Texte grec :
[39,28] Καὶ (ἐγίγνετο γὰρ τοῦτο λόγῳ μὲν, ὑπὸ τῶν παρεσκευασμένων ἄλλοτε
κατ' ἄλλην πρόφασιν, ἔργῳ δὲ ὑπ' αὐτῶν ἐκείνων· τοῖς γοῦν ἐναντιουμένοις
σφίσι φανερῶς ἤχθοντο·) δεινῶς ἡ γερουσία ἠγανάκτησεν, ὥστε ποτὲ μεταξὺ
μαχομένων αὐτῶν ἐξαναστῆναι. Καὶ τότε μὲν οὕτω διελύθησαν· αὖθις δὲ
ἐπειδὴ τὰ αὐτὰ ἐγίγνετο, τὰς στολὰς, καθάπερ ἐν συμφορᾷ τινι, μετεκδῦναι
ἐψηφίσαντο· καίτοι τοῦ Κάτωνος ἔκ τε τοῦ συνεδρίου, ἐπειδήπερ ἀντιλέγων
οὐδὲν ἤνυσεν, ἐκπηδήσαντος, ὅπως μηδὲν τελεσθείη. Εἰ γάρ τις τῶν μὴ
βουλευόντων ἔνδον ἦν, οὐδεμία ψῆφος αὐτοῖς ἐδίδοτο. Ἐκεινόν τε γὰρ
προαπαντήσαντες ἕτεροι δήμαρχοι ἐκώλυσαν ἐσελθεῖν· καὶ οὕτω τοῦτό τε τὸ
δόγμα ἐκυρώθη· καὶ ἐχρηματίζετο, ὅπως καὶ ἐς τὴν πανήγυριν τὴν τότε οὖσαν
οἱ βουλευταὶ {μὴ} θεωρήσωσιν. Ἐπεὶ δὲ καὶ πρὸς ἐκεῖνο ὁ Κάτων ἀνθίστατο,
ἐξεπήδησαν ἀθρόοι, καὶ τὰ ἐσθήματα ἀλλαξάμενοι ἐπανῆλθον, ὡς καὶ διὰ
τοῦτ' αὐτὸν καταπλήξοντες. Καὶ ἐπειδὴ μηδ' ὣς ἐμετρίαζεν, προῆλθον ἐς τὴν
ἀγορὰν ἅμα πάντες· καὶ συνδραμόντος ἐπὶ τούτῳ τοῦ πλήθους, ἐς πᾶν
κατηφείας αὐτοὺς κατέστησαν, δημηγορῶν μὲν ὁ Μαρκελλῖνος, καὶ τὰ
παρόντα σφίσιν ὀδυρόμενος· ἐπιδακρύοντες δὲ οἱ ἄλλοι καὶ ἐπιστένοντες,
ὥστε μηδένα μηδὲν ἀντιφθέγξασθαι. Καὶ οἱ μὲν, τοῦτο πράξαντες, ἐς τὸ
βουλευτήριον εὐθὺς ἐσῆλθον, γνώμην ἔχοντες ἐς τοὺς ὑπαιτίους τὴν ὀργὴν
ἀφεῖναι.
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Traduction française :
[39,28] Tout cela se faisait en apparence, tantôt sous un prétexte ; tantôt sous un
autre, par quelques hommes disposés à cet effet ; mais, en réalité, Pompée et
Crassus dirigeaient tout et poursuivaient ouvertement de leur haine ceux qui leur
étaient opposés. Le sénat était si indigné, qu'une rixe ayant éclaté entre ces deux
hommes, il leva la séance, et la rixe fut ainsi apaisée cette fois ; mais la même
scène s'étant renouvelée, le sénat décida qu'on changerait de vêtement, comme
dans les calamités publiques. Caton, qui avait parlé sans succès contre cette
mesure, voulut sortir ; afin qu'aucune décision ne fût prise ; car lorsqu'un des
sénateurs ne siégeait pas, il n'était point permis de voter. Les autres tribuns
allèrent à sa rencontre pour l'empêcher de sortir, et le décret fut rendu. On décida,
en outre, que le sénat n'assisterait pas aux jeux publics qui se célébraient alors.
Caton ayant combattu aussi cette résolution, les sénateurs en foule quittèrent la
salle et y rentrèrent, après avoir changé de vêtement pour l'intimider ; mais Caton
ne s'étant pas montré plus modéré, ils s'avancèrent tous ensemble dans le Forum.
Le peuple, accouru sur leurs pas, fut plongé dans un abattement profond ;
Marcellinus harangua la multitude et déplora l'état de Rome ; tout le monde fondait
en larmes et poussait des gémissements, en sorte que personne n'osa le
contredire. Le sénat rentra aussitôt en séance, bien résolu de faire tomber sa
colère sur les auteurs du désordre.
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