Texte grec :
[38,46] πεπειραμένοις δέ που ὧν λέγω καὶ νενικηκόσιν ὑμῖν τοὺς ὁμοίους
αὐτοῖς ταυτὶ παραινῶ, ὥσθ´ ὑμᾶς μήτε τῷ λόγῳ δοκεῖν ὑπ´ ἐμοῦ
παράγεσθαι, καὶ τῷ ἔργῳ ἐχυρωτάτην τὴν ἐλπίδα τῆς νίκης ἐκ τῶν
προκατειργασμένων ποιεῖσθαι. καὶ μέντοι καὶ τῶν Γαλατῶν αὐτῶν
τῶν ὁμοίων σφίσι συχνοὶ ἡμῖν συμμαχήσουσιν, ὥστ´ εἰ καί τι φοβερὸν
τὰ ἔθνη ταῦτα εἶχε, τοῦτο καὶ ἡμῖν καὶ ἐκείνοις ὑπάρξει.
ταῦτ´ οὖν αὐτοί τε οὕτω λογίζεσθε καὶ τοὺς ἄλλους διδάσκετε·
ὡς εἴ γε καὶ ὑμῶν τινες ἄλλως πως φρονοῦσιν, ἀλλ´ ἔγωγε καὶ ὣς
πολεμήσω, οὐδὲ ἐγκαταλείψω ποτὲ τὴν τάξιν ἣν ἐτάχθην ὑπὸ τῆς
πατρίδος. καί μοι τὸ δέκατον στρατόπεδον ἀρκέσει· καὶ γὰρ εὖ
οἶδ´ ὅτι κἂν διὰ πυρὸς δέῃ καὶ γυμνοὶ χωρήσουσι προθύμως. οἱ
δὲ δὴ ἄλλοι τὴν ταχίστην ἀπαγάγετε, μηδέ μοι μάτην ἐνταῦθα τρύχεσθε,
τά τε κοινὰ εἰκῇ ἀναλίσκοντες καὶ τῶν ἀλλοτρίων πόνων
μεταποιούμενοι, τήν τε λείαν {καὶ} τὴν ὑφ´ ἑτέρων κτωμένην σφετεριζόμενοι."
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Traduction française :
[38,46] Je m'adresse à des hommes qui savent par expérience
ce que je viens de dire et qui ont vaincu des ennemis
semblables à ceux que nous allons combattre. Vous ne
pouvez donc croire que je vous trompe par ce discours,
et vous trouvez dans vos exploits passés l'espérance la
plus certaine de la victoire. D'ailleurs, un grand nombre
de Gaulois, qui ressemblent aux Germains, combattront
dans nos rangs, et, s'il y a chez ce peuple quelque chose
qui inspire la terreur, nous en profiterons autant que nos
ennemis. Réfléchissez à mes paroles et portez-les à la
connaissance de l'armée. Si quelques-uns d'entre vous
pensent autrement que moi, je n'en ferai pas moins la
guerre et je n'abandonnerai pas le poste que la patrie m'a
placé. La dixième légion me suffira : elle n'hésiterait pas,
j'en suis sûr, à passer nue à travers le feu, s'il le fallait.
Quant à vous, éloignez-vous tous le plus promptement
possible : je ne veux pas que vous vous consumiez ici
pour moi, dissipant en pure perte les ressources de l'État,
recueillant les fruits des fatigues d'autrui et vous
appropriant le butin conquis par d'autres."
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