἐν χερσὶ καὶ τῆς ὅλης καταστάσεως, ὥσπερ εἰώθει, κατανάλωσε τὸν
καιρὸν πρὶν καὶ ὁτιοῦν {ἐπειγόντων εἰπεῖν}· οὐχ ὅτι οὐκ ἐνεδέχετό τι καὶ περὶ
ἐκείνων λεχθῆναι, ἀλλ' ἵν' ἔτι τι δημηγορῆσαι δοκῶν ἔχειν ὑπό τε τοῦ
Τρεβωνίου σιγασθῇ, καὶ αὐτῷ καὶ τοῦτ' αὐτὸ ἐγκαλῇ. Ἐπεὶ εὖ γε ἠπίστατο, ὅτι
οὐδ' εἰ πάσῃ τῇ ἡμέρᾳ ἐκέχρητο, πεῖσαί τι ὧν ἐβούλετο ψηφίσασθαί σφας
ἐδύνατο. Οὐκοῦν οὔτε παραχρῆμα σιωπῆσαι κελευσθεὶς ἐπαύσατο· ἀλλὰ καὶ
ἐξωσθεὶς καὶ ἑλκυσθεὶς ἐκ τοῦ συλλόγου, ἐπανῆλθε· καὶ τὸ τελευταῖον καὶ ἐς
τὸ οἴκημα ἐσαχθῆναι προσταχθεὶς, οὐκ ἐμετρίασεν.
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Traduction française :
[39,34] Caton et Favonius, soutenus par leurs amis et par les deux tribuns du peuple,
attaquaient tout ce que faisaient Pompée et Crassus ; mais quelle que fût la liberté
de leur langage, elle restait impuissante, parce que c'était la lutte de quelques
hommes contre plusieurs. Favonius, qui n'avait obtenu de Trebonius qu'une heure
pour parler contre sa proposition, l'employa en vaines plaintes sur le peu de temps
qu'on lui avait donné. Caton avait obtenu deux heures ; mais il se mit, suivant son
habitude, à déclamer contre l'état présent des affaires et contre la situation de la
République, et dépensa ainsi le temps qui lui avait été accordé, sans aborder la
véritable question. Ce n'est pas qu'il n'eût rien à en dire ; mais il voulait, dans le
cas où Trebonius lui ordonnerait de se taire, paraître avoir à parler encore et faire
de cet ordre un nouveau grief contre le tribun. Caton savait bien qu'il n'amènerait
pas les Romains à décréter ce qu'il désirait, même quand il passerait la journée
entière à discourir. Aussi ne s'arrêta-t-il pas sur-le-champ, quand on lui ordonna
de se taire ; mais chassé, traîné même avec violence hors de l'assemblée, il y
rentra et ne se montra pas plus traitable, lorsque l'ordre de le conduire en prison
eût été donné.
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