Texte grec :
[39,33] Ὡς οὖν αἱ ἀρχαὶ κατέστησαν, εἴχοντο ὧν ἐφίεντο. Καὶ αὐτοὶ μὲν οὐδένα
οὔτε ἐν τῇ βουλῇ οὔτε ἐν τῷ δήμῳ λόγον ὑπὲρ αὐτῶν ἐποιήσαντο, ἀλλὰ καὶ
πάνυ ἐπλάττοντο μηδενός σφων προσδεῖσθαι. Γάιος δὲ δὴ Τρεβώνιος
δημαρχῶν ἔγραψε τῷ μὲν τήν τε Συρίαν καὶ τὰ πλησιόχωρα αὐτῆς, τῷ δὲ τὰς
Ἰβηρίας (καὶ γάρ τι καὶ ἔναγχος ἐκεκίνηντο) ἄρχειν ἐπὶ πέντε ἔτη δοθῆναι·
στρατιώταις τε ὅσοις ἂν ἐθελήσωσι καὶ τῶν πολιτῶν καὶ τῶν συμμάχων,
χρωμένοις, καὶ πόλεμον καὶ εἰρήνην πρὸς οὓς ἂν βουληθῶσι, ποιουμένοις.
Χαλεπῶς οὖν ἐπὶ τούτῳ πολλῶν, καὶ μάλιστα τῶν τοῦ Καίσαρος φίλων,
ἐχόντων, ὅτι ἤμελλον ἐκεῖνοι, τυχόντες ὧν διῳκοῦντο, τὸν Καίσαρα μηκέτ' ἐπὶ
πολὺ τὴν ἀρχὴν ἕξοντα καθείρξειν, καὶ παρασκευαζομένων διὰ τοῦτο
ἀντειπεῖν τινων τοῖς γεγραμμένοις· φοβηθέντες οἱ ὕπατοι μὴ διαμάρτωσιν ὧν
ἔπραττον, προσεποιήσαντο αὐτοὺς, ὥστε τὴν ἡγεμονίαν καὶ ἐκείνῳ τρία ἔτη
πλείω (ὥς γε τἀληθὲς εὑρίσκεται) μηκῦναι. Οὐ μέντοι καὶ ἐς τὸν δῆμόν τι
ὑπὲρ αὐτοῦ πρότερον ἐσήνεγκαν, πρὶν τὰ σφέτερα βεβαιώσασθαι. Οἵ τε γὰρ
τοῦ Καίσαρος ἐπιτήδειοι προκαταληφθέντες οὕτως, ἡσύχασαν· καὶ τῶν ἄλλων
τὸ μὲν πολὺ δουλωθὲν ὑπὸ τοῦ φόβου, ἡσυχίαν ἤγαγον, ἀγαπῶντες εἰ καὶ ὣς
περισωθεῖεν.
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Traduction française :
[39,33] Après l'élection des magistrats, Pompée et Crassus s'occupèrent de
l'exécution de leurs projets : ils n'en parlèrent ni dans le sénat ni devant le peuple,
et feignirent de ne rien ambitionner de plus ; mais le tribun du peuple C. Trebonius
proposa de donner pour cinq ans à l'un le gouvernement de la Syrie et des
contrées limitrophes, à l'autre celui de l'Espagne où des troubles avaient
récemment éclaté, de les autoriser à lever autant de soldats qu'ils voudraient
parmi les citoyens et parmi les alliés, à faire la guerre et la paix avec tel peuple
qu'ils jugeraient convenable. Cette proposition fut mal accueillie en général, et
surtout parmi les amis de César : on était persuadé que Pompée et Crassus, s'ils
atteignaient le but qu'ils poursuivaient, empêcheraient César de garder plus
longtemps le commandement. Plusieurs se disposèrent donc à la combattre ;
mais les consuls, craignant de ne pas arriver à leurs fins, apaisèrent les
opposants, en promettant de proroger le commandement à César pour trois
années ; car telle est l'exacte vérité. Toutefois, ils ne firent aucune proposition au
peuple à ce sujet, avant d'avoir consolidé leur position. Les partisans de César,
ainsi gagnés, se tinrent tranquilles : les autres, dominés par la crainte, en firent
presque tous autant, trop heureux d'assurer ainsi leur salut.
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