Texte grec :
[38,35] κἀν τούτῳ οἱ στρατιῶται, ἀγγελίας ἐλθούσης ὅτι τε ὁ Ἀριόουιστος
ἰσχυρῶς παρασκευάζεται, καὶ ὅτι καὶ ἕτεροι τῶν Κελτῶν
πολλοὶ οἱ μὲν διαβεβήκασιν ἤδη τὸν Ῥῆνον ὡς ἐπὶ βοήθειαν αὐτοῦ,
οἱ δὲ καὶ ἐπ´ αὐτῷ τῷ ποταμῷ συνειλέχαται ὅπως ἐξαίφνης σφίσιν
ἐπίθωνται, δεινῶς ἠθύμησαν· τά τε γὰρ μεγέθη αὐτῶν καὶ τὸ πλῆθος
τό τε θράσος καὶ τὰς ἀπ´ αὐτοῦ προχείρους ἀπειλὰς ἐκπλαγέντες
οὕτω διετέθησαν ὡς μηδὲ πρὸς ἀνθρώπους τινὰς ἀλλὰ πρὸς
θηρία ἄπορα καὶ ἄγρια προσοισόμενοι. καὶ ἐθρύλουν ὅτι πόλεμον
οὔτε προσήκοντα οὔτε ἐψηφισμένον διὰ τὴν ἰδίαν τοῦ Καίσαρος
φιλοτιμίαν ἀναιροῖντο, καὶ προσεπηπείλουν ἐγκαταλείψειν αὐτὸν, ἂν
μὴ μεταβάληται. μαθὼν οὖν ταῦτ´ ἐκεῖνος τῷ μὲν πλήθει τῶν
στρατιωτῶν οὐδὲν διελέξατο (οὔτε γὰρ καλὸν ἐνόμιζεν εἶναι τοιαῦτα
πρὸς πολλοὺς λέγειν, καὶ ταῦτ´ ἐς τοὺς πολεμίους μέλλοντα
ἐκφοιτήσειν, καὶ ἔδεισε μή πως ἀπειθήσαντες θορυβήσωσι καὶ κακόν
τι ἐξεργάσωνται), τοὺς δὲ δὴ ὑπάρχους καὶ τοὺς ὑπομείονας
ἀθροίσας τοιάδε ἐν αὐτοῖς ἔλεξεν.
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Traduction française :
[38,35] En ce moment, on annonça qu'Arioviste poussait ses
préparatifs avec vigueur, et que d'autres Germains fort
nombreux avaient en partie franchi le Rhin, pour
secourir ce roi, et s'étaient en partie réunis sur les bords
de ce fleuve pour attaquer les Romains à l'improviste.
Cette nouvelle jeta les soldats de César dans un profond
découragement. La haute stature des barbares, leur
audace, les bravades qu'elle leur inspirait à tout propos,
avaient tellement effrayé les Romains, qu'ils croyaient
avoir à combattre non contre des hommes, mais contre
des bêtes féroces et indomptables. Ils répétaient çà et là
qu'ils allaient faire, dans le seul intérêt de l'ambition de
César, une guerre qui n'était ni juste, ni ordonnée par un
décret public, et ils menaçaient de l'abandonner, s'il ne
changeait pas de résolution. Instruit de ces propos, César
n'adressa point de harangue à toute son armée (il ne
jugea pas convenable de faire entendre à un grand
nombre d'hommes, sur un semblable sujet, des paroles
qui pourraient arriver aux oreilles de l'ennemi : il
craignit aussi que les soldats, indociles à ses
remontrances, n'excitassent des troubles et ne se
portassent à quelque acte coupable). Il rassembla donc ses
lieutenants et les officiers d'un rang subalterne et leur parla ainsi :
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